La troupe théâtrale Tagharma, de l'Etoile culturelle d'Akbou, a présenté le mardi 20 avril la générale de sa nouvelle production intitulée Da, itfuk targit (là, s'achève le rêve) à la maison de jeunes A/Rahmane Farès, à l'occasion du double anniversaire du printemps noir et du printemps berbère. La trame de fonds de cette pièce, tirée de l'œuvre originale El harga réalisée par l'association AFAK de Boumerdès, traduite de l'arabe au kabyle et mise en scène par Akli Tmazirt, traite comme, son intitulé l'indique, d'un phénomène d'actualité qui a défrayé la chronique : les harragas. C'est l'histoire d'un africain sub-saharien qui, après avoir souffert de faim, de soif et d'oisiveté dans sa jungle natale parvint à atteindre les côtes algériennes avec la ferme intention de mettre les voiles, avec d'autres algériens, sur une embarcation de fortune, vers d'autres horizons qu'ils espèrent plus cléments. Les dialogues n'ayant rien de sourds et truffés d'humour ont, on s'en doute, mis en exergue les problèmes et le malaise, sans lueur d'espoir, qui turlupinent la jeunesse. Des élèves de l'enseignement moyen et secondaire, dans les deux sexes, ont admirablement joué leurs rôles en maitrisant agréablement leur sujet. La salle de spectacle de la maison de jeunes a affiché complet lors de cette représentation marquée par la présence des familles et des camarades de classe des Melissa, Zidane, Kahina, Lyes, Karima, Massinissa, Nadia et Sofiane. Le débat qui a suivi le tomber de rideau a été des plus riches tant les avis divergent entre les pour et les contre ce genre de traversée de la méditerranée pour le moins risquée. Mais tout ce beau monde s'accorde à encourager vivement ces comédiens en herbe malgré quelques insuffisances relevées en matière de décor et du vague sentiment d'inachevé de ce spectacle.