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Election du 4 juillet : le peuple insiste sur le «non»
Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2019

Bensalah, président intérimaire, contesté et rejeté par le peuple, reçoit Bedoui, lui aussi considéré comme illégitime par le mouvement populaire qui demande son départ. Au menu : préparatifs de l'élection présidentielle. Les deux responsables ignorent visiblement le peuple. Le chef de l'Etat souligne «l'impératif de respecter les délais et les échéances prévus par la Constitution» ! Techniquement et politiquement, peut-on maintenir cette date du 4 juillet ? Avis de spécialistes.

«Il faut aller au boycott du débat de ces élections et rejeter carrément cette mascarade par tous les moyens pacifiques possibles. Cette situation est pire qu'une provocation, une supercherie, voire suicidaire pour le pays.
Je suis convaincu que personne ne croit au changement par une élection», atteste Rachid Chaibi. Beaucoup d'Algériens et d'Algériennes pensent comme ce militant du FFS. «La population, à Béjaïa, est unanime : on ignore cette élection.
Nous sommes en plein révolution du sourire afin de changer les choses profondément. Les tenants du pouvoir sont entrain d'étudier le report des élections, car l'ensemble des indicateurs et des signes montre un climat non favorable à une élection.», déclare Fodil Chaalane, élu premier responsable FFS à Adekar.
Le boycott des élections est la décision de nombreux président d'APC de plusieurs wilayas. Tizi Ouzou et Bejaïa ont notamment été les premières à refuser la révision et la préparation de l'élection présidentielle.
Une quinzaine de présidents d'APC ont suivi par la suite. Aujourd'hui, la situation n'a pas changé, du moins du côté d'Akbou. Mouloud Salhi, président de l'APC d'Akbou, fait aussi parti des maires qui sont dans le mouvement de boycott. «Hier, il y avait une coordination avec l'ensemble des maires des communes de Bejaïa.
Pour le moment, nous sommes à l'arrêt en ce qui concerne les élections présidentielles prochaines», précise Mouloud Salhi, président de l'APC d'Akbou. Le gouvernement mise sur une sortie de crise par une élection. «Sortir de cette crise par des élections n'est pas impossible, mais ce n'est peut-être pas la solution à la situation actuelle», explique Louiza Dris Aït Hamdadouche, politologue. Il faut savoir que le peuple refuse catégoriquement cette solution.
Elle ne fait partie de leurs revendications et encore moins de celle de l'opposition. «L'élection s'inscrit dans une solution constitutionnelle à laquelle s'accrochent encore les gouvernants.
Toutefois, pour que cette élection puisse théoriquement apporter une solution à la crise de légitimité à cette crise politique, il aurait fallu qu'elle ait les garanties minimums de transparence. Or, elle est effectivement impossible pour la transparence de ces élections, et ce, pour plusieurs raisons», atteste Louiza Dris Aït Hamdadouche. Les raisons se catégorisent selon des aspects techniques et politiques.
Election transparente
«D'un point de vue technique, pour que des élections soit transparente, il faudrait impérativement changer les mécanismes et les instruments de cette élection. Il ne faudrait pas qu'elles soient garanties par le ministre de l'intérieur et les administrations actuelles, encore moins par le chef de l'Etat actuel ni avec le fichier électorale actuel ni avec la loi électorale actuelle», explique-t-elle.
En d'autres termes, on a besoin d'une instance indépendante d'organisation des élections. Ce qu'hélas nous n'avons pas. Pour cela, ce qui doit être fait, selon Louiza Dris Aït Hamdadouche, consiste en une révision du fichier électoral, la promulgation d'une nouvelle loi électorale, et ce, avec des acteurs neutres et crédibles.
Tous ces éléments n'ont pas été réunis. Pour ce qui est de la révision de la loi électorale, elle fait partie des aspects techniques qui n'ont pas été réalisés aujourd'hui et qui ne le seront manifestement pas d'ici le 4 juillet. Maintenant pour réaliser des élections transparentes, un climat de sérénité et d'apaisement est nécessaire. «Une élection a besoin que la population se mobilise autour de partis politiques, autour de programmes, autour d'idées.
Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, car les lois actuelles qui régissent la liberté individuelle et collective ne permettent pas une libre expression et une libre mobilisation de la population», ajoute Mme Dris Aït Hamadouche.
En effet, depuis le 22 février et jusqu'à aujourd'hui, le mouvement populaire ne fléchit pas, notamment en ce mois de Ramadhan, alors que le gouvernement s'attendait «peut-être» à ce qu'il se décourage. Les revendications populaires sont toujours aussi claires et le gouvernement fait toujours la sourde oreille. Dans les slogans des manifestants, il n'y a pas d'élection en vue.
«Ce n'est pas le moment de parler d'élections. Avant d'en arriver là, nous devons écouter les revendications du peuple qui sont unanimes.
Ce gouvernement n'est pas légitime et ces élections le sont encore moins. Les partisans du pouvoir sont déterminés coute que coute à éviter le passage à la transition du pouvoir», déclare Mustapha, étudiant en génie civil à l'université de Bab Ezzouar. Les manifestations orchestrées se sont toujours déroulées dans le pacifisme et le respect d'autrui.
Aucun débordement n'a officiel était enregistré, preuve que le peuple mise sur un changement politique complet et dans la sérénité. Ce qu'il est important de préciser c'est pourquoi il est «impossible» d'organiser des élections le 4 juillet prochain.
Le problème n'est pas dans ce court délai, mais dans comment vont-elles se dérouler. Et, surtout, qui va se présenter. «Mais, avant de déboucher vers des candidats potentiels, il est nécessaire d'amorcer une transition.
Cette période de transition a pour but d'ouvrir l'espace politique pour permettre aux Algériens de s'organiser et se mobiliser autour d'une force politique porteuse de projet. Pour le moment, on ne peut pas dégager de candidats potentiels pour une élection, car nous n'avons pas encore ce contexte et cet environnement qui permettent de libérer les initiatives politiques», affirme Louiza Dris Aït Hamdadouche.
Qui va aller voter ?
Au cas où nous arrivons à un environnement propice à une éventuelle élection, le peuple algérien va-t-il y participer ? «Aucune élection n'est impossible, sauf si le peuple ne veut pas y participer.
Mais avant d'en arriver là, il faudrait d'abord faire la différence entre ce qu'on appelle le peuple, car il y a le corps social que l'on trouve dans le hirak et le corps électoral, celui qui va réellement voter. Le passage du corps social au corps électoral va nécessiter des réductions.
Ces dernières s'inscrivent dans les conditions que pose la loi électorale pour être électeur, entre autres être de nationalité algérienne, avoir plus de 18 ans, être ni failli ni condamné, mais avant tout être inscrit sur une liste électorale», explique Fatiha Benabbou, constitutionaliste.
De manière rationnelle dans ce mouvement de protestation, il y a énormément de jeunes et beaucoup ne sont pas inscrits sur les listes électorales. D'après Fatiha Benabbou, nous sommes en face d'un drame dans ce hirak.
La constitutionaliste affirme : «Le risque, c'est que ces jeunes ne fassent pas partie du corps électoral. Dans ce cas, il y aura une réduction drastique du corps social au corps électoral.
Parmi ce corps électoral, il faut réintroduire les personnes que le hirak écarte de l'élection, comme les nationalistes du FLN, les militants du RND, ceux des autres partis politiques qui ne participent pas au mouvement populaire, mais qui vont aller voter. Juridiquement, le corps social, c'est l'opinion publique.
Il reste et il demeure celui qui permet d'infléchir les politiques. Néanmoins, celui qui va véritablement participer et décider, c'est finalement le corps électoral.» Dans ce corps social, cet écart représente les jeunes marginalisés, les femmes au foyer, etc.


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