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Présidente du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT)
Sihem Bensedrine « Les dirigeants arabes doiventfaire confiance à leur société civile »
Publié dans El Watan le 22 - 03 - 2005

Mme Bensedrine estime que « la levée des frontières », notamment devant les opposants arabes, est la première mesure à prendre durant ce sommet d'Alger. Selon elle, environ 400 de ces opposants sont interdits de séjour dans les pays arabes. « On a le sentiment que les dirigeants arabes s'organisent pour gérer et manager la répression », soutient-elle.
Qu'attend l'opposition arabe du sommet d'Alger ?
Entre les citoyens arabes et la structure de la Ligue arabe, il y a une vieille querelle due à l'inefficacité de cette structure à promouvoir un quelconque développement ou un quelconque bienfait. Les préoccupations de la ligue sont aux antipodes des préoccupations des citoyens. Concernant ce sommet d'Alger, quand on lit son ordre du jour, on s'aperçoit qu'il y a un petit effort pour poser sur la table quelques problèmes réels du monde arabe, notamment la réforme interne de la ligue, avec ces projets d'institution d'une cour de justice, d'un conseil de sécurité, d'un parlement arabes. Reste à savoir : est-ce que ce genre de mécanismes vont rapprocher un peu la Ligue arabe des citoyens arabes ? La crainte, c'est toujours de voir de belles décisions restées de l'encre sur papier. Le dossier lourd, c'est la question de la Palestine. Nous avons tous suivi le petit clash entre l'Algérie et la Jordanie, et nous pensons que la position de l'Algérie est la bonne, parce que c'est triste qu'il y ait de la part de certains dirigeants arabes, comme le Jordanien et le Tunisien, une compétition pour s'aligner sur les positions unilatérales de l'Etat d'Israël et d'oublier que nous avons la responsabilité en tant qu'Arabes de défendre les Palestiniens. Le texte final semble aller vers la remise en service de l'initiative de Beyrouth « La terre contre la paix », qui n'est pas trop mauvaise. Mais ce qu'il y a lieu de craindre, c'est qu'on soit encore une fois en situation de proposer des mots et aucune initiative concrète.
Qu'est-ce qui pourrait rapprocher les Etats arabes de leurs citoyens ?
Si la Ligue arabe veut vraiment être à l'écoute des populations arabes, elle doit d'abord lever ces frontières dressées entre les pays arabes. Ce n'est pas normal que les citoyens arabes aient plus de facilités à voyager en Europe, ou même aux Etats-Unis, que dans les pays arabes. Je viens d'en faire l'expérience personnellement, le mois dernier, en raison d'un refus de visa de l'Egypte. Je ne suis pas la seule. Un mois plus tôt, le président du réseau Euromed, Kamel Djendoubi, s'est également vu refuser un visa par ce même pays. Tout dernièrement, l'Algérie a refusé d'accueillir Khemaïs Chamari. Malheureusement, le seul organe de la ligue qui fonctionne bien, c'est le Conseil des ministres. Il se réunit régulièrement à Tunis et prend des décisions opératoires contrairement à toutes les autres décisions. Parmi ces décisions, l'établissement d'une liste de près de 400 opposants arabes pour que les pays arabes coopèrent afin de ne pas les recevoir chez eux. La levée des frontières, au moins pour la circulation des hommes, c'est la première chose à faire. Elle lèverait énormément de difficultés, entre autres cette histoire malheureuse du Sahara-Occidental entre l'Algérie et le Maroc.
Et au niveau de chaque Etat...
Vous avez entendu parler, au sommet de Tunis, de ce document sur les réformes démocratiques dans le monde arabe qui a suscité beaucoup de problèmes. Je sais que les dirigeants arabes ont l'intention de remettre sur le tapis ce projet, mais j'ignore dans quelle mesure ils l'ont accepté. Nous constatons au quotidien que les chefs d'Etat arabes sont prêts à céder sur tout sauf sur la question de la liberté de leurs citoyens. Le brillant exemple vient d'être donné par Ben Ali en Tunisie : plutôt que de céder à la pression des sociétés civiles internationales pour la liberté d'expression et la liberté d'association, il préfère inviter Sharon, céder sur les questions qui ont un rapport avec les droits inaliénables du peuple palestinien. On a le sentiment que les dirigeants arabes s'organisent pour gérer et manager la répression.
La réforme des structures de la Ligue arabe peut-elle avoir comme conséquence des réformes politiques dans chaque Etat membre ?
Ce sont effectivement deux choses complètement différentes. La réforme de l'organisation et de ses structures tend à lui donner un peu plus d'effectivité, parce que c'est un organisme sans efficacité aucune. Mais la réforme dans le monde arabe, s'ils arrivent à s'entendre, ce dont je doute sérieusement, consiste à accepter des réformes démocratiques qui répondent aux préoccupations du monde entier, une façon d'être dans la modernité. Parmi ces pays arabes, certains sont véritablement archaïques sur le plan de la structuration et du fonctionnement de leur Etat. Les réformes consistent à donner un peu plus de démocratie à leurs citoyens, d'avoir un peu plus de transparence dans leurs systèmes électoraux. Rares sont les dirigeants qui sont réellement élus selon des scrutins sincères et transparents. Si un jour on arrive à poser ce problème et à tenter de le résoudre, je pense que ce jour-là la Ligue arabe sera vraiment un instrument de promotion et de développement du monde arabe et non pas un outil archaïque servant à freiner le développement et à maintenir dans le sous-développement politique le monde arabe.
Pensez-vous que le projet Grand Moyen-Orient (GMO) des Etats-Unis soit une aubaine pour l'opposition arabe ou cache-t-il des arrière-pensées ?
Il y a parfois une volonté des Etats et de certains groupes nationalistes, sous prétexte de souveraineté nationale, de s'enfermer dans un refus de démocratisation de leur société. La question du GMO n'est pas l'affaire des Etats-Unis. C'est notre affaire. Nous n'avons pas attendu que M. Bush nous offre ce GMO pour poser nos revendications. Lisez un peu l'histoire de nos sociétés. Voyez ce peuple algérien combien de fois il est sorti dans la rue, la facture de sang, d'emprisonnement et de détresse humaine qu'il a payée sur l'autel de la liberté ; ce peuple tunisien ; ce peuple égyptien... Les sociétés dans le monde arabe se sont depuis très longtemps mobilisées pour exiger des réformes démocratiques. Elles n'ont pas attendu que M. Bush réalise que nous sommes en déficit démocratique pour poser leurs revendications. Si les Etats arabes, qui sont à la solde des Américains - pour beaucoup d'entre eux en tout cas - se sentent obligés de faire des réformes et de répondre aux aspirations de leurs populations, c'est tant mieux. C'est une urgence. Ce n'est pas parce que M. Bush s'est aperçu qu'il faut le faire, que nous devons dire : non ce n'est pas bon ou au contraire accepter que ce soit un agenda américain. C'est notre agenda. Dire aujourd'hui que le fait de poser ces revendications, qui sont les nôtres, consiste à faire le jeu des Etats-Unis, c'est un chantage que je refuse, comme je refuse le prétexte de fausse souveraineté pour justement faire obstacle à ces réformes. Si nos dirigeants ont le courage de mettre en place ces réformes, personne ne viendra leur poser le couteau sous la gorge. Il suffit qu'ils fassent confiance à leur société civile.


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