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Repère : Le scénario du pire
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2019

En dépit de la mobilisation populaire toujours aussi forte après 19 vendredis successifs de communion nationale pour une Algérie nouvelle et des revendications sur lesquelles la rue s'est voulue sans concessions en maintenant son exigence de départ des symboles du système et pour une transition démocratique, le pouvoir réel incarné par le chef d'état-major de l'armée, Gaïd Salah, demeure imperturbable, plombant le débat politique sur la sortie de crise autour de la priorité d'aller rapidement vers l'élection présidentielle avec les institutions et le cadre législatif électoral en place.
Conséquence du dialogue de sourds qui s'est instauré entre le mouvement de contestation et l'état-major de l'armée – lequel s'est imposé, dès son lancement le 22 février, comme le principal et l'unique interlocuteur du hirak –, Gaïd salah est devenu, au fil des semaines, la cible privilégiée des manifestants, faisant presque oublier les autres abcès de fixation sur lesquels s'étaient cristallisées les revendications de la rue, à savoir le départ du chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et du Premier ministre Bedoui.
L'effacement du chef de l'Etat de la vie politique et institutionnelle du pays, auquel n'est laissé que la prérogative présidentielle de nomination à de hautes fonctions de l'Etat et des organismes publiques qu'il n'a pas au demeurant, au regard de son mandat constitutionnel d'intérimaire, a installé le pays, depuis la démission de Bouteflika et la vacance du pouvoir civil qui s'en est suivie, dans un système de gouvernance où l'armée cumule de fait les pouvoirs civil et militaire.
Les manifestants ont d'ailleurs bien compris très tôt, dès les premières semaines de contestation, ce glissement qui s'est opéré dans l'exercice du pouvoir en appelant avec force à l'instauration d'un Etat civil à travers leur slogan phare : «Dawla madania, machi askaria». Plus la crise perdure, plus l'espoir de trouver un compromis s'amenuise entre la feuille de route du pouvoir et les revendications du hirak.
La radicalisation des slogans des manifestants depuis quelques semaines appelant au départ du chef d'état-major avec des mots d'une violence politique, qui commande d'être analysée et méditée par qui de droit, illustre parfaitement la fracture profonde née de la gestion de la crise, par la manœuvre politique, l'intimidation et la répression quasi systématique qui a été érigée depuis ces derniers week-ends en mode de gouvernance politique.
Les instructions fermes données pour faire cesser les hostilités contre le chef d'état-major en interpellant systématiquement leurs auteurs n'ont fait qu'accentuer encore le ressentiment général qui s'est nourri de la volonté manifeste d'endiguement du hirak, illustrée ces dernières semaines par le renforcement du dispositif policier, la gestion musclée des marches et le rétrécissement du cadre de la contestation aux plans spécial, par l'interdiction des places emblématiques telle que la Grande-Poste, et symbolique, par l'interdiction du déploiement de l'emblème amazigh.
Le chef d'état-major, qui proclame à chacune de ses interventions son amour pour le peuple algérien et son engagement à servir le hirak qui ne restent, pour le mouvement de contestation, que des professions de foi, ne doit certainement pas apprécier que les manifestants osent le distinguo, lourd de sens, fait entre son autorité et celle de l'état-major, avec l'institution militaire.
Le fameux slogan appelant à la fraternité «Djeich-chaab, khaoua-khaoua» se veut tout un programme clarificateur des enjeux et des responsabilités de chacun face à la grave crise qui affecte le pays.
Les images de ce week-end de commandos de policiers rompus aux opérations-bélier injectés dans les marches pour appréhender et extirper de la foule compacte des manifestants interpellés au prix d'une mêlée qui peut déraper à tout moment, donnent un avant-goût de l'épilogue du scénario peu rassurant qui se prépare. Le hirak a pu, jusqu'ici, préserver son caractère pacifique déjouant le scénario du pire, celui de basculer dans la violence et le durcissement du mouvement de contestation vers lequel le poussent les forces de la contre-révolution.
Les manœuvres pour imposer et légitimer la solution finale, extrême, de l'instauration de l'état de siège qui arrange bien les affaires du système, en l'absence d'alternative politique acceptée par le peuple, se multiplient, en direct, chaque semaine, comme pour préparer l'opinion internationale à une gestion autoritaire du pays pour une transition imposée par des considérations de maintien de l'ordre public.


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