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Economie nationale : Une réforme tributaire de la refonte du système de gouvernance
Publié dans El Watan le 23 - 07 - 2019

Le think tank CARE a tenté, hier, d'ouvrir un chantier de réflexion autour des «Priorités pour une feuille de route économique pour l'Algérie à l'horizon 2022».
En ces temps où se mêlent espoir et incertitudes quant à l'avenir du pays, la question économique ne prend malheureusement pas assez sa place dans le débat national. De quoi sera donc fait l'avenir économique de cette nouvelle Algérie en gestation ?
Une question qui préoccupe analystes et citoyens lambda tant les conditions d'une sortie sereine de la crise financière ne sont pas encore réunies. Le Cercle de réflexion autour de l'entreprise (CARE) a tenté, hier, d'ouvrir un chantier de réflexion autour des «Priorités pour une feuille de route économique pour l'Algérie à l'horizon 2022».
Un bien grand chantier qui se donne pour objectif d'arriver à créer un «consensus sur les réformes» dont l'économie nationale a besoin. Experts et économistes ont été conviés à prendre la parole pour dire ce qu'il y a lieu de faire aujourd'hui afin d'éviter le chaos qui pourrait advenir demain.
«Il ne s'agit pas de dresser un tableau noir, il s'agit d'éveiller les consciences, de provoquer un choc d'orgueil comme la fait l'entraîneur Belmadi, pour que la crise économique soit prise au sérieux à tous les niveaux de la société», a déclaré Slim Othmani, président du CARE, à l'entame des travaux de cette journée de débat.
L'homme d'affaires a même dit «avoir honte de ne pas m'être opposé plus vigoureusement à ce qui se faisait…». «Nous avons tous échoué», a-t-il ajouté, tout en appelant à faire confiance à l'élite algérienne qui a compris «le message des vendredis de la dignité».
Avec des réserves de change en constante et rapide diminution, qu'y a-t-il lieu de faire pour équilibrer le budget ? Les panélistes invités par le CARE ont été unanimes à appeler à des mesures urgentes qui ne peuvent être appliquées que sous une gouvernance légitime et de compétences.
«Arrêtons de tourner en rond, la solution réside dans la réduction des dépenses et la recherche de nouvelles ressources. C'est une refonte totale et progressive du système de gouvernance qu'il y a lieu de faire», estime Rachid Sekak, consultant international en finances.
«La règle 51/49 est un moyen de capter la rente»
L'invité du CARE estime que les ressources financières il faudra les chercher dans les impôts, mais aussi et pourquoi pas dans l'endettement extérieur. Entre le financement non conventionnel et l'endettement extérieur, le choix aurait dû se faire sur la deuxième option, dit-il, en notant que la dette extérieure «n'est pas la peste».
«C'est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais endettement extérieur, il faut savoir choisir le bon», indique Rachid Sekak en plaidant pour une meilleure collecte de l'impôt ainsi que pour l'introduction de nouveaux impôts notamment avec l'apparition de fortunes colossales, et de revoir la fiscalité locale.
Le spécialiste en questions financières considère également prioritaire la relance de la production d'hydrocarbures, tout en misant sur une rationalisation de la consommation locale. Ceci avec une réelle politique d'encouragement pour les filières exportatrices hors hydrocarbures.
Evoquant la règle 51/49, Rachid Sekak affirme qu'elle n'a servi en réalité qu'à capter la rente. «C'est un instrument diabolique pour la redistribution de la rente» qu'il faudra revoir, dit-il. Le même expert se dit optimiste car l'Algérie a encore les moyens de s'en sortir si les conditions d'une réforme sérieuse sont réunies : «La solution à court terme sera difficile, une peur s'est installée au niveau des banques…
L'Algérie ne sera pas en faillite en 2022, mais il faut un programme sérieux à moyen terme, pour peu que le pouvoir politique soit légitime.»
«Les Algériens doivent savoir combien il faut dépenser pour leur sécurité»
L'économiste et chercheur Mourad Goumiri estime pour sa part qu'il y a urgence à revoir les dépenses et le train de vie de l'Etat. Il rappelle que l'une des premières masses financières concerne les ministères de sécurité, entre la Défense et l'Intérieur. « Il faudrait ouvrir un débat et demander aux Algériens combien leur faut-il dépenser pour leur sécurité. Le rapport police/citoyen est commun de par le monde, faut-il dépenser autant ?
Aux Algériens d'y répondre. Il me semble difficile de faire économie sauf à diminuer les salaires et cela aussi semble difficile» indique Goumiri Mourad en citant aussi les secteurs de l'Education, de la Formation et de la Santé qui sont aussi budgétivores.
Il y a lieu d'alléger les coûts en recourant à une privatisation réfléchie et non pas clandestine. «Le seul gisement capable d'alléger les dépenses publiques c'est la privatisation par la vente des actifs dans des secteurs jusque-là réservés exclusivement à l'Etat», indique Goumiri, en plaidant pour la révision de la politique des subventions sans toucher aux impôts.
«Est-il normal que 2 milliards de dollars aillent à la subvention du carburant ? La plus grande erreur a été de faire profiter tout le monde des subventions», regrette Goumiri avant de proposer d'aller trouver les recettes dans la légalisation du marché informel.
Expert en politique commerciale, Mouloud Hedir se garde de donner des formules de sortie de crise tant que les données réelles sur la situation économique sont inconnues ou demeurent opaques. «Je défie quiconque de me dire quel est le niveau du déficit», dit-il de prime abord, en notant que les banques et les entreprises sont bloquées.
«Les banque sont tétanisées, les comptes de certaines entreprises sont bloqués du fait des affaires en justice, l'Eniem ne peut même pas acheter des intrants et aucune institution n'est à même de donner l'état réel de la conjoncture… Nous sommes dans le noir total.
On est dans un processus de récession et on nous demande de réfléchir à l'après», déplore l'invité du CARE. «Devant un déficit de la balance des paiements, tous les pays du monde opèrent des ajustements sauf en Algérie où rien n'a été fait alors que des solutions existent, notamment l'endettement extérieur, les IDE…
Il est temps d'avoir les pieds sur terre et de travailler sérieusement», avertit Mouloud Hedir, en invitant ceux qui font miroiter le spectre du FMI d'arrêter : «Nous n'irons pas à ce mécanisme car nous n'avons pas de dette, l'ajustement qui est devant nous est un ajustement de nos finances, une affaire purement algérienne et qui ne pourra pas attendre trois ans. La lame de fond de la récession est là, il faut agir maintenant.»
L'orateur estime que les conditions de discuter de ces réformes à prévoir ne sont malheureusement pas encore réunies : «Il faut un climat apaisé qui passe par une réforme du système de gouvernance.» Mouloud Hedir plaide par ailleurs pour la réhabilitation des entreprises privées dans leur rôle économique.
«Les affaires de corruption doivent être traitées, mais les autres entreprises doivent travailler dans la sérénité et la tranquillité. Tous les Algériens ne sont pas des pourris…» Et de noter que l'économie de marché est une économie de dialogue et non pas d'injonctions qui viennent d'en haut.


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