L'Algérie a opté pour un concept original pour répondre la thématique « Meilleure ville, meilleure vie ». Le pavillon donne à voir la vie quotidienne, la vie dans la rue. « Nous avons voulu montrer une journée en Algérie. Comme clin d'œil à la Chine, nous avons mis en entrée du pavillon et à la sortie, le costume Shanghai, le bleu de Chine. Cet habit revêt plusieurs significations symboliques. Il s'est imposé très vite en Algérie et continue d'être porté, peut-être même plus qu'ici à Shanghai », explique Namida Chalal, architecte, et l'une des conceptrices de l'exposition. Selon des chiffres non officiels, près de 40 000 Chinois résideraient de façon permanente en Algérie. Hors stagiaires, personnel diplomatique et touristes de passage, la communauté algérienne s'élèverait à moins d'une trentaine de personnes à Pékin. Des tissus de tentes berbères sont tendus à l'entrée au-dessus de la tête des visiteurs comme pour les inciter à prendre un thé dans la kheïma. Et environ 9000 personnes répondent quotidiennement à cette invitation. Munis de leur passeport spécial Expo, une trouvaille pour dire « j'y étais », les visiteurs se font tamponner le « visa » algérien avec un autographe de Sabaou Yasmine, représentante de l'Office national du tourisme, qui semble avoir attrapé une crampe faciale à force de sourire. A l'hospitalité légendaire du désert se mêlent la bonhomie de La Casbah, des casbahs plus précisément et la vivacité des villes car l'âme du pavillon est son architecture inspirée par les casbahs du pays, notamment Ghardaïa. Dans les couloirs (imaginés comme des ruelles) se nichent des scènes de la vie quotidienne, où l'on découvre que l'Algérie est un pays multiculturel, riche de ses diversités. Après avoir déambulé dans ces ruelles, on atterrit logiquement sur le stah, la terrasse. Un film de six minutes, réalisé par Pico International, retrace sur grand écran une journée en Algérie, du lever au coucher du soleil. Pour le réalisateur, la future Algérie ressemble étrangement à Shanghai 2010. En espérant qu'il se trompe… Des bémols, parce qu'il y a des bémols, l'exposition est trop statique et offre peu de surprises, surtout si l'on s'est rendu auparavant dans des pavillons plus grands et mieux élaborés. Et l'espace réduit, 1000 m2, fait que la visite dure au maximum un quart d'heure, en comptabilisant le court métrage. Or, quand on se rend à Shanghai, on a faim de l'Algérie, comme le signalent si bien les différents commentaires sur le cahier d'or. L'explication, comme souvent, est financière. Le budget n'est que deux millions d'euros, dont 40% pris en charge par des sponsors chinois et algériens, et l'Algérie n'est pas propriétaire des lieux, contrairement à d'autres pays comme le Maroc et demander à chaque fois une autorisation pour planter un clou. L'aménagement de l'espace par les architectes et designers s'est relevé un peu casse-tête : il fallait gérer les piliers, les angles, etc. « Nous comptons donner des impulsions en organisant des événements dans l'événement, en variant les thèmes, artisanat, habitat… pour briser la routine et capter l'attention du public », s'enthousiasme Yasmine Khelifi, chargée de la communication. Malheureusement, le public ne pourra pas découvrir la gastronomie et la pâtisserie algériennes, car la commission d'hygiène aurait mis son veto pour l'importation de tous les produits alimentaires. Et comme se plaît à le préciser Mohamed Bensalem, commissaire de l'Algérie à l'Exposition universelle, c'est une rencontre des nations et pas une foire. Les pavillons algérien et égyptien, contrairement au football, pour le côté festif justement, Hamid Baroudi, accompagné d'une troupe targuie, est attendu le 31 juillet sur place pour la Journée de l'Algérie à Shanghai.