Encore un début d'année qui a manqué de sérénité. Le conseil de wilaya du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) juge la rentrée scolaire au niveau de la wilaya de Béjaïa «non reluisante», à l'issue de l'examen de la situation lors de son conseil de wilaya. Car cette rentrée a apporté son lot de problèmes qui viennent s'ajouter à ceux de l'année passée. Sur le plan pédagogique, le syndicat constate la persistance du problème de la surcharge des classes, en estimant l'effectif à une moyenne de «plus de 50 élèves par classe, notamment dans les grandes villes comme Béjaïa, Akbou, Kherrata et Sidi Aïch et des emplois du temps qui dépassent les 32 heures par semaine qui doivent être assumés par les enseignants». La déclaration du Satef rapporte un constat des plus négatifs. Il parle «d'un manque criant en infrastructures, mobilier, cantines, transport et médecine scolaires». En termes d'infrastructures, les services de la wilaya ont remis cette année seulement un CEM et un lycée, à Sid Boudrahem, et deux écoles primaires, dont une de remplacement au profit de la direction de l'éducation de Béjaïa. Pour le syndicat, les conditions ne peuvent être que pires avec la réduction à plus de 60% des budgets de fonctionnement au niveau des établissements scolaires. Les syndicalistes reviennent sur les conditions de reprise des cours, affirmant qu'une dizaine de jours après la rentrée, «des centaines d'élèves n'ont pas encore rejoint les bancs de l'école (le cas par exemple de l'école Soumari), d'autres ont trouvé difficilement une place pédagogique, tandis que certains sont insatisfaits de leurs orientations». En plus du volet pédagogique, le dossier des employés ne semble pas être pris en charge par l'administration. «Il reste à ce jour des situations financières non réglées comme les rappels, les heures supplémentaires, la rémunération des contractuels et suppléants», atteste le communiqué. De son côté le Cnapeste-Béjaïa, qui est sur le point de lancer des assemblées générales des établissements dans tous les paliers pour dresser un constat exhaustif de la situation, a observé lui aussi une rentrée «non réjouissante». Il a établi quasiment le même constat que le Satef. Le Cnapeste interpelle de ce fait les responsables à prendre les «mesures idoines pour aplanir les doléances exprimées». Le syndicat soutient que «le respect dans les délais impartis des engagements pris peut contribuer à atténuer les tensions des blocages constatés». Il reproche aux responsables leur incapacité d'anticiper sur les solutions.