Le 16 juin, BP a adopté des mesures, y compris la création d'un fonds de 20 milliards de dollars, pour répondre à certaines obligations liées à l'incident. La crise que traverse le groupe pétrolier britannique BP sur le plan financier (chute des actions en Bourse, blocage de sommes importantes et dépenses pour indemnisations des victimes de la marée noire) va-t- elle avoir des conséquences sur ses positions en Algérie ou sur les investissements qu'il a lancés déjà ? C'est la question que nous avons posée hier au président de BP Algérie, Akli Brihi. « Je vous répondrai bien volontiers par une boutade anglaise ''Nothing changes until it changes” (rien ne change jusqu'à cela change), mais ce que je peux vous confirmer est que BP est engagée en Algérie sur le long terme et qu'à ce jour elle continue à investir en Algérie ». A propos des conséquences justement des pertes financières que BP continue à subir depuis l'explosion de la plateforme pétrolière « Deepwater Horizon » dans le golfe du Mexique à 70 km des côtes de l'Etat américain de Louisiane, M.Akli Brihi nous a déclaré que « BP est un groupe solide sur le plan financier, quand bien même la crise que traverse la compagnie est grave ». Hier, lundi, BP a annoncé dans un communiqué avoir dépensé une somme de 2,65 milliards de dollars à cause de la marée noire qui a suivi l'explosion de la plate-forme pétrolière. La compagnie a indiqué qu' « À ce jour, plus de 80.000 déclarations de dommages ont été présentées et presque 41 000 paiements ont été effectués, totalisant plus de 128 millions d'euros.Le coût des dépenses a atteint environ 2,65 milliards de dollars. » Selon BP, cette somme inclut l'ensemble des dépenses effectuées par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés et les sommes payées aux autorités fédérales. Le 16 juin, BP a adopté des mesures, y compris la création d'un fonds de 20 milliards de dollars pour répondre à certaines obligations liées à l'incident. Cette somme pourrait aussi ne pas suffire. Le cours de BP avait chuté vendredi dernier à son plus bas niveau depuis près de quatorze ans à la Bourse de Londres. L'action BP avait terminé la séance sur une chute de 6,35% à 304,6 pence. Au total le cours a chuté de 55%, à son maximum, depuis l'explosion le 20 avril dernier de la plate-forme « Deepwater Horizon ». La valeur boursière du groupe a reculé autour de 85 milliards contre 185 milliards avant la marée noire.A la question de savoir si les investissements du groupe BP en Algérie sont compromis, le président de BP Algérie, a exclu leur remise en cause « J'avais annoncé il y a quelques mois que BP comptait investir 2 milliards de dollars sur les 5 prochaines années, essentiellement sur les projets d' In Salah Gas et d'In Amenas. Nous avons commencé cet investissement qui n'est donc pas remis en cause à ce jour », nous a-t-il expliqué. « Nous sommes encore une fois un groupe financièrement solide qui continuera à être un acteur important dans le secteur de l'énergie en Algérie. » a affirmé M.Brihi. Concernant la contribution de la Sonatrach à la lutte contre la marée noire, le président de BP Algérie nous a expliqué que « suite à la demande du groupe BP que j'ai formulée auprès du ministère de l'énergie et des Mines, Sonatrach nous a fourni 840 mètres linéaires de barrages flottants anti-feu qui sont à ce jour déployés dans le golfe du Mexique en Louisiane, au large de Venice », en ajoutant : « J'en profite pour renouveler mes remerciements aux autorités algériennes notamment le ministère de l'énergie et des Mines et Sonatrach pour leur acte de solidarité dans ces moments difficiles que traverse le Groupe BP aux Etats-Unis. »
