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Professeurs hospitalo-universitaires : De la rigueur scientifique au bricolage bureau… cratique
Contribution
Publié dans El Watan le 09 - 02 - 2020

Depuis quelques années, plus précisément 7 ans, plus de 300 professeurs hospitalo-universitaires, anciens chefs de service, attendent l'amélioration de leur indemnité de retraite, une infime partie, plus par dépit que par raison, s'est contentée de cette retraite de misère pour se retirer de leur statut de professeurs hospitalo-universitaires sans prérogatives définies, végétant, bricolant, errant dans les services et laboratoires qu'ils ont érigés et développés durant leur longue carrière professionnelle.
Ceux qui sont restés, la presque-totalité avait la certitude de voir leur statut défini, leur situation s'éclaircir, leurs indemnités s'améliorer et le choix, à l'instar des autres professeurs universitaires, de continuer à enseigner, encadrer des thèses, faire de la recherche, bénéficier de leur année sabbatique et partir à la retraite à leur guise, conditionnée par leur état de santé.
Il était convenu «par ouï-dire» sans aucun texte réglementaire, qu'ils continuaient à pratiquer leur activité hospitalière dans leur service respectif où ils n'avaient plus aucune responsabilité administrative ni pédagogique, où ils travaillaient sous l'autorité morale ou autorité tout court du nouveau chef de service. Les exclus de la chefferie de service que nous qualifierons de «retraités partiels» expression prêtant à équivoque et qui traduit une situation pour le moins ambiguë «de mal traités» avoisinent le chiffre de plus de 300 et qui augmente d'année en année.
Leur activité de tous les jours varie d'un professeur à l'autre, d'une spécialité et d'un service à l'autre,voir d'un chu à un autre. D'une façon générale, si leur activité hospitalière pour la majorité est un tant soit peu apparement en partie maintenue, pour certains, elle se trouve réduite à sa plus simple expression, dans la plus part des spécialités des services et laboratoires.
Certains professeurs limitent leur présence dans les services à un certain nombre de jours, 2 à 3 par semaine, d'autres viennent et essayent de maintenir leur activité comme par le passé mais sans l'entrain et l'aura d'antan.
Une infime partie n'est que rarement présente, blasée, écœurée, sans enthousiasme et tristes, ils s'éclipsent en attendant impatiemment l'amélioration de leurs indemnités de retraite pour officialiser leur départ définitif avec l'appréhension et la peur au ventre de voir leur rémunération bloquée pour absence signalée par le chef de service.
Et enfin, «une très infime partie des retraitables n'est plus revenue dans leur ancien service ni enseigner depuis leur mise à la retraite partielle, à savoir remontant à 7 ans pour la première vague, l'année 2013». Le prétexte alibi le plus souvent évoqué tourne autour du bureau : «Je n'ai plus de bureau … on ne m'a pas donné de bureau pour recevoir et examiner mes patients.» Dans la plupart des cas, le nouveau chef intérimaire a le respect, l'intelligence de ne pas occuper le bureau jusqu'à sa titularisation, sa gentillesse apporte une aléatoire et précaire satisfaction à son ancien chef de service. Bref, sans bureau ou avec, partiellement ou jamais occupé, les vrais motifs, les vraies raisons non avouées sont ailleurs et sont beaucoup plus profonds.
C'est le changement du statut où l'on était le chef, le maître, le patron, le leader, le guide, à celui d'un professeur vieilli, sans statut défini, que son ancien élève ou le nouveau chef fraîchement installé ménage, tolère ou supporte et qui, le plus souvent gêne, dérange ou perturbe la nouvelle démarche du nouveau chef de service qui entend gérer l'activité de son service selon sa propre vision. Mais le plus paradoxal, pour ne pas dire burlesque, c'est qu'après cette déconnexion totale et durable pendant plus de 6 ans du chu et donc de l'université, et comme il n'y a aucune coordination entre les deux ministères de l'enseignement supérieur et de la santé, voilà qu'on fait appel aux plus anciens pour présider des jurys pour des examens de Dems et des concours de maîtrise, de MCA et de professeurs, à l'exception du concours de chef de service
Et quelles que soient les raisons évoquées, aucune n'est plausible, ni recevable, ni logique.
Un examen, un concours sont des évaluations, des contrôles des connaissances acquises, donc des actes pédagogiques répondant à une logique scientifique universelle.
Ils doivent être assurés par des enseignants qui sont en poste et qui enseignent effectivement et encadrent les étudiants en graduation, les résidents, les maîtres assistants, les thèses, etc. dans leurs services respectifs.
J'avoue mon incompréhension et mon étonnement quand à l'occasion d'un examen, le président de jury m'a appris qu'il n'a plus remis les pieds dans son service depuis la remise des clés de son bureau au nouveau chef et qu'il n' a aucun contact avec lui et qu'il n'a plus donné de cours ni au service ni à la Faculté de médecine.
A la fac de médecine dont il dépend et qui le rémunère, il est devenu étranger et n'est connu que par le personnel ancien qui lui manifestait son plaisir de le revoir après tant d'années d'absence. Ayant été reçu par par le doyen, collègue et ami très affable, il nous confirma les dires de notre collègue président de jury que ses indemnités hospitalières ne lui sont pas versées par l'administration du chu. Le nouveau chef de service qui l'a signalé serait impliqué, malgré lui, il aurait été contraint par l'administration de le dénoncer.
Il est temps de mettre de l'ordre, de définir les prérogatives des uns et des autres, d'éclaircir ces situations kafkaîennes, rétablir la dignité de ceux qui partent après 75 ans et établir un règlement, une charte pour ceux qui restent. A défaut, les malaises existants ne peuvent que s'accentuer.
Les professeurs, ex-chefs de service, redeviennent l'espace de quelques jours, dit plus prosaïquement l'espace d'un matin, les maîtres, les patrons, les présidents de jury évaluateurs. Bref, ils reprennent leur statut de chef, de celui qui est son chef de service intérimaire pour le titre de MCA ou de Professeur.
Pour illustrer une drôle de situation parmi tant d'autres, évoquons celle d'un doyen des professeurs, 72 ans, ex-chef de service depuis plus de 4 ans et n'étant pas en activité ni hospitalière ni universitaire, donc absents des deux institutions, continuent à être désignés alternativement et systématiquement président de tous les jurys lors des tirages au sort et si ce n'est pas lui «c'est donc son confrère du même âge et de la même région, loin de tout esprit régional, régionalisation ou équilibre régional oblige. Pour être plus explicite, la commission composée entre autres par les différents doyens, les deux ministères, les syndicats des hospitalo-universitaires appliquent le même règlement pour l'ensemble des jurys pour éviter tout favoritisme régional. Le tirage au sort se fait dans une première étape par région pédagogique, est, centre et ouest.
Deux noms de professeurs inscrits sur des bouts de papier pliés sont tirés au sort par région. Mais la disparité régionale en nombre d'hospitalo-universitaires ayant le titre de professeurs fait que le CPRS ouest n'a que deux professeurs et sont les plus anciens parmi les professeurs des deux autres régions pédagogiques et, pendant plus d'une vingtaine d'années, tous les examens et concours ont eu lieu à l'Ouest. Et ces pratiques continuent, eu égard à la situation des plus incompréhensibles, pour ne pas dire des plus ambiguës. Si bien que les candidats eux-mêmes, à juste titre, demandent la remise en cause des désignations de président de jury qui n'assure aucune activité depuis de longues années et qui se trouve en déphasage par rapport à ceux qui activent en permanence, aussi bien au niveau des services, qu'au sein des enseignements.
Pour les concours des chefs de service, les professeurs ex-chefs de services sont exclus des jurys de concours, aussi bien en tant que président de jury qu'en tant que membre.
Raisons évoquées : subjectivisme et prise de position arbitraire. En somme, les ex-chefs de service auraient le pouvoir de favoriser et de bien classer un de leurs élèves pour le poste de chef de service soit de le déclasser au profit de quelqu'un d'autre. Première remarque : le président de jury, quel que soit le concours, n'est pas seul à prendre des décisions quand bien même dans certains cas il arrive qu'il doit arbitrer quand il y a litige entre les membres du jury.
Deuxième remarque : la rigueur scientifique est-elle à ce point fiable, impartiale pour le concours de MCA et de Professeur et ne trouve plus sa rigueur, sa justesse, sa transparence et perd son honnêteté intellectuelle et son éthique professionnelle, sa valeur universelle, quand il s'agit de concours pour la chefferie de service.
Il est grand temps de mettre de l'ordre à cet imbroglio, à ces mascarades qui durent depuis bientôt 7 ans. Les hautes autorités de l'Etat doivent principalement instaurer des lois régissant la carrière hospitalo-universitaire en fixant une limite nette de l'âge de départ définitif à la retraite et en établissant un barème des indemnités financières en adéquation avec le statut de professeur qui ne peut avoir que l'équivalent d'un haut cadre de la nation.
Les deux ministères de tutelle, à travers une commission nationale hospitalo-universitaire doivent, par arrêté interministériel, définir clairement les prérogatives des professeurs retraités qui souhaitent continuer à enseigner et à exercer au sein de structures hospitalières en établissant des conventions de professeurs associés dans les services en manque d'encadrement dûment identifiés, aussi bien dans leur service originel que dans les chu et les facultés de médecine dépourvus de rang magistraux. De même que l'ouverture de poste dans les autres grades (résidanat, maître assistant, maître de conférences doivent dépendre de la CCHUL et non du desirata du chef de service où il est seul à décider.
Le désert hospitalo-universitaire et médical n'est que pléonasme dans les trois facultés de médecine du sud (Béchar, Laghouat, Ouargla) et même du Nord (Sétif, Sidi Bel Abbès, Batna, Mostaganem). La disparité de la qualité des soins entre le Grand Sud et le Nord n'est qu'euphémisme. Une réorganisation du système d'enseignement des sciences médicales et de prise en charge de la santé dans leur globalité sur tout le territoire national, sans distinction aucune entre le secteur public et le secteur privé, doit être une nécessité absolue pour mettre de l'ordre et optimiser toutes les compétences nationales quels que soit l'âge, de l'expérience professionnelle de la plus fraîche à la plus ancienne.
Il est impératif de rétablir la dignité de ceux qui ont consacré leur vie à l'enseignement, à la recherche sinon fondamentale, du moins clinique, par les nombreuses thèses encadrées de leurs successeurs, à la formation des centaines de spécialistes exerçant dans les structures étatiques et dans les secteurs privés dont la mission est la santé des dizaines de millions de citoyens de notre pays .

Par le Pr Omar Zemirli


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