Deux nouveaux cas de contamination au coronavirus sont fortement suspectés, à Boufarik, selon les sources de l'Institut Pasteur d'Algérie. Il s'agit d'une jeunes fille âgée de 23 ans et de sa maman et elles sont mises en isolement depuis vendredi dernier à l'EHS de Boufarik, au service des maladies infectieuses. Ces deux personnes auraient été contaminées par un parent, un homme venu de France, qui leur a rendu visite la semaine dernière. Lors de son séjour en Algérie, ce parent aurait présenté des symptômes d'une grippe et étant malade chronique, il a préféré retourner en France où il est actuellement hospitalisé à l'hôpital Salpêtrière, à Paris, après avoir été testé positif au Covid-19. C'est suite à cela que les deux femmes se sont présentées à l'hôpital pour une consultation, où on a effectué des prélèvements, bien qu'elles aient été asymptomatiques (sans symptômes). Face à l'augmentation du nombre de cas de coronavirus en Europe et particulièrement en Italie et en France, l'Algérie adopte d'ores et déjà des mesures de prévention dictées dans les recommandations de l'Oms, particulièrement celle qui place le risque de propagation de ce nouveau virus à «un niveau très élevé». D'ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions fermes lors d'une réunion du Haut Conseil de sécurité pour maintenir un haut degré de vigilance et une mobilisation active de l'ensemble des structures concernées pour faire face à toute éventualité, à l'issue d'un exposé présenté par le Premier ministre faisant un état des lieux sur le virus en question, selon un communiqué de la présidence de la République. Ces instructions, qui exhortent à doubler de vigilance face à cette épidémie, sous-entendent que nul n'est à l'abri et que l'apparition de nouveaux cas et de foyers de contamination n'est pas à écarter. Hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, s'est rendu au service des maladies virales de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) des maladies infectieuses El Hadi Flici (ex-El Kettar). Le ministre a visité les différents services préparés pour accueillir d'éventuelles personnes atteintes du Covid-19. Il a assuré que «toutes les mesures ont été prises pour faire face à toute nouvelle apparition d'un foyer» de cette maladie. Comme il a indiqué que des instructions fermes ont été données aux différents établissements hospitaliers pour se doter du matériel nécessaire, notamment les masques (demi-masque filtrant coque et les masques chirurgicaux à élastique), les combinaisons, les lunettes, les gels et les draps jetables, tout en rassurant que tous les bilans des sujets ayant eu un contact avec le ressortissant italien atteint du coronavirus «se sont avérés négatifs». L'Algérie avait élevé son niveau d'alerte et un dispositif global a été mis en place depuis janvier dernier pour faire face à l'épidémie du Covid-19, qui touche plusieurs pays, notamment ceux du bassin méditerranéen, avait indiqué le ministre de la Santé. Un numéro vert (3030), géré par des médecins, a été mis à la disposition des citoyens dans le cadre du plan de prévention. De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a adopté des mesures préventives pour assurer les cours à distance «en cas d'apparition de nouveaux cas de coronavirus en Algérie», a rapporté hier l'APS. «Ces mesures seront opérationnelles à partir du 15 mars courant», selon la tutelle. Et de signaler que l'instruction porte sur «l'élaboration d'une plateforme garantissant les cours à distance pour une durée d'au moins un mois». «La situation exceptionnelle que vit le monde suite à une éventuelle propagation de l'épidémie mondiale astreint (le ministère) à prendre une initiative pédagogique en recourant à des mesures préventives garantissant la continuité de l'enseignement», indique la note adressée samedi aux présidents des conférences régionales des universités et directeurs des établissements universitaires, selon la même source. A cet effet, le ministre a appelé les directeurs des établissements universitaires et présidents des conseils scientifiques à sensibiliser et mobiliser leurs collègues enseignants pour «adhérer à cette opération pédagogique», soulignant que les premiers concernés, à savoir «les étudiants, doivent s'adapter à cette démarche». Cette initiative consiste en la publication en ligne d'un contenu de cours consultable, couvrant une période d'un mois au moins d'enseignement, sur le site web de l'établissement ou sur tout autre support. Il en est de même pour les travaux dirigés «qui seront accompagnés de brefs correctifs». Comme il sera mis à la disposition des étudiants, en suivant la même méthode, les travaux pratiques qui cadrent avec ce mode d'enseignement, ajoute l'instruction ministérielle.
