Le projet de modernisation de la voie ferroviaire devant relier la ville de Thénia à celle de Oued Aïssi risque d'être « compromis ». Et pour cause, les travaux de réalisation des tunnels ferroviaires de Naciria (1530 m) et de Tadmaït (831 m) ont été suspendus récemment par l'entreprise turque Özgün Construction, en raison « du non-payement par le maître d'ouvrage, l'Anserif, des situations de travaux réalisés depuis l'entame du projet à ce jour ». Une situation pour le moins inattendue qui a suscité la colère d'une centaine de travailleurs qui se sont retrouvés ainsi au chômage technique après plus de huit mois de travail. Dans une correspondance adressée récemment au groupement Tehozon, devant saisir le maître d'ouvrage sur la question, les responsables de l'entreprise turque précisent que « les travaux desdits tunnels seront suspendus jusqu'au payement des situations des travaux réalisés ». Les rédacteurs de ladite requête justifient leur décision par les problèmes de financement et les diverses contraintes auxquelles ils font face pour financer le projet et maintenir le rythme d'avancement des travaux. « On a déjà gelé ceux du tunnel de Tadmaït depuis le 10 juillet dernier, puis ceux du tunnel A de Naciria dans la matinée d'avant-hier, et ce, conformément aux closes de l'accord collectif qui a été signé avec les travailleurs au début de la semaine écoulée », nous dira un cadre de ladite entreprise, sous le sceau de l'anonymat. Ce dernier indique que le retard mis pour le versement de leur dû les a contraint de recourir à des sources de financement externes afin d'assurer la continuité des travaux, mais cela s'est avérée inefficace car la réglementation en vigueur ne permet pas de transférer les moyens financiers de l'entreprise entre les différents projets de l'Anserif pour résoudre le problème temporairement. « Cela fait plus de huit mois qu'on travaille. On a réalisé plus de 1000 m de tunnel. Les clauses du marché et du cahier de charges obligent le maître de l'ouvrage à payer l'entreprise réalisatrice à chaque fin de mois, mais malgré cela, on n'a reçu aucun centime », s'indigne-t-il, en soulignant que « la reprise des travaux ne pourra être effective qu'après le déblocage de la situation et la résolution de ce problème, ce qui risque de retarder la date de livraison du projet ».
