Le préfet de Seine-et-Marne a créé le débat en lançant une proposition de recrutement dans les champs en manque de main-d'œuvre. Sur le site de la préfecture, le communiqué explique : «Faisant suite à l'épidémie de coronavirus, certains maraîchers du département ne disposent pas de la main-d'œuvre saisonnière étrangère nécessaire et peinent à recruter, alors que se profile dans quelques jours le ramassage des fruits et légumes en terre (notamment des fraises et des asperges) et que les légumes qui seront récoltés en juin doivent être plantés dès maintenant. Ces fruits et légumes sont indispensables pour approvisionner les marchés franciliens. Le préfet a donc demandé aux gestionnaires des hébergements d'urgence des demandeurs d'asile du département de faciliter la mise en relation entre les réfugiés et les professionnels agricoles. Cet encouragement à aller travailler vise à combler le manque de main-d'œuvre que connaît ce secteur à cette période et qui habituellement fait appel à des saisonniers communautaires et extra communautaires. 56 réfugiés issus des cinq centres d'hébergement provisoires que compte le département et du centre d'accueil et d'examen des situations se sont portés volontaires et pourront rejoindre des exploitations agricoles dans tout le département pour contribuer à des travaux de plantations et de récoltes. Fruit d'une concertation entre les services de l'Etat – Direction Départementale des Territoires, Direction Départementale de la Cohésion Sociale – et la profession agricole, ce dispositif sera le cas échéant étendu à d'autres secteurs d'activités connaissant le même besoin de main-d'œuvre. Il complète les autres dispositifs déjà en place.» Une soixantaine de jeunes hommes ont répondu à l'appel, âgés de 20 à 25 ans, et ont des connaissances en agriculture. Cette annonce a suscité les réactions de certains qui craignent que «les réfugiés seraient sous-payés, voire pas payés du tout, en faisant allusion à du travail forcé», explique 20Minutes.fr. Le préfet a précisé que les gens auxquels il est fait appel sont des personnes réfugiées, et donc qui «ont le droit de travailler et pour lesquelles on a même le devoir de leur trouver un emploi». Il affirme du reste avoir déjà, en temps que préfet de l'Eure, mis en lien des réfugiés avec des professionnels du BTP.