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Aïn Defla ne fait pas exception à la règle
Publié dans Info Soir le 30 - 12 - 2015

Déficit n En dépit de son statut de wilaya agricole par excellence, conforté par sa deuxième place à l'échelle nationale en matière de production agricole, la wilaya de Aïn Defla peine à trouver de la main-d'œuvre.
Une situation qui pourrait, à moyen et long termes, influer négativement sur la marche du secteur, estiment des professionnels. Sur un total de 851 100 habitants que compte la wilaya, 86 000 personnes, soit un peu plus de 10 % de la population, travaillent dans l'agriculture, mais malgré cela, le problème du manque de main-d'œuvre agricole continue à se poser avec acuité, tant les besoins exprimés demeurent loin d'être satisfaits en la matière. Même avec 2 000 DA par jour et une durée de travail n'excédant pas 4 heures (de 7h à 11 h), le jeune refuse d'arracher la pomme de terre, prétextant les dures conditions de travail, déplore président de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) de la wilaya de Aïn Defla, Khaled Bendjeda. Pour lui, le problème du manque de main- d'œuvre agricole est notamment perceptible pendant l'opération de récolte de la pomme de terre. C'est grâce à «l'apport» des écoliers et des universitaires en vacances d'été que cette opération de récolte de saison est toujours «sauvée», avoue-t-il, déplorant les difficultés énormes dans la récolte de ce tubercule en arrière-saison, en raison d'un «déficit criant» en main-d'œuvre. Dans le but de réduire l'ampleur du manque de main- d'œuvre agricole, des conventions ont été signées entre la direction de l'emploi et celle de l'agriculture et la formation professionnelle, en vue de former des jeunes dans des spécialités liées à l'agriculture, depuis novembre 2014. A la faveur de ces conventions, près de 580 jeunes ont été formés, dont certains ont créé des entreprises dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi, notamment l'Ansej et la CNAC, mis en place par les pouvoirs publics, a révélé le directeur de l'emploi de la wilaya, Abdelkader Mekki. Selon d'autres professionnels, le futur centre de formation de Sidi Lakhdar, dédié entièrement à l'agriculture, contribuera de «manière tangible» à réduire le problème de manque de main-d'œuvre agricole. Ce centre, doté d'une capacité de 300 places pédagogiques, ouvrira ses portes en 2016, selon le directeur local du secteur. «Nous allons procéder, d'ores et déjà, au recrutement d'enseignants et à doter le centre en équipements pédagogiques», a assuré Nouredine Douma, qui met en relief le rôle de cette future infrastructure dans la formation d'ouvriers spécialisés dans divers domaines liés à l'agriculture. La réparation des machines agricoles, les cultures maraîchères, l'arboriculture, la production d'huile d'olive, la gestion des pépinières et des serres, constituent notamment les spécialités qui seront enseignées au niveau de ce centre, selon le DFP de Aïn Defla, qui met l'accent sur la conjugaison des efforts de la société entière pour changer la vision envers les métiers liés à l'agriculture.
L. S.
Les raison d'une désaffection
l Cette rareté de la main-d'œuvre a d'autres explications du côté des travailleurs. Ces derniers estiment en effet que la «véritable raison» de cette désaffection pour les métiers agricoles tient du fait que la rémunération proposée par les producteurs et les éleveurs est «tellement en deçà des efforts demandés qu'elle s'assimile à de l'exploitation». Des jeunes gens rencontrés près du musée du moudjahid, lieu habituel de rassemblement des demandeurs d'emploi journalier, affirment que le travail de la terre est «excessivement difficile, surtout lorsque le soleil tape dur». Ils insistent sur le fait que les salaires proposés sont une «misère».
L. S.
M'sila : cultures maraîchères en danger
De nombreux cultivateurs maraî- chers de la wilaya de Msila, contraints de renoncer à leur production de salade, de carottes ou d'oignons en raison du manque de main-d'œuvre, estiment que cette situation met en grand danger les cultures maraîchères dans le Hodna. Plusieurs agriculteurs dans les zones de Maâdher-Boussaâda et de Maârif, où se concentrent 80 % des investissements agricoles de la wilaya, affirment avoir été contraints de labourer tout ou une partie de leurs surfaces vouées aux légumes, ou de les desti- ner à la culture de fourrage, en raison de l'absence de main-d'œuvre. Une main-d'œuvre qui, font-ils remarquer, n'a pourtant pas besoin de qualification particulière puisqu'il ne s'agit que de mettre en terre, d'arroser et de récolter des légumes. Malgré cela, déplorent-ils, le personnel est devenu une «denrée rare», ce qui met en péril leurs investissements dans cette activité adaptée au climat du Hodna. Djelloul B., cultivateur de salade à Maâdher-Boussaâda, avoue son impuissance à «dénicher» de la main-d'œuvre, même s'il soutient verser un salaire de 1 500 dinars par jour à des jeunes gens qui sont aussi nourris, transportés et hébergés.  Malheureusement, dit-il en levant les bras au ciel, «ils travaillent généralement moins d'une semaine avant de déguerpir, trouvant sans doute que vendre des cigarettes est plus rémunérateur et, surtout, moins fatiguant». Djelloul confie qu'il ne pourra pas «résister bien longtemps», d'autant qu'un investissement d'un million de dinars ne lui a rapporté, à ce jour, que «quelques millions de centimes», fruit de la vente de petites quantités de laitue à raison de 20 DA/kg, alors que cette salade est cédée sur les marchés locaux à 50 DA/kg et «bien plus dans d'autres wilayas comme Alger, Sétif et Constantine». L.S.
La croissance du secteur hypothéquée
l A cette situation que vit l'agriculture à Msila, le directeur des services agricoles, Azzeddine Boulefrakh, se range sans ambiguïté du côté des producteurs. Pour lui, la wilaya de Msila «souffre d'une absence totale de main-d'œuvre agricole. Cela freine le développement de la production et favorise, indirectement, l'expansion de l'arboriculture fruitière, notamment l'oléiculture». Cette situation «hypothèque la croissance du secteur agricole et entrave son progrès, autant que la dérégulation du marché et les conditions de commercialisation des légumes» qui restent, selon ce responsable, «défavorables aux cultivateurs». «Ramener, éventuellement, de la main-d'œuvre d'autres régions du pays serait peut-être une solution», suppute le directeur des services agricoles.
L. S.
Quand sonne l'alarme
Alerte n L'Algérie perd annuellement une superficie agricole utile (SAU) de 300 000 ha à cause de facteurs naturels et humains…
C'est ce que révélaient, courant novembre, des experts participant à une rencontre sous-régionale organisée à Chlef sous le signe «Des sols sains pour une vie saine», à l'occasion de l'Année internationale des sols. Cette SAU perdue en Algérie (dans sa partie nord) du fait de facteurs humains ou naturels, dont la désertification, la sécheresse ou les pluies, «nous incite à sonner l'alarme», en vue d'une «réflexion sérieuse sur les moyens de faire face à cette catastrophe», a souligné  Abdelouahab Beloum, chargé du sol et des eaux à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour la région Afrique du Nord. Pour les experts, il est aujourd'hui plus que jamais nécessaire que la société civile, comme les décideurs, soient sensibilisés sur l'importance vitale du sol dans la vie de l'individu et sur le rôle des sols dans la consécration de la sécurité alimentaire. Autre phénomène qui touche l'agriculture nationale, le manque de main-d'œuvre dans le secteur. C'est une catastrophe si on considère que même des régions réputées pour leur vocation agricole, comme Aïn Defla ou Msila en sont affectées, avec les dramatiques conséquences à moyen et long termes. Si les anciens agriculteurs ne peuvent plus assurer leur mission convenablement, en raison du labeur et de leur âge avancé, les jeunes affichent une «désaffection quasi totale» vis-à-vis de cette activité jugée pénible, ce qui explique, en grande partie, le déficit en matière de main-d'œuvre, relèvent les acteurs du secteur. Nombre de personnes interrogées sur le sujet estiment que la réticence des jeunes à opter pour l'agriculture s'explique, en grande partie, par la vision de la société de ce secteur sy-nonyme de «dur labeur» et de «travail archaïque réservé aux montagnards», alors que pour d'autres, cet état de fait est le résultat de la «fainéantise» de certains jeunes qui veulent gagner de l'argent sans travailler. «Pourtant, le retour au travail de la terre et à l'élevage, notamment dans l'actuelle conjoncture économique caractérisée par la baisse du prix du pétrole permet de lutter contre la pauvreté, créer de la richesse ainsi que des emplois», observent-elles à l'unisson. Une plus grande «reconnaissance sociale» des activités agricoles est un élément fondamental à même de redorer le blason de ce domaine et le rendre plus attrayant aux yeux des jeunes, a-t-on soutenu.
Lyes Sadoun
3 000 DA par jour, gîte, transport… et pourtant
l Le désenchantement du producteur de salade est partagé par Abdelouahab M., éleveur de vaches laitières à Bou Saâda, dont les déboires démontrent que le manque de bras vigoureux n'affecte pas seulement les cultures maraîchères mais aussi la production laitière. «J'offre 3 000 dinars par jour, j'assure le gîte, le couvert et le transport, mais je n'arrive pas à trouver des employés pour ma ferme et les quelques personnes qui commencent à travailler ne tardent pas à trouver des excu-ses pour abandonner leur poste», se lamente Abdelouahab. Il va même jusqu'à s'estimer «encore plus pénalisé» que les producteurs maraîchers, dans la mesure où le fonctionnement normal de la ferme exige la disponibilité de main-d'œuvre à toutes les pha-ses de production, tandis que les cultivateurs de légumes n'ont besoin de «bras» que de manière occasionnelle. Insensible à la désapprobation de Djelloul, pas du tout d'accord avec son analyse, Abdelouahab soutient que les difficultés à trouver du personnel «finissent par se répercuter négativement sur la production».
Un phénomène prévisible depuis 1958 !
l Le coordonateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord, Thiombiano Lamourdia, rappelait dans son intervention à l'issue de cette rencontre que le géographe Drouhin avait prédit, en 1958, un tel phénomène en Algérie (la perte de surface agricole utile), signalant également que 50 % des ressources souterraines en Tunisie avaient une forte teneur en sel à l'époque, provoquant le décès de 10 % de la po-pulation locale. Les participants à cette rencontre ont plaidé pour la recherche de solutions efficaces afin de lutter contre la dégradation des sols et leur perte, par l'échange d'expériences réalisées au niveau des Etats de la sous-région, tout en faisant des propositions qui constitueront une feuille de route et dont la mise œuvre consacrera le développement durable.


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