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Déconfinement à multiples risques
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2020

Le gouvernement semble visiblement satisfait de la réussite de son plan de confinement et de manière générale des méthodes sanitaires qu'il a mises en application pour contenir au possible la propagation du coronavirus.
Les experts médicaux autant que les politiques se réjouissent, en effet, à travers leurs déclarations, que la pandémie n'ait pas fait plus de dégâts, c'est-à-dire plus de contaminés, plus de victimes, et plus de malades à prendre en charge dans les différentes structures de soins. En comparaison avec les statistiques relevées chez les nations développées qui sont affolantes avec des chiffres de contagion et de décès ayant dépassé les prévisions les plus pessimistes, nos dirigeants estiment que la Covid 19 a été relativement bien contrôlée.
Avec les moyens sanitaires dont dispose l'Algérie – hôpitaux, centres de soins divers – et grâce à la compétence et à l'abnégation de nos équipes médicales, «l'armée blanche» comme on les appelle, qui va des plus grands professeurs aux infirmiers en passant par tout le corps paramédical, le bilan est jugé proportionnellement peu catastrophique par rapport à la dangerosité de la maladie, même si la perte d'un seul être humain est toujours considérée comme un drame.
Aujourd'hui, alors que l'on pense que les effets du fléau sont en recul bien qu'il faille rester extrêmement vigilant sur ses incroyables capacités de résistance, toute la concentration de l'Exécutif est désormais braquée sur la stratégie du déconfinement qui est loin d'être une mince affaire. Comment revenir progressivement à une certaine «normalité» de la vie de tous les jours sans mettre en danger la santé des citoyens ?
C'est la question cruciale que tous les pays de la planète se posent à l'heure où les sommités médicales donnent le feu vert pour permettre aux populations de retrouver la vie active après plus de deux mois de réclusion forcée, et que les urgences sont déclarées pour une reprise rapide de l'activité économique dont la mise en veille a provoqué faillites industrielles et drames sociaux avec des proportions alarmantes de chômage. Aucune nation n'a été épargnée par les conséquences désastreuses de la pandémie, l'Algérie étant parmi les pays d'Afrique qui se sont mobilisés pour rationaliser autant que faire se peut leurs moyens et leurs potentialités sanitaires pour y faire face en dépit du fait qu'elle aurait pu éviter la peu recommandable troisième position de pays le plus affecté après l'Afrique du Sud et l'Egypte.
Cela dit, beaucoup de nos experts médicaux ont le sentiment que la réaction des autorités algériennes devant la maladie aurait pu être plus efficace, plus efficiente s'il y avait eu une meilleure organisation et une coordination plus maîtrisée du travail technique et administratif supportant l'intervention médicale sous toutes ses manifestations, et si bien sûr la discipline citoyenne pour accompagner les efforts médicaux avait été au rendez-vous à chaque instant, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.
Les mesures barrières les plus élémentaires (port du masque, distanciation, lavage des mains, regroupement…) n'ayant pas été respectées partout, soit pas négligence, soit par esprit rebelle, il était humainement difficile de s'attendre à ce que la lutte collective contre le virus soit plus agissante avec des résultats plus spectaculaires alors que ces derniers étaient du domaine du possible si l'application des gestes de défense les plus simples était observée.
Relancer la machine
Alors donc que l'Europe et le reste du monde ont déjà commencé à «libérer» leurs citoyens à se réinsérer dans leur quotidien mais avec des consignes de prévoyance très strictes, alors que l'univers économique et commercial s'ouvre lui aussi à la masse des travailleurs et des consommateurs pour essayer, dans un premier temps, de relancer la machine pour combler les énormes déficits recensés et stopper la courbe infernale de l'inflation, permettant au passage la réouverture des restaurants et des bars, et prenant même le risque de desserrer l'étau sur les manifestations sportives (football) et artistiques, il faut attendre encore quelques jours chez nous pour commencer à revivre dans un climat moins contraignant, voire moins dangereux à condition que toutes les précautions et toutes les dispositions de sécurité sanitaire soient rigoureusement prises.
Il y va de la santé publique des Algériens qui comme tous les citoyens du monde aspirent eux aussi à retrouver une vie normale sans la moindre suspicion d'être encore confrontés avec le fléau, après avoir souffert des affres de l'enfermement à domicile, du couvre-feu, et de tous les interdits (nécessaires) imposés par le combat contre le coronavirus. Ils attendent surtout de renouer avec le travail pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Autant le confinement a été une opération complexe à mettre en branle, autant le déconfinement s'annonce encore plus pointilleux à réaliser compte tenu des attitudes anarchiques à prévoir et qui peuvent mettre en cause tout le dispositif de vigilance imaginé pour veiller à la sécurité sanitaire des citoyens.
Pourra-t-on rouvrir sans appréhension particulière tous les lieux de concentration populaire ? Il faudrait aller avec prudence, mais y aller quand même car le besoin de revivre au grand air et reprendre ses habitudes et ses repères est plus fort que toutes les recommandations théoriques.
La fin de la réclusion étant proche, du moins si on se réfère au calendrier établi par la commission des experts médicaux qui assume une grande responsabilité sur les assurances données pour que le déconfinement soit plus une source de désinhibition que de tourments supplémentaires, il restera aux nouveaux décideurs à la manette aujourd'hui de songer, dès à présent, à trouver le modus operandi pour déverrouiller au plus vite le champ politique qui s'est dramatiquement enlisé pendant toute la période de réclusion, c'est-à-dire depuis l'arrêt volontaire du hirak.
Si la nouvelle Direction du pays estime avoir œuvré jusque-là dans une perspective qui répondrait, selon elle, aux aspirations du changement de système réclamé depuis plus d'une année par le mouvement citoyen, en maintenant notamment sa pression sur la lutte anti-corruption qui touche même l'institution militaire, en s'ouvrant de plus en plus sur les exigences sociales du peuple, en privilégiant les nouvelles compétences aux postes de responsabilité et en présentant un projet de révision de la Constitution sur lequel s'appuiera la Nouvelle République, elle est loin de pouvoir s'amender devant le peuple hirakien dont la colère reste encore très vive.
Colère contre la politique de harcèlement et répression des activistes de la révolution pacifique qui continue à ce jour, colère contre la poursuite de l'incarcération des détenus politiques dont les motifs d'inculpation sont jugés fallacieux par rapport aux «délits» commis, colère contre la persistance de l'instrumentalisation de l'institution judiciaire qui obéit davantage aux injonctions d'en haut qu'à sa conscience de justice, colère contre la mise sous l'éteignoir de la corporation des journalistes.
Des revendications légitimes
Colère contre le refus systématique de prendre en considération les revendications légitimes du peuple, en commençant d'abord par l'écouter et le prendre comme un acteur prépondérant dans la construction du système démocratique qu'il veut instaurer, colère contre les velléités sournoises des anciennes reliques du clan Bouteflika comme le RND et le FLN qui veulent revenir sur scène en faisant des offres de services au pouvoir alors que leur place est dans les oubliettes de l'histoire.
Colère, pour résumer, contre le manque de volonté du nouveau Pouvoir d'accélérer le processus démocratique en louvoyant pour maintenir l'ancien système en l'état avec juste quelques raccommodages. Pour preuve, il continue de fermer la porte à l'opposition dans les médias publics, et actionne ses «experts» de service pour faire la promotion de sa gouvernance et taper fort sur le hirak.
Des «intellectuels», hier traînant une réputation progressiste, se sont mis à la besogne en se ralliant armes et bagages à la conception du Sérail, de même que des leaders de partis qui battaient le pavé avec le peuple se sont, eux aussi, mis à stigmatiser la Révolution du sourire en invoquant la sempiternelle manipulation de la main de l'étranger.
Quand un chef de parti avoue toute honte bue «qu'il n'y a aucune répression contre les activistes, que les libertés sont assurées, que les détenus politiques n'éxistent pas…» alors qu'il soutenait il n'y a pas longtemps le contraire, le problème de la crédibilité morale devient entier. La situation sociale du pays aggravée par la régression économique provoquée par la pandémie commande réalisme et courage politique pour espérer une sortie heureuse de la crise pour tout le monde.


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