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Bechichi, L'Incendie et La Fontaine
Chronique
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2020

Les articles sur Lamine Bechichi (Ahcène Bechiche pour l'état civil), décédé jeudi dernier à l'âge de 92 ans, n'ont pas manqué de récapituler son parcours, rappelant qu'il avait été compositeur musical, auteur, responsable d'institutions, diplomate, etc.
Ce moudjahid engagé dans la guerre médiatique, a été en 1955 l'un des fondateurs du journal clandestin Résistance Algérienne avant de devenir, à Tunis, secrétaire de rédaction d'El Moudjahid et chroniqueur de la radio «La Voix de l'Algérie». Après l'indépendance, il est sous-directeur culturel au ministère de l'Information, son responsable étant Malek Haddad, puis dirigera la Radio algérienne et, sous la présidence Zeroual, le ministère de la Communication.
Il a réalisé une étude complète de l'hymne national, Qassaman, entamée avec Abderrahmane Benhamida avant le décès de celui-ci. Il y relatait toutes les circonstances qui avaient mené à la création de cette œuvre emblématique dont le texte fut commandé au poète Moufdi Zakaria par Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda et la musique composée par le chef d'orchestre égyptien Mohamed Fawzi. Cet ouvrage très intéressant a connu au moins une réédition.
Mais c'est sans doute avec la musique du feuilleton télévisé, L'incendie, tiré en 1974 de la fameuse trilogie de Mohammed Dib et réalisé par Mustapha Badie, que Lamine Bechichi a pu étaler son talent musical, gagnant une reconnaissance publique loin des parapheurs administratifs.
Cette musique, aussi émouvante que le film, à la fois authentique et moderne, est devenu l'un des identifiants culturels de l'Algérie postindépendance. Il n'est pas un Algérien ou une Algérienne, du moins des générations de cette période, qui ne la connaisse et ne l'apprécie. Récemment encore, une internaute écrivait sur un forum : «On dirait un cri de l'âme de l'Algérie».
Commis de l'Etat, Lamine Bechichi n'a pu laisser l'artiste en lui s'exprimer pleinement. Lors d'une rencontre, il m'avait affirmé qu'il composait parfois. Ses diverses fonctions ne lui auraient pas permis d'achever ses œuvres et sa famille trouvera peut-être des partitions dans ses archives. Une autre fois, je lui avais demandé s'il ne regrettait pas son parcours administratif et politique et il s'était contenté de répondre avec un grand geste, la main allant vers l'arrière de l'épaule, le tout accompagné d'un mélancolique «Ya hasra !» (que l'on pourrait traduire dans le contexte par «que veux-tu !»).
S'il est un trait de sa personnalité qui mérite aussi l'attention, c'est bien l'humour dont il faisait toujours preuve. La vie lui avait épargné ce défaut largement partagé dans notre pays qui consiste à confondre sérieux et tristesse. Défaut prononcé chez les dirigeants et responsables de tous niveaux et secteurs pour nombre desquels l'avarice de sourire est une marque d'autorité et de compétence. Pour Lamine Bechichi, le rire était un compagnon de la convivialité et de l'intelligence et il savait l'exercer à bon escient.
Appréciateur des fables de La Fontaine, il en voulait plaisamment à cet auteur d'avoir écrit La cigale et la fourmi qui, selon lui, glorifiait le mépris des artistes et de l'imagination au profit des besogneux et de l'accumulation. Et il vous racontait cela d'une manière désopilante avec un luxe d'expressions populaires et d'érudition, laissant, si je me souviens bien, la fourmi mourir d'ennui devant un stock de grains muets et n'ayant personne à son enterrement.
C'était peut-être aussi une manière de rire de lui-même, ce dont il était parfaitement capable comme tous les esprits fins, puisque la cigale qu'il était au fond, avait dû souvent céder à la fourmi qu'il devait être dans ses fonctions. Ne dit-on pas souvent que le sens du devoir est un sacrifice ?
Par Ameziane Ferhani


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