Après une longue fermeture pour cause de Covid-19, les terrasses de cafés du centre d'Alger n'attiraient plus grand monde. Les citoyens, bien que nombreux à se réjouir de l'allégement des mesures de confinement contre l'épidémie de coronavirus, semblent rester sur leurs gardes. A la Place Audin, dans la matinée et en milieu de journée, le taux d'occupation des tables installées aux terrasses des cafés et restaurants était plutôt faible, a-t-on constaté. Bien que le centre de la capitale grouillait de monde, seules trois ou quatre tables étaient occupées, voire moins sur certaines terrasses. Le scénario était le même à la Grande-Poste. Les clients attablés pour prendre un café ou un sandwich étaient plutôt rares. Pour de nombreux commerçants, la cause première de cette situation est le changement des habitudes des clients, qui se sont habitués à emporter leurs consommations. Contrairement aux terrasses des routes principales, une affluence plutôt importante est enregistrée au niveau des fast-foods et les cafés, notamment dans les ruelles et quartiers populaires. Ces derniers retrouvent avec plaisir leurs clients et l'ambiance d'antan. Si certains préfèrent ne pas trop s'attarder, d'autres s'attablent pendant plusieurs minutes. Cela au détriment, parfois, des mesures d'hygiène qui ne sont pas tout le temps respectées. D'ailleurs, voir deux personnes qui ne se connaissent pas s'asseoir à la même table est fréquent dans les cafés. L'on enregistre aussi un agglutinement de clients devant le comptoir, sans que les propriétaires ne trouvent à redire. Dans certains fast-foods, a-t-on constaté, la situation est encore pire. Voir plusieurs personnes manger leur sandwich debout dans un minuscule local s'est pour le moins banalisé. «On dirait que les clients trouvent du plaisir, comme au bon vieux temps, de déguster leur sandwich à l'intérieur du restaurant», nous dira un habitant du Ruisseau. Les plus méfiants continuent à emporter leur consommation, mais le nombre de clients qui préfèrent manger sur place est important. D'où l'urgence que les autorités sanitaires veillent au grain et imposent un strict respect des mesures d'hygiène et de distanciation sociale. «Si le gouvernement a autorisé l'ouverture des cafés et restaurants, cela ne veut toutefois pas dire que le virus a disparu» souligne, à juste titre, un retraité, approché à la rue Tanger. Tout compte fait, autant les terrasses du centre de la capitale étaient vides, autant les restaurants et cafés populaires ne désemplissaient pas. Pour de nombreux citoyens, le changement d'habitudes et la crainte de contamination au coronavirus n'expliquent pas tout. «La Covid-19 a aussi affecté la poche des citoyens. Moins de travail, beaucoup de chômage. C'est normal que les gens fuient les terrasses du centre-ville», nous explique un commerçant. En attendant un retour à la normale, notre interlocuteur nous dira que les citoyens et les propriétaires de restaurants et cafés ont intérêt à ne pas tomber dans l'erreur du «relâchement», faute de quoi l'Etat va de nouveau décider de refermer et tout le monde sera perdant. Advertisements
