Peu nombreux sont les mouvements associatifs locaux de la wilaya de Tipasa qui avaient préféré sacrifier leurs congés et leur famille, durant la saison estivale en cette année 2021, afin d'apporter leur soutien à leurs compatriotes atteints de la Covid- 19, d'une part, et d'autre part, dans la perspective d'atténuer à court terme les souffrances des familles, en raison du déficit national criant en oxygène, pendant les moments cruels de crise sanitaire. Des membres des associations des localités de Gouraya, Hadjout, Sidi-Ghilès et Koléa, conscients de l'enjeu, se sont attelés à collecter les fonds auprès des opérateurs économiques et des citoyens, pour l'acquisition des équipements médicaux stratégiques, les générateurs d'oxygène, au profit des hôpitaux. L'installation de ces équipements médicaux répondra aux préoccupations vitales des patients en détresse respiratoire. Hélas, le diktat de la bureaucratie se perpétue qui dans les esprits des administrations publiques à travers leurs commissions. Il entrave les bonnes volontés citoyennes. En effet, des séances de travail avaient été tenues entre les gestionnaires des EPH (Etablissement public hospitalier) et des représentants des associations, afin de permettre à ces actions d'atteindre l'objectif. Le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tipasa, M. Bourahla Mohamed, coordonne les actions éparses, afin de pouvoir procéder à l'installation de ces générateurs d'oxygène. «Il s'agit d'une contribution sociétale destinée pour nos hôpitaux, nous les remercions et nous prenons ces dons tels qu'ils sont, nous devons nous adapter à ces équipements pour les rendre opérationnels dans les meilleurs délais», déclare le DSP de Tipasa. Cette solidarité transparente citoyenne mise en branle a donné ses fruits. Il n'en demeure pas moins, que les membres des associations des diverses localités rencontrés par nos soins avaient critiqué le langage de cette commission, en total décalage avec celui du 1er responsable du secteur. Ces techniciens ne semblent pas faire la différence entre un don des citoyens et une demande d'achat d'équipements. «Cette commission nous demande d'acheter un générateur très coûteux, elle estime que la station que nous proposons de production d'oxygène ne répond pas aux exigences de la commission et au besoins de notre hôpital, nous indique-t-il. Cette commission semble ignorer que nous sommes des bienfaiteurs bénévoles. Si nous sommes arrivés à collecter plus de deux milliards de centimes pour l'achat d'un générateur d'oxygène pour notre hôpital, la commission nous demande de ramener un générateur encore plus coûteux, avoisinant 3,5 milliards de centimes, ce n'est pas normal, la commission nous décourage dans ce cas, nous avons voulu apporter notre soutien aux pouvoirs publics, ensuite c'est à l'Etat d'investir», nous explique l'un des membres de l'association de Hadjout. Le DSP de Tipasa, affirme, «il s'agit d'un avis technique de la commission, les dons de nos compatriotes sont les bienvenus, j'ai apprécié cet élan sincère de solidarité, nous sommes chargés de réceptionner ces équipements et les installer dans nos établissements de santé», insiste-t-il. Le P/APC de Gouraya et des membres de l'association critiquent à leur tour le langage de cette commission, qui s'est rendue le lundi 30 août à l'hôpital de Gouraya, construit dans la région ouest déshéritée de la wilaya. A l'instar des autres EPH, la plate-forme sera construite à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital. Le coût du générateur d'oxygène s'élève à 17 (dix sept) millions de dinars. Nos interlocuteurs tiennent à souligner la participation des familles de Gouraya établies à Tourcoing (France) à cet élan de solidarité. Les émigrés de Gouraya se disent prêts à participer à d'autres actions qui serviront les familles rurales de cette partie de la wilaya. Quant à Hadjout, une réunion des représentants du collectif des associations locales et le directeur de la santé de Tipasa avait eu lieu le samedi 28 août, pour faciliter les démarches, relatives à l'installation d'un générateur d'oxygène dont le prix avoisine 26 millions de dinars. Le décalage entre le discours du DSP de Tipasa et celui de cette commission technique a perturbé les esprits des membres des associations hadjoutis. En outre, la directrice de l'EPH de Koléa nous affirme : «Le choix de l'emplacement de la plate-forme au sein de notre hôpital et celui du générateur d'oxygène avaient été effectués, la procédure est engagée pour réceptionner cet équipement médical d'une capacité de 120 lits en temps normal, nous dit-elle. La solidarité des citoyens a été bien concrétisée, nous devons faire passer le dossier par le Conseil d'Aministration (CA), avant de passer à l'action, autrement c'est bon», conclut-elle. «Pourquoi évoque-t-elle l'attente de l'avis du CA, quand il s'agit d'un don des citoyens, s'interroge un fonctionnaire de la wilaya. Je dirai plutôt l'esprit bureaucratique de ces gestionnaires des établissements publics qui entrave la mise en place des mécanismes de concrétisation des initiatives citoyennes dans l'intérêt général», nous précise-t-il. Quant à l'hôpital de Sidi-Ghilès, la contribution d'un opérateur économique et des citoyens avaient permis la finalisation du dossier de l'achat du générateur d'oxygène, un dossier validé d'ailleurs. Les fonctionnaires de l'Etat devront se pencher sur la vérification de la destination réelle du «ramassage» des centaines de millions de centimes qui s'effectue au niveau de l'une des mosquée de Cherchell. Les fidèles contribuent financièrement sans se soucier de leurs destinations. Les collectes d'argent opérées traditionnellement dans l'opacité au sein de cette mosquée n'ont jamais fait l'objet des contrôles des services de l'Etat depuis des années. A présent, le prétexte de l'achat d'un générateur d'oxygène, en collaboration avec un site local d'information, déclaré lors des prêches du vendredi par le fonctionnaire du département ministériel du Dr. Belmehdi Youcef de cette mosquée, devra passer à la «loupe», en dépit du soutien voilé apporté par les responsables locaux des institutions de l'Etat. Revenons aux choses intéressantes, selon la DSP de Tipasa, l'EPH «Neurochirurgie» de Cherchell reprendra son activité normale à présent. Au niveau de la wilaya de Tipasa, les mesures de prévention et de la vaccination ont permis de maîtriser la situation. Ces actions entreprises vont assurer le reprise progressive des activités médicales dans chaque établissement hospitalier. Néanmoins, tout près du but, les membres des associations de la ville de Hadjout continuent à lancer les appels aux bienfaiteurs, afin d'atteindre la somme du générateur. Le porte-parole de l'Association de Hadjout a annoncé le jeudi 2 septembre 2021 que le montant de la cagnotte avoisine 2,142 milliards de centimes, sachant que le coût du générateur commandé déjà s'élève à 2,6 milliards de centimes. Un défi. Certes, l'écart diminue. L'apport de la cagnotte qui se trouve au niveau de la «fameuse» mosquée de Cherchell, permettra d'atteindre l'objectif des hadjoutis. Bref, c'est une saison estivale 2021 fructueuse pour le mouvement associatif sensible aux souffrances des malades victimes de la Covid-19. Elle a aussi dévoilé la générosité des familles algériennes. Le DSP de Tipasa tenait à remercier l'honorable geste de la société civile de la wilaya son alliée, pour l'intérêt de la santé des citoyens en difficulté. Advertisements
