Premier partenariat en matière de constructions parasismiques à être matérialisé dans les actes en Algérie, le projet de réalisation d'une unité de production de matériaux destinés à ce type de constructions est récemment entré dans la phase active à Sédrata dans la wilaya de Souk Ahras. Il s'agit du résultat d'une année de prospection et de négociations engagées en 2003 par un opérateur économique algérien et un partenaire italien. Cette démarche a abouti à la création de la société à capitaux mixtes algéro-italiens, Algérie Italie Construction (Alitco). La matérialisation du projet a été rendue possible avec la reprise d'une entreprise publique de charpenterie métallique à Sédrata transformée en une unité de production de panneaux simples ou doubles porteurs 4 x 1,2 m. Pour ce faire, il a été fait appel aux Italiens pour un apport de technologie de la dernière génération pour la production de logements conformes aux normes parasismiques. Un certain nombre de facteurs, dont le dernier séisme qui a endeuillé plusieurs régions du centre du pays, expliqueraient l'engagement des Italiens à être partie prenante de ce projet appelé à produire annuellement 4000 logements. Ces derniers seront bâtis avec des panneaux composés d'une couche polystyrène constituant l'isolant aussi bien phonique que thermique et le dégrillage en acier galvanisé à haute charge de rupture. Tous sont reliés entre eux par des connecteurs électrosoudés avec application de l'enduit structurel sur les deux côtés. Ce système permettrait la réalisation de logements parasismiques d'une hauteur de quinze étages. L'unité de production de Sédrata offre en effet des panneaux verticalement et horizontalement assemblés ainsi qu'un enduit mural et de plancher extrêmement rapide. Cette conception monolithique éliminerait tout phénomène de fissuration ou de rupture provenant de contraintes mécaniques et ou thermiques grâce à l'élasticité de la bâtisse. La production de la société Alitco Sédrata n'a pas manqué d'intéresser les pouvoirs publics en Algérie qui l'ont immédiatement sollicitée dans le cadre du programme quinquennal portant réalisation d'un million de logements. potentiel de production Dans une première étape, cette société devrait engager tout son potentiel de production, dans la réalisation de logements parasismiques dans les zones rurales notamment ceux de la région de Aïn Defla. Interrogé, M. Ouali a indiqué : "Dans cette région agropastorale, les populations avaient été contraintes de fuir sous la menace terroriste et la destruction de leur demeure. C'est dans ce cadre que nous avons entamé des discussions avec le premier responsable de cette wilaya pour la construction de 4000 logements ruraux/an. D'une superficie de 50 m2, le prix en TTC de chaque logement a été fixé par Alitco à 490 000 DA. » Selon plusieurs économistes contactés, au-delà du système parasismique qu'offre Alitco, le prix de cession tel que proposé par cette société serait difficilement concurrencé. D'autant, ont-ils estimé, que dans ses prévisions budgétaires élaborées dans le cadre du programme 1 million de logements, l'Etat a fixé à 500 000 DA le logement, alors qu'actuellement l'entreprise de construction la moins-disante l'a estimé à 750 000 DA. Quelles garanties architecturales et d'habitation les logements réalisés par Alitco peuvent-ils offrir à leurs occupants ? « Ce volet revêt une grande importance. Il demeure la préoccupation majeure de notre société. C'est pourquoi nous avons estimé utile la mise en place d'un bureau d'études et de recherches avec pour mission première de remettre au goût du jour l'architecture en fonction des spécificités de chaque région. » Si au plan architectural et urbanistique les nouvelles cités de logements parasismiques offrent de meilleurs avantages que les constructions traditionnelles, il y a également l'impact économique et social. Nonobstant l'intervention de nombreux sous-traitants, la création de l'emploi figure dans les aspects positifs du projet. Particulièrement à Sédrata qui figure en tête de liste des communes les plus touchées par le chômage avec un taux qui avoisine les 70% de la population active. Alors qu'en aval, plus de 600 postes de travail sont appelés à être créés au profit des chômeurs de Souk Ahras, Aïn Defla, Alger, Oran..., en amont ce sont autant d'autres postes de travail si ce n'est plus. « Dans notre stratégie de recrutement, nous privilégierons la commune de Sédrata où le chômage a atteint un seuil alarmant poussant les jeunes femmes ou hommes à s'adonner à la drogue, à la criminalité et à la prostitution », a argumenté le premier responsable de la société algéro-italienne Alitco.
