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Lebutin de guerre du politique
Publié dans El Watan le 11 - 08 - 2004

N'eut été l'épreuve du cachot et le musellement de son journal, ce polémiste de renom nous aurait sûrement gratifiés de sa causticité pour brocarder toutes les comédies qui se jouent dans nos prétoires.
Bien peu de rédacteurs maîtrisent autant que lui cet art de tremper sa plume dans les encres les plus noires afin de relater les pratiques sulfureuses des princes qui gouvernent. Car chez lui la luminosité du propos, caractérisée par le souci du mot juste et la tournure de phrase la plus inattendue, n'est pas un exercice de rhétorique vain et clinquant. Il est un effort de pédagogie militante destiné à révéler la face cachée de notre petit monde politique. Ne craignons pas de le dire et de l'écrire dans ces circonstances : cet homme-là s'est imposé à une opinion publique curieuse et inquiète comme une conscience dont les écrits étaient reçus comme des oracles. Même si les oracles se trompent souvent, ils demeurent néanmoins un antidote aux idées convenues. Glissons... Grand quêteur de libertés, il n'eut de cesse de s'interroger en son for intérieur puis d'interpeller les puissants sur leurs motifs, leurs raisons et leurs déraisons. Ce qui, à l'évidence, ne pouvait que lui valoir des inimitiés solides. A-t-il manqué de prudence, comme se lamentent certaines amitiés chagrines et certaines âmes frileuses ? Ou bien n'a t-il pas su prendre les précautions nécessaires pour éviter les chausse-trapes que les officines officielles ne manquèrent pas de placer sous ses pas ? Aujourd'hui, il importe d'épiloguer sur ses témérités aussi bien intellectuelle qu'humaine, mais de convaincre plutôt la chiourme qui l'incarcérât, il y a deux mois, qu'elle avait mieux à faire avec les malfrats qu'avec un imprécateur politique réputé hétérodoxe. C'est parce qu'elle est signataire de la Déclaration universelle des droits de l'homme que l'Algérie ne pouvait publiquement s'autoriser un procès pour délit d'opinion. Aussi a-t-on en haut lieu concocté un scénario de droit commun pour mettre au pas une plume indocile. Benchicou face à ses juges une nouvelle fois devra par conséquent plaider son innocence pour délit quasi imaginaire tout en sachant qu'il est là pour d'autres motifs. En face, la justice dans la splendeur de son équanimité fera semblant de se cantonner à l'acte d'accusation, alors que son intime conviction l'incline vers d'autres « raisons ». Ce raccourci, loin d'être injurieux, n'est-il pas finalement l'illustration de l'état de la nation ? C'est-à-dire indicatif de la haute idée que l'on se fait des libertés publiques et de l'indépendance de la justice. Les unes autant que les autres étant intimement imbriquées, impliquées et consubstantielles à l'idéal démocratique. Peut-on dès lors suggérer qu'à priori le journaliste Benchicou, traîné en justice, n'est pas forcément victime de ses juges du moment, mais bien un butin de guerre des enjeux politiques du précédent quinquennat présidentiel. Le rappeler le jour de son procès et en souligner fortement cette connotation dédouanerait en quelques sortes ceux des magistrats qui doivent à nouveau trancher dans son cas. Face à leur conscience, et notamment la bonne, sauront-ils écarter de leur délibération les arrière-pensées politiques attachées à la notoriété du publiciste ? Bien plus qu'un souhait de journalistes, c'en est presque une prière pour renouer avec une crédibilité perdue ou à tout le moins fortement malmenée. Dans sa vaste thèse pour la séparation des pouvoirs, Montesquieu, l'auteur de L'Esprit des lois insistait précisément sur ce sens de la mesure. Et l'on retiendra à ce sujet cette citation célèbre qui énonce que « la justice consiste à mesurer la peine et la faute et l'extrême justice est une injure. » Peut-on à notre tour espérer que l'extrême injure du 14 juin sera effacée ce 11 août en rendant sa liberté à Benchicou ? L'homme a déjà trop payé de sa santé et de sa probité morale pour dormir une nuit de plus en prison.

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