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Extraits
« On ne rêvait plus que de trésors, de harems... »
Publié dans El Watan le 17 - 07 - 2005

« Les riches dépouilles du camp ennemi, tombées au pouvoir de nos soldats, opérèrent une sorte de révolution dans leur moral ; ils commencèrent à se faire une idée du luxe et des mœurs de l'Orient : ces nouveaux troupeaux de chameaux chargés de butin ; ces tentes magnifiques des beys et de l'agha, enrichies de dessins arabesques appliqués sur des tissus de laine de la plus grande beauté ; ces armes de prix, qui couvraient le champ de bataille ; ces beaux tapis de Smyrne, jetés avec tant de profusion dans tout le camp ; ces brillants uniformes turcs, surchargés d'or et de pierreries, tout était ce jour-là, un objet d'enthousiasme et d'admiration. On se voyait acteur dans un des merveilleux contes des Mille et Une Nuits ; et, dès ce moment, la conquête s'offrit à toutes les imaginations sous les couleurs les plus brillantes. On ne rêvait plus que de trésors, de harems et de palais. Dès le soir-même, on amena au camp de Sidi Fredj une partie du butin (...) On rencontrait de tous les côtés des soldats chargés de butin (...) On a parlé de milliers de sequins trouvés dans la tente de l'agha ».
Jean-Toussaint Merle cité par Pierre Péan in Main basse sur Alger. Plon Paris 2004. P.89
« Que n'ai-je pillé à Alger ! »
« Un des premiers soins des vainqueurs fut de prendre possession du trésor d'Alger, constitué par des stocks d'or, d'argent et de bonze, que le dey avait laissés intacts dans trois salles de La Casbah. Le bruit se répandit rapidement qu'une partie en avait été détournée, notamment par les chefs. Eusèbe de Salles, adjoint comme interprète à la commission du gouvernement créée par Bourmont, où il fut chargé d'établir un rapport sur les ressources de la Régence, en fit part le 20 septembre, à un ami : « Que n'ai-je pillé à Alger autant que tel ou tels intendants généraux et officiers d'état-major ! »
Charles-André Julien, Histoire de l'Algérie contemporaine. T 1. PUF Paris 1979. P. 57
« Trois tonnes d'or... »
« Le 7 juillet, Bourmont envoie une lettre au préfet maritime de Toulon, lui annonçant que l'armée d'Afrique est maître de tout Alger et qu'« on a trouvé dans le Trésor de la Régence plus qu'il ne faut pour couvrir tous les frais de la guerre... Le 8 juillet, la commission se limite à compter 91 586 francs et 40 centimes en boudjoux destinés aux besoins de l'armée. » (...) « Le 9 juillet, la commission commence les opérations de pesée : 62 pesées de 60 kg chacune, soit 3 t et 600 kg de pièces d'or.Le kilo d'or étant compté à 3000 francs, les pesées de cette journée sont comptabilisées pour 11 millions et 160 000 francs... (...) « Le 10 juillet : nouvelle réunion de la commission qui procède à la pesée de 4 t et 673 kg d'argent en lingots pour une valeur de 934 000 francs, et donne à l'armée pour ses besoins 59 668 francs et 80 centimes. Le 11 juillet : la commission pèse un bloc d'or de 44 kg et attribue à l'armée 134 254 francs et 80 centimes en boudjoux. Le 12 juillet : elle accorde toujours pour les dépenses courantes de l'armée, 96 961 francs et 80 centimes en boudjoux et procède à l'emballage de l'or déjà inventorié »... (...) « Le 12 juillet : le commandant en chef écrit au prince de Polignac une lettre exclusivement centrée sur le trésor et dans laquelle il dit que “Firino, Dennié et Tholozé l'ont assuré qu'il contient au moins 80 millions en espèces d'or et d'argent”. Il ajoute qu'il faudra ajouter au trésor proprement dit “les valeurs des denrées et des marchandises de toutes sortes qui appartiennent à la Régence, et que l'on peut évaluer, je crois, à 20 millions. Ainsi ce sera probablement une centaine de millions que j'aurai à faire envoyer au Trésor royal ».
Pierre Péan. Main basse sur Alger. Pp. 104-107-108.
« Le règne de la peur et de la terreur »
(...) « Alors un mécontentement général a éclaté parmi le peuple, et l'on s'est méfié des Français qui ne remplissaient pas leurs engagements. Le qadi hanafi ayant été calomnié à son tour, M. de Bourmont le fit aussi exiler, en lui imputant d'avoir rassemblé les notables d'Alger dans une mosquée dans le but de tramer une conspiration contre les Français. L'administration de M. de Bourmont était devenue le règne de la peur et de la terreur, les intentions innocentes étaient réputées des crimes, et la délation tenait sur le plateau de la balance de la justice. »
Hamdan Khodja. Le Miroir. Ed. Dar El Gharb. Oran 2004. P.139
« Ces tristes débris... »
Pour ouvrir le tronçon entre le faubourg de Bab Azzoun et le fort l'Empereur, et pour édifier une esplanade au-delà de la porte Bab El Oued, qui devait devenir la place Bab El Oued, on détruisit deux cimetières musulmans, avec une indifférence totale aux croyances et aux sentiments de la population. « Ces tristes débris », écrit Pellissier de Reynaud, « furent dispersés au hasard, et l'on vit des hommes grossiers jouer ignoblement avec des têtes humaines. Dans les travaux de déblai, lorsque la ligne tracée impassiblement par l'ingénieur partageait une tombe, la pioche coupait en deux la tombe et le squelette ; la partie qui tombait allait servir de remblai à quelque autre point de la route, et celle qui restait demeurait exposée à tous les regards sur le revers des chemins ».
Charles-André Julien Op. cit. P. 90.
« Je ferai le bonheur des Arabes »
Cette entrevue qui s'est déroulée le 31 mai 1837, soit le lendemain de la signature du Traité de la Tafna, entre l'Emir Abdelkader est rapportée par Charles-Henry Churchill, contemporain, devenu ami de l'Emir qu'il a rencontré à plusieurs reprises tant en France qu'au Liban et enfin en Syrie. Le lecteur appréciera si ce « chef indigène » avait besoin d'être civilisé.
Bugeaud : Savez-vous qu'il y a fort peu de généraux qui auraient osé faire le traité que j'ai conclu avec vous ? Mais je n'ai pas craint de vous agrandir et d'ajouter à votre puissance, parce que je me sentais assuré que vous n'useriez de grands moyens que nous vous donnons, que pour améliorer la condition des Arabes, et pour maintenir paix et bonne intelligence avec la France.
Abdelkader : Je vous remercie des bons sentiments que vous nourrissez à mon égard. S'il plaît à Dieu, je ferai le bonheur des Arabes ; et si jamais la paix est brisée, ce ne sera pas de mon fait.
Bugeaud : Sur ce point, je suis votre caution auprès du roi des Français.
Abdelkader : Ce faisant, vous ne risquez rien. Nous avons une religion qui nous oblige à tenir notre parole. Je n'ai jamais trahi la mienne.
Bugeaud : Je compte sur elle, et c'est dans cette conviction que je vous offre mon amitié personnelle.
Abdelkader : J'accepte votre amitié, mais que les Français prennent garde de ne pas écouter les intrigants.
Bugeaud : Les Français ne sont pas menés par des considérations personnelles, ce ne sont pas les actions isolées de quelques individus qui peuvent rompre la paix. Ce ne pourrait être que la violation du traité, ou quelque manifestation notoire d'hostilité. Quant aux attentats individuels, nous y veillerons, et nous les punirons chacun de notre côté.
Abdelkader : Très bien. Il vous suffira de m'en avertir, et les coupables seront punis.
Bugeaud : Je recommande à vos bons soins les Koulouglis qui peuvent rester à Tlemcen.
Abdelkader : Soyez rassuré sur ce point, ils seront traités comme des citoyens (...)
Bugeaud : Avez-vous ordonné de rétablir les relations commerciales avec Alger et autour des villes ?
Abdelkader : Pas encore ; mais j'ai l'intention de le faire lorsque vous m'aurez mis en possession de Tlemcen.
Bugeaud : Vous devez savoir que je ne puis le faire avant que le traité n'ait été approuvé par le Roi.
Abdelkader : Comment, vous n'avez donc pas le pouvoir de traiter ?
Bugeaud : Si, mais il faut que le traité soit approuvé. C'est une nécessité pour vous, comme garantie, car il n'était pas fait que par moi, tout autre général envoyé pour me remplacer serait capable de l'annuler ; alors qu'une fois le traité approuvé par le Roi, mon successeur sera dans l'obligation de s'y tenir.
Abdelkader : Si vous ne me rendez pas Tlemcen, conformément aux stipulations du traité, je ne vois pas la nécessité de faire la paix. Ce ne sera guère qu'une trêve.
Bugeaud : C'est vrai. Mais avec cette trêve, c'est vous qui y gagnerez ; car aussi longtemps qu'elle durera je ne détruirai pas les moissons.
Abdelkader : Détruisez-les si vous voulez, cela m'est égal. Je vous donnerai par écrit, autorisation de détruire tout ce que vous pouvez, ce ne sera que peu de choses, et il restera encore abondance de grain aux Arabes.
Bugeaud : Je ne crois pas que les Arabes soient de cet avis. Abdelkader demanda ensuite quel délai serait nécessaire pour recevoir de France la confirmation du traité.
Bugeaud : Environ trois semaines.
Abdelkader : C'est plutôt long. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons rétablir nos relations commerciales qu'après la nouvelle de l'approbation du Roi. Alors la paix sera définitive.
Charles-Henry Churchill. La vie d'Abd-El-Kader. SNED. Alger 1981. Pp. 134 à 136.
(A suivre)


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