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Suitest tatoo sur le sable
Palm Beach
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2005

Décidément, Alger sera toujours à la page. Un tantinet en retard, mais jamais à côté de la plaque. Le tatouage, qui est à la mode depuis plusieurs années en Occident, ne manque pas d'adeptes chez nous. Mais on ne parlera pas du vrai tatouage, celui « qui-fait-mal-et-qui-dure-toute-la-vie » !
Alors que les tatoos qui se conservent deux ou trois jours ont investi les étals de nos parfumeries depuis pas mal de temps, voilà qu'arrive le tatouage provisoire qui dure deux à trois semaines ! Un peu plus pratique tout de même et surtout beaucoup moins cher que le vrai. es adeptes du tatouage ont trouvé leur compte à Palm Beach, dans les deux plages privées qui comptent plusieurs tatoueurs. Sur place, rien de plus facile que de les trouver. A l'entrée, on nous indique le chemin et même un spécimen tatoué. Un jeune de moins de 18 ans nous montre son dos : un scorpion et des lettres chinoises occupent ses omoplates. A la question de savoir s'il aurait osé le faire pour de vrai, il répond oui sans hésitation. Pour sûr qu'il le porte bien sur sa peau bronzée. Quant au prix, il explique qu'il l'a fait gratuitement. Le tatoueur doit être son pote. C'est d'ailleurs l'ami de tout le monde, et il se prête volontiers au jeu de photos et de questions et réponses. Samir a 30 ans et des mains en or. Entraîneur de basket et commerçant dans le domaine du matériel de sécurité d'incendie, il passe ses trois mois d'été au bord de la mer, au Palm Beach Club, le pinceau à la main. L'artiste, parce que c'en est un, travaille au pifomètre. « Je n'ai pas de catalogue, les gens me font confiance. Je ne suis pas un dessin en particulier, ça vient tout seul, selon l'inspiration du moment », nous explique Samir. En fait, ses amis servent un peu de modèle. Les clients voient le travail réalisé et donc le résultat sur un bras, un dos ou une cheville. Bien sûr, ce travail n'est pas de tout repos : mal de dos, yeux larmoyants, doigts noircis..., mais la caisse en fin de journée compense largement les efforts du tatoueur. « Une bonne journée rapporte jusqu'à 8000 DA. Pour une mauvaise, je m'en sors avec 3000 DA », nous dit-il souriant. L'argent rend le sourire quoi. Avec des tarifs entre 200 et 1000 DA, et une forte demande, l'argent coule à flots. Quant au profil des clients, Samir nous affirme que les femmes, tous âges confondus, sont les reines du bal. En plus de porter les plus beaux bikinis qu'il soit donné de voir sur une peau dorée, elles arborent de magnifiques petits tatoos au bas du dos, à la cheville, sur le bras, sur les mains ou sur l'omoplate. Bien entendu, la clientèle se conjugue aussi au masculin. Forcément, de gros muscles et une peau bien dorée, c'est joli, mais c'est encore plus sympa avec un grand tatouage sur le dos ou en bracelet sur le bras. En gros, les 15/20 ans sont les plus demandeurs et les plus fidèles clients. Les émigrés aussi. Bilal, un jeune de Neuilly-sur-Seine, vient nous montrer son tatouage en bracelet sur le bras. Lui et ses frères en ont fait à plusieurs reprises. Un peu pour repartir avec un bon souvenir de son pays qu'il a visité d'Est en Ouest durant cet été.
Le secret des ingrédients
Un secret jalousement gardé, du moins pour Samir. Il nous dévoile tout de même une partie des ingrédients qu'il utilise pour appliquer ses tatouages : henné noir, oxydant et « harkous » (un mélange tunisien). Le reste, on ne le saura pas, et pour cause, le premier venu pourrait lui piquer sa recette. Il nous précise, tout de même, que le mélange n'a rien de dangereux. Certaines réactions ont été constatées sur des peaux délicates, nous avoue le tatoueur. « Rien que des petits boutons qui disparaissent au bout de trois ou quatre jours, c'est pour cette raison que je refuse les tout-petits et les adultes à la peau brûlée », nous affirme-t-il. Mais il semble que le mélange ne soit pas le même pour tous les praticiens du tatouage. Un peu plus loin, toujours à Palm Beach et à la plage de l'hôtel Sultan Club, c'est une jeune fille de 20 ans qui nous accueille. Radia qui occupe son « poste » depuis trois ans, nous explique qu'elle utilise du henné (ouarkia en poudre), de l'oxydant et el hadjra essouda (pierre noire). « Certains utilisent du plomb, c'est très dangereux, j'ai vu plusieurs personnes avec des brûlures et des boursouflures sur la peau. » En d'autres termes, il faut bien se renseigner avant de se lancer dans cette « opération », au demeurant bénigne, mais qui s'avère très dangereuse si elle est pratiquée par des tatoueurs « imposteurs ». Ces derniers, selon Radia, sévissent, entre autres à Azur Plage. Pourtant, elle ne semble pas très inquiète par rapport à la concurrence, qu'elle soit loyale ou non. « J'ai beaucoup de monde, il y a des jours où je suis obligée de demander aux clients de revenir le lendemain », nous avoue Radia dont la spécialité est tournée vers les signes de chez nous, tels que la khamsa. Si la mode de cette année est aux papillons et aux anges, de nombreuses femmes espèrent repartir avec des mains tatouées façon henné ou un signe berbère à l'épaule ou à la cheville. De toutes les façons, le choix est très vaste. Radia propose un gros catalogue avec un vaste panel de signes. Difficile de se décider, parfois, c'est donc les tarifs qui l'emportent, et donc, les moyens des clientes. Pour un tatouage traditionnel, Radia affiche des prix qui varient entre 200 et 1200 DA. Pour les autres, les enchères peuvent dépasser les 2500 DA. Le temps de pause varie selon la recette : 1 heure pour les clients de Radia et environ 20 minutes pour ceux de Samir, vu la différence de composition du produit. Mais dans tous les cas, ça vaut le coup de se laisser tenter, ne serait-ce que par un tout petit tatoo !
Un peu d'histoire
Le tatouage est une pratique certainement aussi vieille que l'humanité, comme en attestent les peintures rupestres du Tassili, et qui montrent des femmes tatouées sur le thorax. Le mot tire son origine du tahitien « ta-tu » qui dérive lui-même de l'expression « ta-atouas », composée de « ta » (dessin) et « atouas » (esprit). En effet, les indigènes marquaient ainsi leur corps afin de se concilier les grâces, la protection et les faveurs de leur esprit. La pratique du tatouage, qui remonte aux temps préhistoriques, représente une forme de décoration permanente qui est une façon d'exprimer son individualité et son identité. Difficile de dire avec certitude où et quand le tatouage est né, en tout cas pas en Chine comme le veut une légende tenace ; la légende hindoue de Cyrrohée et Bantas en fait mention. Il existe une preuve et une attestation beaucoup plus scientifiques et irréfutables par la découverte en Egypte de la momie d'une prêtresse d'Hator datant de la XIe dynastie (2200 av. J.-C.) qui présente des marques de tatouage sur le corps. Les tatouages en couleur se développèrent fortement chez les Maoris de Nouvelle-Zélande et furent pendant un temps une forme d'ornement prisée en Chine, en Inde et au Japon. On pensait que les tatouages offraient une protection contre la malchance ou la maladie. Ils servaient aussi à identifier le statut, ou le rang, ou l'appartenance à un groupe. Leur utilisation la plus courante était, cependant, une forme de décoration.


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