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Leïla Sebbar à la librairie Mauguin (Blida)
Le public était au rendez-vous
Publié dans El Watan le 10 - 09 - 2005

Les associations Mémoire de la Méditerranée et les Causeries blidéennes ont pu recevoir dans l'espace comble de la librairie Mauguin (Blida) l'auteure de Mes Algéries en France, éd. Bleu 2004 et de Je ne parle pas la langue de mon père éd. Julliard, 2003.
Il n'y avait plus de places assises : le public debout dominait celui qui avait pu trouver une petite place, et à l'heure du rendez-vous :15 h, la porte de la librairie devait être laissée ouverte afin de permettre de suivre la présentation de Sebbar par la critique littéraire Christiane Chaulet Achour. La causerie était lancée avec l'écoute de passages de livres lus par Bouba Tabti, les questions de Paul Faizant et les réponses, le silence, les mises au point de celle qui a vécu quelques années à Blida « sans connaître la ville ». Le contexte de la guerre l'avait quelque peu contrainte à demeurer « cloîtrée », mais c'était ce qui lui avait permis de lire encore davantage : bibliothèque à la maison derrière le moustiquaire de la cité musulmane, « le village nègre », précisera Leïla Sebbar et l'autre espace au pensionnat du lycée El Feth avant le départ pour la France « à cause de la guerre » -encore - et l'esprit de protection de la famille. Son arrivée en France et les études supérieures lui feront saisir quelque peu cet esprit de liberté avec les mouvements de femmes - c'étaient les années 1968 - et son intégration en douce à cette autre communauté à laquelle elle ne se sentait pas étrangère. Son père était instituteur, marié à une institutrice française et, paradoxe, l'exil était ressenti en Algérie : « Blida m'était étrangère tout comme Alger, parce que je n'y avais rien vu et je n'ai rien à faire aujourd'hui. » Silence dans la salle où la chaleur ambiante mettait les nerfs à fleur de peau. Sebbar poursuivait avec son franc-parler qui déstabilisait : « Pourquoi dois-je ressentir quelque chose ? Mon petit village fondateur est celui de Hennaya, à 10 km de l'orgueilleuse Tlemcen, et je n'irais là-bas que le jour où je n'aurais plus rien à dire... pour vieillir », lâchera-t-elle avec un sourire candide. Elle poursuivra, comme pour remettre à l'aise l'auditoire : « Mon rapport avec l'Algérie est trop complexe, pathologique même. Je ne parle pas dans mes écrits d'exil géographique, je suis des deux pays. Donc où peut être mon exil ? » Elle expliquera plus loin que « mon exil à moi est le fait de ne pas parler la langue de mon père et tout ce qui va avec. » Elle racontera ses interrogations en France : « J'interroge tous les natifs d'Algérie, les émigrés et les enfants de colons, les harkis et les appelés Algériens de la Seconde Guerre mondiale, les filles européennes appelées plus tard ‘'pieds-noirs ‘' comme j'essaie de comprendre les silences de l'Histoire. » Elle dira interroger les tombes musulmanes dans les carrés qui leur sont réservés, surtout au nord de la France et confie - presque - qu'elle exhorte les enfants d'émigrés et les Africains lycéennes et lycéens en France d'aller dans les cimetières : « Beaucoup ne savent pas que des musulmans y sont enterrés et, volontairement, ils ne veulent pas savoir ! » Le travail de mémoire passe aussi par Mes Algéries en France, un carnet de voyages où nombre de personnes apportent leurs témoignages, et les images parlent d'elles-mêmes, font comprendre un passé, sont plus des objets qu'on observe. Et ce « pèlerinage » à l'hôtel où résidait le père de Fouroulou ? Et le témoignage de la mère de Zidane, celle qui confiera à son mari : « ça suffit pas le ballon, il est bon, mais avec quoi il va gagner sa vie ? » puis : « Comment j'allais savoir... les jeunes ici à Marseille criaient ‘'Zidane président'', mon fils président de la France. » Leïla Sebbar se confiait en cet après-midi de septembre qui prolonge la chaleur estivale avec de petits mots, un regard furtif, une main de Fatma en médaillon autour du cou et un pantalon protégeant les jambes, comme pour se protéger elle-même de toutes les interprétations et les énigmes qu'on voulait lui affubler dans une bonne et chaleureuse ambiance. Ses parents ont été des gens du livre, le livre de la bibliothèque, et l'après-midi leur a été quelque part dédiée pour montrer qu'elle ne leur en voulait pas.

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