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Abdelkader Chibila. Secrétaire permanent du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique
« La part du marché des producteurs ne dépasse pas 10% »
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2005

L'industrie pharmaceutique algérienne est toujours au stade embryonnaire. Tel est le constat de M. Abdelkader Chibila, secrétaire permanent du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique. D'après lui, celle-ci rencontre plusieurs contraintes qui l'empêchent d'évoluer. Il estime que son avenir dépend des mesures que prendront les pouvoirs publics. En attendant, le marché reste largement dominé par les importateurs.
Quelle est la configuration actuelle du marché du médicament ?
Le marché algérien est en train d'évoluer très rapidement. La facture des importations de médicaments est passée de 600 millions il y a quelques années à plus de un milliard de dollars pour 2005. En moins de cinq ans, l'enveloppe des importations a doublé. Pour ce qui est de la production nationale, on est toujours dans une industrie pharmaceutique naissante et embryonnaire. On est très en retard par rapport à beaucoup de pays même sous-développés en matière de couverture des besoins du marché local.
Il y a combien de producteurs actuellement ?
Il y a une dizaine de producteurs. Il y a aussi des importateurs qui se sont lancés dans le conditionnement de médicaments. Toujours est-il que ça reste très faible. Ce n'est pas le nombre qui est important car on peut avoir beaucoup de producteurs locaux mais quand ils fabriquent tous toujours les mêmes produits genre Paracétamol, etc. ce n'est pas ça qui va faire évoluer les choses.
Est-ce à dire que la production n'est pas diversifiée ?
Effectivement. Le savoir-faire n'évolue pas très rapidement. En termes de couverture des besoins de la consommation locale en Algérie, il n'y a pas une évolution satisfaisante de l'industrie pharmaceutique.
Comment expliquer cette lente évolution de l'industrie pharmaceutique algérienne ?
Par le fait qu'en Algérie la production nationale a toujours été confrontée à des difficultés énormes, notamment le remboursement du médicament. Le remboursement du médicament produit localement en 1998 a donné un coup très grave à l'industrie pharmaceutique locale. Alors qu'en réalité la caisse de sécurité sociale a commencé à connaître des difficultés à partir de l'année 2000. Entre cette année et 2004, l'enveloppe allouée au remboursement du médicament est passée de 19 milliards de dinars à 40 milliards de dinars. Donc l'origine des problèmes de la caisse de sécurité sociale ce n'est pas la production nationale. Imaginez le taux de remboursement des médicaments par rapport au recettes de la sécurité sociale qui étaient de l'ordre de 112 milliards de dinars annuellement. Donc on tourne autour 36% à 37% de l'enveloppe globale de la sécurité sociale. En France, il n'est que de 4%. En 2005, la facture des importations va tourner autour de un milliard de dinars selon les prévisions alors que c'est la sécurité sociale, dont on parle beaucoup de l'asphyxie ces derniers temps, qui paye en réalité.
Notre marché est fait de sorte à encourager l'importation...
Parce que c'est plus facile d'importer un produit fini pour le revendre que d'acquérir le savoir-faire pour fabriquer. Les pays développés protègent jalousement les brevets. Ce n'est donc pas facile d'acquérir le savoir-faire. C'est pour ça qu'il faut protéger les producteurs locaux pour que l'Algérie ne soit pas en retard en la matière. Justement, à votre avis, qu'en est-il de l'engagement des pouvoirs publics dans le cadre des négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de supprimer l'obligation aux importateurs d'investir au bout de deux ans ? Quand j'entends l'expression obligation d'investir je me dis qu'il y a quelque chose qui ne colle pas. Parler d'investir doit sous-entendre qu'il faut aider des opérateurs à s'implanter dans un pays. Il faut leur donner des conditions favorables qu'ils soient algériens ou étrangers. Ce n'est pas en les obligeant qu'on va les convaincre d'investir. Il faut faire en sorte à les intéresser. Dans ce contexte, on va vers la réalisation d'usines-alibi. Tout le monde sait que la législation est à la traîne. Mais on n'est pas encore à l'OMC. En revanche, l'accord d'association avec l'Union européenne qui a repris pas mal de dispositions de l'OMC est entré en vigueur. Quand un Etat entre dans une institution, c'est pour gagner et non pour perdre. C'est le principe de win-win où les deux parties sont gagnantes. Pour ce qui est du médicament, on peut dire qu'on va ramener des produits de qualité et à bon prix. C'est le consommateur qui va en bénéficier. Mais il n'est pas question de parler de réduction des prix. D'abord parce qu'on ne paye plus de droits de douanes pour le produit fini qu'on importe mais cette taxe douanière n'est que de 5%. Ce qui est minime. Les droits de douanes sont plus élevés pour les intrants destinés à la fabrication de produits pharmaceutiques. C'est-à-dire qu'on protégeait le produit fini importé. Ce n'est qu'à partir de la promulgation de la loi de finances de 2001 qu'on a pu bénéficier d'un certain équilibre.
Est-ce que la possibilité de réduire les prix des médicaments est envisageable ?
Non. La seule possibilité c'est d'appliquer un tarif de référence. En Algérie, on ne veut pas en entendre parler. Avec un tarif de référence, on peut préserver la pérennité de la sécurité sociale. Ça sera aussi la même dénomination commune internationale (DCI). Certains médicaments sont vendus dix fois plus cher que le générique. Il y a eu un texte en 1996 qui prévoyait l'application du tarif de référence mais on s'est contenté de mettre en œuvre uniquement le non-remboursement des produits fabriqués localement. En Algérie, on demande un système de contingentement pour la protection de la production. C'est déjà partiellement appliqué avec la liste de 128 médicaments interdits à l'importation car largement couverts par la production nationale. Mais on estime qu'il y a un certain nombre de produits qui doivent être ajoutés sur cette liste.
Quelle est la part du marché des producteurs nationaux par rapport aux importateurs ?
C'est vraiment dérisoire surtout avec l'augmentation des importations. Si nous atteignons les 10%, on peut se considérer comme des champions.
Quels sont les facteurs qui ont fait que la facture des importations prenne de telles proportions ?
Je doute que la quantité ait doublé en un laps de temps aussi court. Ça ne peut être qu'au niveau des prix. Les Algériens ne peuvent pas avoir doublé leur consommation de médicament en l'espace de quatre ans. Maintenant, il faut reconnaître qu'il y a un problème de statistiques qui ne sont pas disponibles à tous les niveaux. Nous n'avons donc pas de données pour faire des analyses de manière précise et fiable.
La question de la nomenclature des médicaments remboursables continue de susciter la polémique. Avez-vous réussi à trouver un compromis avec les services de la santé ?
Je peux vous dire que depuis 1998 il n'y a pas eu d'amélioration. Les plus grands produits fabriqués localement ont été touchés. La viabilité d'un laboratoire est liée à son produit phare. Quand on s'y attaque, on veut vous faire passer un message à travers lequel on veut vous pousser à arrêter de produire.
Quelles ont été les conséquences ?
Il y a eu des licenciements importants de personnel ces dernières années.
On dit que l'avenir du médicament en Algérie c'est le générique. Etes-vous d'accord avec ça ?
Ce qui est malheureux c'est qu'en Algérie la quasi-totalité du médicament c'est du générique. Je pourrais même vous dire qu'on est l'un des pays à l'origine du générique. Mais qu'est-ce qu'on a fait pour promouvoir le générique ? Et bien deux fois rien. Au contraire, tout le système juridique qui a été mis en place est contre le générique. Quand la sécurité sociale ne rembourse pas sur la base du générique, donc elle rembourse véritablement la molécule mère.
Comment voyez-vous l'avenir de l'industrie pharmaceutique algérienne dans ce contexte ?
Ça dépend de la position des pouvoirs publics. Est-ce qu'ils veulent une industrie pharmaceutique forte qui couvre tous les besoins du marché. Les décisions concernant le remboursement doivent tenir compte de ça. Ça va d'ailleurs dans l'intérêt du système de sécurité sociale. Je voudrais juste signaler que si l'arrêté qui a mis en place le cahier des charges pour l'importation de produits finis et qui a mis fin à la déclaration statistique, cette dernière reste imposée aux fabricants locaux du moment que le décret exécutif relatif à l'exonération des droits de douanes et taxes sur les intrants (matières premières et articles de conditionnement) n'est pas modifié dans le même fond soit par un décret exécutif. Il faut aussi mettre un guichet unique d'enregistrement pour les producteurs locaux et réduire les délais de traitement.


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