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Vision arabe commune ou partenariat euro-méditerranéen ? (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 08 - 10 - 2005


Pour le dire en toute honnêteté intellectuelle, l'actuelle dynamique des zones de libre-échange, séparées entre elles, ne constitue en aucune manière un instrument d'intégration régionale qui serait susceptible de faire du monde arabe un marché attractif, et par conséquent de donner au monde arabe un poids significatif sur la scène mondiale. En fait, la logique multilatérale que l'on veut mettre en place n'empêchera pas le maintien prolongé de relations bilatérales qui accéléreront un processus de désintégration économique et d'exclusion sociale déjà entamé à la suite des plans d'ajustement structurel mis en place par le FMJ. En réalité, la « mise à niveau » de notre secteur industriel a supposé, à titre d'exemple, la liquidation de la majorité des entreprises et des emplois correspondants. Le choix politique du libre-échange va, à travers l'aggravation des inégalités locales, régionales et nationales poser en termes directement politiques, la question sociale à l'échelle de la Méditerranée et du monde arabo-musulman en particulier. La politique euro-méditerranéenne telle qu'elle est conçue n'a aucun projet pour les millions de personnes qui seront exclues de la production et qui ne consommeront presque rien. Ce seront des personnes « encombrantes » ; ce seront les « nouvelles classes dangereuses ». Telle est la logique de guerre sociale portée par la mondialisation régionalisée en Méditerranée. Sur le plan politique, la conférence de Barcelone initie un processus d'intégration des élites dirigeantes hantées par les risques de déstabilisation et qui n'entendent manifestement pas affronter le mécontentement social et l'Islamisme par des moyens politiques, c'est-à-dire par la démocratie et le respect des droits de l'homme. Or, ces pays du tiers-monde vont être amenés à accepter la possibilité de participer à certaines politiques communautaires, ce qui pour qu'elles soient menées à terme est prise en charge par la société civile de ces pays, peut amener l'Union européenne à encourager des processus de démocratisation. A terme, en effet, une politique méditerranéenne stabilisée de l'Union européenne suppose des institutions démocratiques à l'échelle de toute la région, ce qui ne peut manquer d'entraîner un certain nombre de contradictions. Dans ces pays, les partis politiques se comptent par dizaines, sans pour autant consacrer la pluralité des opinions. Les droits de l'homme sont souvent plus faciles à énoncer qu'à respecter. Et les constitutions doivent faire leurs preuves pour s'assurer qu'elles peuvent bien conduire à l'alternance. La démocratie, dans les pays arabes est décidément une campagne bien exigeante. Il faut rappeler, par ailleurs, que le monde arabe est entré dans la « modernité » à côté de l'Europe et non contre elle, malheureusement l'affaire d'Israël est venue confirmer aux yeux des arabes une inadmissible inégalité de traitement. Or, le monde arabe est un partenaire obligé du centre, par les dimensions de son marché, de ses ressources, de ses potentialités et de sa main-d'œuvre. Or, chaque tension (Algérie par exemple...) est la démonstration d'une alterité qui perdure malgré les multiples occasions de rencontres, de coopérations. De ce point de vue, la guerre du Golfe est une tragédie toujours brûlante. L'Europe à Barcelone, voudrait, à travers les actuels gouvernements non démocratiques, coopter « ses » Arabes, sans vraiment reconnaître les peuples dans leur identité, leurs besoins, leurs aspirations profondes. Le terme même d'Euro-Méditerranée pour définir la politique de l'Europe dans la région méditerranéenne réunit deux concepts géopolitiques : l'Europe, la Méditerranée, il occulte la réalité de l'espace géopolitique arabe. Niant l'existence du monde arabe comme un ensemble géopolitique et géoculturel, l'Europe participe aussi à sa désarticulation globale, déjà bien avancée par la politique américaine du Moyen-Orient. Pendant ce temps et parallèlement, les islamistes exaspèrent la « séparation » vis-à-vis de l'Occident (Etats-Unis, Israël, Europe) même s'il est évident que l'Islam dans la version simplifiée et radicalisée qu'ils défendent, n'a pas les moyens et l'appareil conceptuel pour répondre positivement aux défis actuels. Mais face aux forces qui ont gagné la guerre froide et la guerre du Golfe et qui n'acceptent pas de partager leur hégémonie, le tiers monde arabo-musulman peut, derrière le drapeau de l'Islam, constituer une résistance de ceux qui cherchent une alternative au modèle dominant. u total, dix ans bientôt après Barcelone, il nous paraît difficile d'accuser l'Union européenne d'immobilisme ou de passivité. Cependant, il faut l'avouer honnêtement, le partenariat euro-méditerranéen ne se fera pas à coup de réunions et de conférences. Une série de problèmes pourraient l'affecter négativement. D'abord l'impasse du processus israélo-arabe. Personne n'ignore en effet que le passage du partenariat euro-maghrébin (projet de 1992) au partenariat euro-méditerranéen (en 1994) était facilité par les accords d'Oslo (1993) entre Israël et l'OLP. Par conséquent, si le processus de paix, pour une raison ou l'autre, devait se « gripper », il est clair que le partenariat euro-méditerranéen en subirait les conséquences. La Syrie, le Liban, voire l'Autorité palestinienne pourraient être amenées à boycotter la conférence générale et les réunions techniques. L'Union européenne ne peut ignorer ce risque. Il y a également les malentendus culturels et où l'avenir de l'Euro-Méditerranée se joue pour une bonne part dans la relation avec les peuples de culture musulmane, turque et arabe, car le dialogue euro-arabe ne doit pas sous-estimer les incompréhensions qui dans les sociétés elles-mêmes se développent au Nord comme au Sud. Ces incompréhensions ne disparaîtront pas du jour au lendemain, et surtout pas par le seul truchement de conférences et de séminaires. Il va falloir agir en profondeur et dans la longue durée pour modifier les images réciproques. La déclaration de Barcelone invite à promouvoir le dialogue entre les cultures et les religions. Des séminaires et conférences ont été organisés à cet effet. Il est cependant regrettable de constater que ces conférences réunissent des participants ou experts qui fonctionnent en « circuit fermé », sans aucune résonance dans les moyens de communication de masse. Ces rencontres visent à promouvoir les échanges et la mobilité. Or, il arrive souvent qu'un Arabe invité à une conférence doit attendre plusieurs semaines avant d'obtenir un visa. Comment concilier donc l'exigence de la mobilité « avec la rigueur croissantes des contrôles de frontière ». La demande politique arabe, à savoir l'évolution de la position communtaire d'un soutien sans réserve à Israël vers une reconnaissance graduelle des droits nationaux du peuple palestinien a été également largement satisfaite. Mais est-ce que cela est dû au dialogue euro-arabe, ou tout simplement, à une prise de conscience de la part des Européens, de la justesse de la cause palestinienne et de la nécessité pour l'Europe et pour le Moyen-Orient, d'une solution équilibrée du conflit israélo-arabe ? Si la paix en Palestine se construit dans la sueur et dans le sang, est-ce à dire que le dialogue n'a plus de sens ? Au contraire, Arabes et Européens sont sommés plus que jamais de construire un espace commun de prospérité. A défaut, ils seront ballottés, et les uns et les autres, au gré des vents.

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