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Massacres du 17 octobre 1961 à Paris
Dans l'attente d'une reconnaissance officielle
Publié dans El Watan le 19 - 10 - 2005

Ils se sont fait beaux, portant leurs plus beaux vêtements, comme ce jour du 17 octobre 1961. Ils sont venus lundi se remémorer sur le pont Saint-Michel des événements tragiques dont ils sont des rescapés.
Ils, ce sont ces vieux travailleurs algériens, aujourd'hui à la retraite, qui, il y a 44 ans, se sont battus pour l'indépendance de l'Algérie. Ils sont venus rendre hommage à leurs camarades, voisins ou parents jetés dans la Seine en cette nuit noire du 17 octobre 1961, dans « le silence du fleuve », pour reprendre le titre du film de Mehdi Lallaoui. Les souvenirs sont intacts, les images précises. Il y avait aussi des militants des droits de l'homme, des hommes et des femmes qui ont soutenu et milité pour l'indépendance de l'Algérie, des élus, des hommes et femmes politiques, des intellectuels. Plus de monde que les années précédentes. « Au moins 500 personnes », malgré l'heure proche de la rupture du jeûne, se réjouissent Mehdi Lallaoui, Samia Messaoudi et Mouloud Aounit, qui se souviennent qu'il y a 15 ans, quand ils se rassemblaient au bord du canal Saint-Martin, ils n'étaient qu'une toute petite poignée. A ce rassemblement, organisé à l'initiative d'une vingtaine d'associations et de syndicats, s'est associé un membre du gouvernement algérien, en la personne de la ministre de la Communication, Mme Khalida Toumi, qui participait aux travaux de l'Unesco sur le projet de convention sur la diversité des produits culturels. « Le hasard a voulu que la commission culture de l'Unesco se réunisse aujourd'hui pour débattre de l'adoption du projet de convention sur la diversité des contenus culturels, mais nous ne pouvions pas ne pas être présents en ce jour du 17 octobre où, il y a 44 ans, des Algériens étaient jetés dans la Seine », a déclaré Khalida Toumi. « J'ai voulu en tant que maire de Paris rendre hommage à des Algériens qui manifestaient à juste titre pour l'indépendance de leur pays », a déclaré, pour sa part, Bertrand Delanoë. « On ne perd pas son temps et sa dignité en regardant son passé en face. Un peuple est grand quand il a le courage de regarder son histoire. Le 17 octobre 1961, des Algériens ont été sauvagement jetés dans la Seine. Ce fait a été occulté. Nous devons avoir le courage de le dire. S'il y a eu des atrocités, reconnaissons-les », a ajouté le maire de Paris. C'est à son initiative, à l'issue d'un débat houleux au sein du conseil municipal, qu'a été érigée sur le pont Saint-Michel une stèle commémorative du 17 octobre 1961 en signe de reconnaissance de la ville de Paris aux Algériens jetés dans la Seine. « Cette histoire appartient aux Parisiens, comme aux Algériens », a souligné, pour sa part, Khadidja Bourcart, maire adjointe de Paris chargée des Parisiens non communautaires. Le combat contre l'oubli est mené depuis plus de 30 ans, souligne, pour sa part, le secrétaire général du MRAP, Mouloud Aounit. Il rappelle que le 17 octobre 1961 et les jours suivants, plus de 11 000 Algériens ont été raflés. « Ce que nous faisons, c'est pour que les enfants et petits-enfants puissent faire le deuil de leurs parents disparus. Plus qu'un travail de mémoire, c'est un défi immense pour le présent. Dans les discriminations quotidiennes, le passé colonial est présent. »
L'occultation est levée
Le réalisateur Mehdi Lallaoui, président de l'association Au nom de la mémoire, a rappelé que grâce à l'intervention citoyenne et associative, à des historiens, l'occultation est levée. « Nous réclamons justice pour les nôtres, pour ceux qui sont morts. On a réussi à casser le silence, il faut la reconnaissance de ce crime d'Etat. L'Etat français doit reconnaître les violences coloniales pour qu'on puisse être respectés. » Et d'ajouter : « Il y a des liens entre Algériens et Français plus forts que le traité d'amitié. Des deux côtés de la Méditerranée, nous serons là pour regarder le contenu du traité. » Gilles Manceron, historien et représentant de la Ligue des droits de l'homme, estime que « c'est une belle idée que la réconciliation et l'amitié. Mais comment serait-ce possible s'il n'y a pas un minimum de dignité et de justice ? » Dans un courrier au Premier ministre Dominique de Villepin, les organisations et partis de gauche présents estiment qu'il est « urgent qu'une reconnaissance et qu'une condamnation soient prononcées par les plus hautes autorités de l'Etat ». Rappelons que le 17 octobre 1961, à l'appel du FLN, plus de 30 000 Algériens devaient manifester pacifiquement pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé par le préfet de police de Paris, Maurice Papon. La répression a été violente et les forces de l'ordre parisiennes ont ouvert le feu sur des manifestants sans armes. La préfecture de police n'a recensé que trois morts au lendemain de la manifestation. « Quarante quatre ans plus tard, le bilan officiel est toujours de trois morts. On en reste à ce que l'Etat français avait dit à l'époque, malgré les enquêtes officielles et les travaux d'historiens », nous affirme Mehdi Lallaoui. « On continue de mépriser les citoyens des deux rives, ceux qui sont des citoyens français comme nous et qui portent la mémoire de leurs parents, et ceux qui, en Algérie, exigent qu'il y ait une parole de dignité envers ce déni de justice, au moment où il est question d'un pacte d'amitié entre l'Algérie et la France. »


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