Mis au chômage technique,le monde de la chanson sétifienne, un patrimoine national, faut-il le rappeler,est à bout. Il ne comprend toujours pas la manière de faire des responsables du secteur de la culture à l'échelle nationale en générale et locale en particulier. La mise à l'écart de nombreux artistes de la 6ème édition du festival de Djemila s'est accentuée au mois de Ramadhan durant lequel aucune soirée staïfi n'a été programmée par, aussi bien, la direction de la culture quele comité des fêtes de la commune du chef-lieu de wilaya. Cette «omission» s'apparente pour Bekakchi Khier à de la marginalisation et du mépris à l'égard d'un genre musical faisant, pourtant, partie intégrante de la chanson algérienne. Ayant, sans nul doute, gros sur le cœur, Bekakchi Khier, d'habitude calme, ne mâche pas ses mots. «Pour la relance de l'activité culturelle, l'Etat, qui ne lésine plus sur les moyens, a mis le paquet ces dernières années. Seulement, les chargés de l'application d'une ambitieuse feuille de route continuent de faire dans le clientélisme et le copinage. Pour bénéficier d'un bon contrat, le chanteur doit être sponsorisé par un manager. Ce n'est pas après plus de 40 ans de bons et loyaux services que Khier Bekakchi, va se produire sous la coupe d'un manager n'étant ni plus ni moins qu'un intermédiaire», dira, non sans colère, l'interprète du fameux «Baouni Berkhis Ouana Ghali», qui ajoute: «Après ma furtive apparition au festival de Djemila, le nom de Bekakchi est coffré dans les tiroirs. Durant tout l'été,je ne me suis produit qu'une seule fois à Constantine, ma ville adoptive. Au mois de Ramadhan, les chargés de la culture à Sétif, ont mis une chape de plomb sur le staïfi, mis en veilleuse contrairement aux autres genres musicaux placés au devant de la scène. Cette manière porte un sacré coup au staïfi qui meurt à petit feu.» Cet ambassadeur de la chanson sétifienne,l'un des meilleurs, enfonce le clou à propos du cachet attribué à l'artiste algérien qui ne reçoit, selon lui, que les miettes. «Le dernier membre des troupes arabes, accueillies en fanfare, est mieux considéré et rémunéré que nous», précise Bekakchi qui n'a pas omisde souhaiter un prompt rétablissement au chantre du Staïfi, Samir Belkhir, plus connu sous l'appellation de Sami Staïfi, hospitalisé au CHU de Sétif.
