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Il y a 51 ans, le déclenchement de la lutte armée
Que reste-t-il des promesses de Novembre ?
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2005

Longtemps blousée par l'enseignement d'une histoire officielle imposée par le politique, la génération post-indépendance ne retient pas grand-chose de cette date qui a pourtant scellé les idées fondatrices de la République algérienne.
Celui qui est né en novembre 1954 aura bientôt l'âge de prendre sa retraite et la vraie mémoire de la guerre de Libération nationale n'aura ainsi que l'âge de ses acteurs. En dehors des célébrations folkloriques et impersonnelles qui ne sont d'ailleurs accompagnées d'aucun bilan critique, rien n'a été fait pour redonner à cette date sa véritable dimension historique. Cette année encore, rien n'indique que l'Algérie fête un événement clé de son histoire. Un déploiement parfois excessif de drapeaux le long des grandes artères, une évocation sélective de deux ou trois acteurs de la guerre, un film documentaire diffusé par l'unique et glorifiant la lutte armée, un soupçon de recueillement sur les sépultures des martyrs et un déluge de communiqués somme toute assommants rédigés par les associations qui gravitent autour de la « famille révolutionnaire » sont les rares et néanmoins dérisoires signes qui indiquent que le pays convoque son histoire en cette journée du 1er novembre. Cinquante et un ans après, que reste-il de l'étincelle à l'origine de la formidable mobilisation du peuple algérien ? Et que signifie, aux yeux de la nouvelle génération, la symbolique du 1er Novembre 1954 ? Les réponses recueillies auprès des jeunes dont l'âge ne dépasse pas 30 ans sont, à des exceptions près, d'une simplicité, voire d'une banalité affligeante. Les plus consciencieux parmi eux se contentent de rappeler que « le 1er Novembre a marqué le déclenchement de la guerre de libération », comme l'a souligné un jeune Algérois de 25 ans. D'autres, plus indifférents, n'émettent aucune opinion. Dans les réponses de ces jeunes, on croit déceler un mélange de méconnaissance et de désintérêt. « Je suis apolitique », dira un autre jeune confondant politique et histoire. Notre interlocuteur n'est pas tout à fait dans l'erreur puisque les dirigeants algériens ont, depuis 1962, utilisé l'histoire comme une source de légitimité et d'enrichissement. Pour les plus ambitieux, l'histoire ouvre des carrières politiques et force les portes du pouvoir. Force est de remarquer que le fait que les jeunes Algériens tournent le dos à la Révolution n'est pas synonyme du manque de nationalisme, comme le prétendent certains. Il faut plutôt voir dans cette répugnance envers la chose historique l'expression d'une aversion à l'égard de ceux qui ont confisqué l'indépendance et brisé le rêve de tout un peuple. Cette catégorie d'âge ne voit dans la « famille révolutionnaire » qu'un cercle de rente et d'intérêt. Elle ne voit dans l'histoire officielle de l'Algérie qu'un enchevêtrement de dates et de faits, sans rigueur scientifique ni soupçon de vérité, confectionnés pour les besoins de la cause du moment. « Mon grand-père est un martyr, mais malgré cela, le 1er Novembre 1954 ne signifie rien pour moi. Nos grands-pères ne se sont pas battus pour instaurer une Algérie de hogra, de bannissement et de chômage. Je suis originaire de Batna, bastion de la Révolution, sincèrement, je n'éprouve aucune sensation en souvenir de la guerre de libération », s'est écrié un jeune étudiant originaire de Tkout (Batna) non sans rappeler un éloquent refrain du feu Matoub Lounès dans lequel le rebelle chantait : « Les martyrs se sont sacrifiés pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure. » Un autre étudiant, plus critique, a estimé que « le peuple s'est battu contre un oppresseur pour offrir l'Algérie à un autre oppresseur pire que le premier ». A ce titre, a-t-il enchaîné, « l'indépendance est une tromperie. Rien, absolument rien n'a changé. Nous sommes toujours sous le joug d'un autre colonisateur ». On n'est pas obligé d'être historien et éminent critique pour expliquer ce désintérêt, parfois même cette antipathie que vouent les jeunes aux artisans, avérés ou supposés, de la guerre de libération. Il n'y a qu'à jeter un regard sur la répartition des budgets dans la loi de finances pour l'année 2006 pour se rendre compte que le ministère des Moudjahidine occupe les premières cases du tableau au moment où des milliers d'Algériens souffrent du chômage, de la crise du logement et de la pauvreté. Dire que le Congrès de la Soummam a consacré le principe de la justice sociale et la répartition égalitaire des richesses ! Or la plateforme de ce même congrès a toujours été ignorée et jetée aux oubliettes de l'histoire. Ce sont entre autres raisons qui font que la nouvelle génération ne connaisse de la grande insurrection que sa dimension stéréotypée s'articulant sur un discours faussement glorificateur. Les sacrifices consentis par les martyrs n'ont aucun sens dès lors que leurs messages n'ont pas été transmis aux enfants de ce pays comme un élément de savoir historique. La célébration du 51e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération ne peut avoir de sens pour les Algériens que si elle s'accompagne d'une profonde remise en cause et d'un travail critique et sérieux.

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