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« L'Algérie traîne le pas »
Ratification de la convention antitabac
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2005

Le professeur Zoughaïlèche, épidémiologue reconnu exerçant au niveau du CHU de Constantine, tire la sonnette d'alarme en ce qui concerne le fléau du tabagisme et exhorte nos représentants au niveau international à ratifier la convention du CCLAT, avant qu'il ne soit trop tard.
Qu'est-ce que la convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) ?
Le tabac est la première cause de mortalité évitable à travers le monde. L'OMS estime aujourd'hui qu'un fumeur sur deux mourra des conséquences du tabagisme. La fumée de tabac que l'on avale est composée de plus de 4000 substances dont plus de cinquante sont cancérigènes, mais est aussi composée de gaz toxiques et de métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, etc.). Ces produits se trouvent dans les insecticides, les batteries de voitures et autres. Il est établi par ailleurs que la consommation de tabac crée une dépendance à la nicotine, dont il est très difficile de se défaire. La convention-cadre pour la lutte antitabac est le premier traité initié par l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel suprême de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les négociations ont débuté en octobre 1999 et ont été conclues le 1er mars 2003. La CCLAT a été adoptée à l'unanimité lors de la 56e assemblée mondiale de la santé le 21 mai 2003 par la Résolution 56.1 WHA. La convention-cadre est entrée en vigueur le 28 février dernier après la 40e ratification, et actuellement 76 pays l'ont ratifiée dont 12 appartiennent à l'Afrique. Tous les pays membres de l'OMS devraient la signer et la ratifier avant le 8 novembre 2005.
Quel est l'intérêt de cette convention ?
Par ses objectifs : protéger les générations présentes et futures des effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économiques dévastateurs de la consommation de tabac et de l'exposition à la fumée de tabac. Par sa démarche : Reconnaissance des ravages sanitaires causés et à venir par les industries du tabacs. Changer les principes directeurs pour faire passer la vie humaine avant les intérêts commerciaux. Traité primordial en ce qui concerne le tabac et qui ne doit pas être remis en question par les accords de l'OMC. Le préambule de la CCLAT reconnaît « la nécessité pour les Etats de donner priorité au droit de protéger la santé publique, étant donné la nature exceptionnellement néfaste des produits de tabac et le tort que causent les compagnies qui les fabriquent ». La CCLAT engage chaque Etat, dans les cinq ans suivant la ratification du traité, à mettre en œuvre une interdiction globale de la publicité, de la promotion et du parrainage. L'étiquetage trompeur sera interdit. Il est scientifiquement prouvé que les cigarettes vendues sous les appellations « légères », « à faible teneur en goudron », etc. sont en fait aussi dangereuses que les cigarettes « régulières » ou « ordinaires ». Le traité ne stipule pas définitivement les termes à bannir, mais dans l'état actuel de la recherche, les preuves sont amplement suffisantes pour interdire l'usage des descripteurs « légères », « light », « douces », « faible teneur en goudron », etc. De plus, les non-fumeurs doivent être protégés. Enfin, l'augmentation des taxes sur les produits de tabac est recommandée. Le traité reconnaît que le fait d'augmenter les prix à travers la majoration des taxes et par d'autres moyens « est un moyen efficace et important de réduire la consommation de tabac pour diverses catégories de la population, en particulier les jeunes ». La vente des produits du tabac hors taxes est découragée. Les parties peuvent interdire ou réduire la vente des produits hors taxes.
Que représente la ratification pour l'Algérie ?
L'Organisation mondiale de la santé a interpellé les pays africains qui ne l'ont pas encore fait à ratifier, avant fin octobre, la convention-cadre antitabac. Le dernier jour étant fixé au 8 novembre 2005. Le respect de cette date butoir permettra aux pays de participer, en février 2006 à Genève, à la première réunion de la conférence des parties regroupant les pays ayant ratifié la convention. Une conférence des parties forte « sera habilitée à superviser la mise en œuvre du traité, à adopter les protocoles, les annexes et les amendements à la CCLAT et à créer les corps subsidiaires appropriés pour des tâches spécifiques ». Nous voulons attirer l'attention sur le fait que cette convention doit être impérativement ratifiée pour permettre à l'Algérie, qui a pris part aux négociations et qui a été le troisième pays africain à la signer, de pouvoir jouir pleinement des avantages que confère la conférence des parties qui est l'organe de régulation de la CCLAT. L'Algérie a été le 3e pays africain à la signer, mais n'a pas encore ratifié. Le point positif dans la lutte antitabac sera un décret d'application de la loi sanitaire 8505 dans laquelle les articles 63 à 66 ont prévu un certain nombre de restrictions dans la lutte contre le tabagisme. La presse, surtout les quotidiens, joue un rôle primordial dans la lutte antitabac avec les ONG, particulièrement les associations de jeunes et les services de santé et de l'éducation. Chez nous, la consommation a baissé ces dernières années avec un taux d'ex-fumeurs qui a triplé et un taux de non-fumeurs qui a doublé. La raison est surtout due à l'augmentation du prix du tabac.
Donc la ratification est plus que nécessaire...
La ratification et la mise en œuvre de ce traité sont indispensables pour réduire les souffrances, les maladies et les morts que cause le tabac dans notre pays. La CCLAT comporte toutes les mesures voulues pour réduire la consommation du tabac dans notre pays. L'Organisation mondiale de la santé estime que 4,9 millions de personnes meurent chaque année de l'usage du tabac. Si cette tendance continue, ce chiffre atteindra 10 millions par an jusqu'à 2030, avec 70 % de ces morts dans les pays en développement. Les mesures de la CCLAT représentent une politique minimale de contrôle du tabac et le traité encourage explicitement les pays à aller au-delà de ces mesures. Une action vigoureuse de la part des pays donnera une chance au monde de réduire la souffrance humaine et les coûts pour les soins de santé relatifs au tabagisme.


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