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Tristesse et déchirement…
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Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2010


Par Abdelhak Bérerhi (*)

Le 3 août 2010, j'ai hésité à publier un témoignage relatif à la commémoration de la disparition de notre ami El Hachemi Chérif. Je le fais aujourd'hui, sans en changer une virgule, le cœur noué, devant l'éparpillement des réactions légitimes et justes, mais isolées, de ce qui reste d'actif de «l'opposition» démocratique, face à la situation des plus préoccupantes de notre pays à tout point de vue, devant le cloisonnement persistant des forces démocratiques et l'absence chronique de dialogue entre elles, et devant la sidération d'une bonne partie de la classe politique.
Cinq années se sont déjà écoulées depuis la disparition du frère et de l'ami El Hachemi Chérif, moudjahid de la Wilaya IV qui donna le nom de Lakhdaria à Palestro, en souvenir du glorieux chahid, le commandant Si Lakhdar ; moudjahid, mais aussi militant intrépide et inlassable acteur du combat démocratique.
Pour cette cinquième commémoration au cimetière Miramar, face à la mer qu'il aimait tant, sous le soleil brûlant de l'été, une vingtaine de militants démocrates tout au plus et quelques amis fidèles étaient venus pour se recueillir sur sa tombe. En fait, deux «courants», venus séparément, déposer une couronne de fleurs à une demi-heure d'intervalle ! Arrivé à onze heures, j'allais d'un groupe à l'autre, désemparé, déchiré, ne sachant quelle attitude adopter. Entre les deux groupes, je saluai trois militants au sourire gêné. Une situation que n'aurait sûrement jamais imaginée El Hachemi. Un «courant» fidèle au sigle MDS, un autre affichant courageusement et ouvertement sa laïcité avec un nouveau parti (PLD), laïcité si chère à El Hachemi ; parmi eux, un Annabi et un Constantinois qui avaient fait le déplacement. Et le troisième «courant», celui
d'Oran ? Il a peut-être organisé pour la circonstance une réunion-débat dont on n'a pas reçu encore l'information ?

Tristesse et déchirement …
Pas de moudjahidine présents, ni de représentants d'associations d'enfants de chouhada et de moudjahidine ; point de représentants des partis démocrates ou d'associations militantes pour la cause démocratique. Rien. Pas d'intellectuels engagés… Rien.
Après leur départ, je revenais sur mes pas et pénétrais seul dans le cimetière, comme pour mieux communiquer mon désarroi à
El Hachemi. Regardant la mer, dont les vagues caressaient les flancs du cimetière, je revis pêle-mêle dans ma tête les images et les moments du fragile combat démocratique tout récent avec le Commandant Azzedine, aâmi Salah Boubnider, Tayeb Belghiche, Miloud Brahimi, Ali Lounici, Si Mohamed Baghdadi, Aït Mohamed Madjid, Zhor Zerari, Mustapha Khalfallah, Chenounou Mohamed, Aït Amara Hamid,… et tant d'autres qui ont cru au changement avec la naissance du CCDR ; 1999, avec le rassemblement de tous les représentants des partis démocrates et des candidats potentiels démocrates à la présidentielle, à la recherche de la candidature unique ; et la fameuse et défunte CDA de 2001 (Coordination des démocrates algériens) ; et les nombreuses conférences-débats sur la citoyenneté, les libertés, le
développement… ; et le projet de Charte de la citoyenneté, celui de l'Observatoire des libertés d'expression ; et le Manifeste d'avril 2002 pour une alternative démocratique ; et les Collectifs d'initiatives démocratiques et leur ambitieux programme ; et le projet pour une Algérie nouvelle ; et toutes les luttes syndicales tous corps confondus ; et les nombreux articles, les chroniques et les tribunes ouvertes au quotidien, au niveau de la presse engagée dans le combat démocratique ; et les multiples appels et tentatives de rassemblements des démocrates, suscitant maints engouements et soulevant tant d'espoirs, restés malheureusement sans lendemain… Quelle débauche d'énergie, avec des résultats bien en-deçà des efforts consentis ! Et les milliers de victimes de la décennie rouge, martyrs de l'Algérie républicaine… Et le sacrifice ultime des chouhada de la Révolution du 1er Novembre 54 pour une Algérie libre et démocratique…
Tristesse et déchirement…
Je ne pus m'empêcher de penser avec amertume aux intellectuels engagés qui écrivent de moins en moins, à ceux qui n'écrivent pas, ou qui n'écrivent plus, découragés ou intimidés, qu'on ne croise que dans les cimetières, à l'occasion d'enterrements de proches où lors de commémorations de la disparition des martyrs de la Révolution de Novembre 54 et de ceux victimes du terrorisme islamiste.
Tristesse et déchirement…
Et l'image de Mohamed Gharbi surgit dans ma tête. Ce moudjahid et chef patriote qui continue de croupir en prison, et dont la condamnation à mort a été rendue définitive dans une indifférence quasi générale frisant l'indécence, en dehors d'une pétition de soutien sur le Net(1) et des écrits de journalistes indépendants arrivés à la même conclusion d'un procès politique !
Tristesse et déchirement…
Et le citoyen réduit à lutter pour sa survie, battant le pavé ou brûlant des pneus sur les routes pour un chimérique logement et une vie décente, préoccupé par le pain quotidien de plus en plus incertain et inaccessible pour beaucoup, l'avenir obturé par l'écran de la misère et du désespoir. Et tous ces travailleurs luttant pour leur dignité, ne trouvant d'autre alternative que la rue. Et tous ces citoyens ne trouvant que le Net comme support pour dialoguer, exprimer leurs ressentiments et leur espérance.
Et tous ces jeunes, la plupart sans travail, sans repères, face à une échelle des valeurs désarticulée, ne trouvant pas mieux que le stade comme exutoire, espace magique de défoulement, ou la mosquée comme ultime refuge… ; la rue, la rue avec toutes ses inconnues que beaucoup d'analystes évoquent avec inquiétude. Et ces jeunes ne trouvant mieux que la mortelle aventure marine vers un insaisissable Eldorado...
Tristesse et déchirement…
Que de dates commémoratives sont
«oubliées» ! Nous étions à peine une trentaine, il y a deux ans, pour nous recueillir à la mémoire des victimes de Bentalha !
Tristesse et déchirement… Renoncement et résignation ?
Un goût amer dans la bouche, je rebroussai chemin la tête pleine d'interrogations. Un élan salvateur est-il encore possible ? Pourra-t-il surgir pour une rencontre, des retrouvailles démocratiques, pour mettre à plat toutes les blessures, toutes les déchirures, toutes les contradictions, pour dépasser tous les préjugés, les faux clivages et les procès d'intention, et ce, pour tenter d'esquisser un dénominateur commun, afin d'affronter, ensemble, courageusement les multiples défis qui se posent à l'Algérie face aux périls qui s'y dessinent de plus en plus ?
Sur le chemin du retour, dans ma tête tournait en boucle la même interrogation, tant de fois soulevée : “Serons-nous capables de relever le sempiternel défi, celui de constituer une réelle force démocratique, pas seulement d'opposition, mais surtout une force de proposition et de changement, pour contribuer à sortir le pays de la dangereuse impasse dans laquelle il se débat, pour l'édification d'une Algérie républicaine, démocratique reposant sur un Etat de droit, tournée vers le progrès et la modernité ?”
Le rassemblement des démocrates, des républicains, tant de fois réclamé et espéré, essentiel et vital aujourd'hui, pourra-t-il prendre
forme ? Le déclic aura-t-il lieu ? Sinon, confinés chacun dans sa «chapelle», aussi «ardente» soit-elle, face aux gigantesques défis du pays, serons-nous, dès lors, réduits à jouer les Sisyphe des temps modernes ?
Toutes les forces patriotiques du pays sont interpellées, tous les démocrates sont en
appel ! Sinon, est-ce déjà la porte ouverte au renoncement et à la résignation qui risquent d'être l'aboutissement ultime de notre désunion et de notre incapacité à dialoguer avec nous-mêmes ? Est-ce alors une nouvelle période de glaciation vers laquelle nous nous dirigeons, glaciation qui engloutira les fragiles acquis démocratiques, si chèrement payés ? Le proche avenir nous le dira.
“L'union fait la force !”
Vauvenargues
-Alger, le 25 octobre 2010
-(*)Secrétaire général
du CCDR
-Notes de revoi :
1- Durant ce mois d'octobre, un comité pour la libération de Mohamed Gharbi a vu le jour.


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