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La soupe a le goût du pays Cinéma. Le grand chef dénude avec poésie le système colonial
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2010


Un roi déchu a pleuré parce que l'âme de la Corée était dans le plat qu'il vient de manger La soupe de viande est un rituel en Corée du Sud. Ce plat savoureux porte toute «l'âme» de la culture du pays du Matin frais. La viande de bœuf est considérée comme une matière noble depuis l'époque des dynasties. Asiatique certes, l'art culinaire coréen se distingue des autres cuisines par un certain raffinement. L'idée est poétiquement, quelque peu légèrement, explorée par le cinéaste Jeon Yun-Su dans la comédie dramatique Le Grand chef, projetée en V. O. dimanche soir à la salle El Mouggar à Alger dans le cadre de la «Caravane express d'amitié arabo-coréenne». Le film, inspiré de la bande dessinée de Hur Young man, est bâti comme un conte. Qui doit gagner «le couteau du grand chef» ? Un concours est engagé. Sung Chan (Kim Kang Woo) ne veut pas en entendre parler. Lors d'une précédente épreuve, qui devait conclure des années d'apprentissage, il a failli empoisonner les membres du jury. Pourtant, son poisson globe doré était parfait. Que s'est-il passé ? Il ne le saura pas. Il se retire dans un village pour vivre de la culture des légumes. Il vit avec son grand père, ancien chef cuisinier qui traîne une histoire. Autant que celui de Bong-Joo (Won Hie Lim), un rival de Sung Chan. Les deux s'engagent dans le concours pour gagner le «couteau du grand chef» ? Mais, il faut beaucoup d'efforts pour y parvenir. Aidé par son frère et par une jeune journaliste, Sung Chan doit surmonter les coups tordus de Bong-Joo, dévoré par la jalousie. Il est pris par le désir fou de devenir le meilleur, comme le lui a enseigné son grand- père. Bong-Joo est un tricheur. Il perpétue une tradition familiale. Ce n'est que plus tard qu'il saura quel a été le rôle de son grand-père, qui travaillait dans les cuisines du roi après l'envahissement japonais de la Corée vers 1905. Au fur et à mesure que le concours approche, les deux protagonistes apprennent des choses enfouies de l'histoire de leurs grands-parents, et, dans la foulée, celle de la Corée.Vers 1926, le roi qui venait de perdre son pouvoir après l'arrivée des colons japonais est servi par son chef cuisinier. Après avoir mangé la soupe de viande (habituellement on sert 5 soupes et 12 plats dans les tables royales), il a pleuré à chaude larmes. «Il a pleuré parce qu'il a compris ce que le cœur du cuisinier voulait lui dire : l'âme de la Corée continuait de vivre même dans la soupe», a expliqué plus tard un descendant du grand chef. Chose que le grand-père de Bong-Joo n'a pas du tout comprise puisqu'il s'est mis à servir les nouveaux colons avec zèle. «La soupe est bonne parce qu'on a ajouté des ingrédients japonais», a-t-il à dit ses maîtres. Ce passé ressurgira lors de la finale du concours. Même s'il peut paraître simple, le film de Jeon Yun-Su met à nu avec finesse le système colonial. Un système qui s'attaque toujours à ce qui fait le fondement d'une nation : sa culture et ses traditions. Préparer un plat paraît parfois comme un acte de résistance. D'où la décision du grand chef de couper sa main pour ne pas servir les envahisseurs japonais. Au Maghreb, la France et sa grande cuisine n'a jamais pu changer le goût de la sauce du couscous, de la tchekhtchoukha ou de la couleur de chorba. En Inde, le poulet tandoori a gardé la même saveur sous le colonialisme britannique. Les Coréens ont certes repris des recettes chinoises, mongoles et japonaises, mais sont restés attachés au kimchi jalousement conservé dans les jattes de pierre pour les longues nuits d'hiver. Une scène du film souligne cet attachement lorsque Sung Chan se met à déambuler entre les jattes noires ou lorsque le petit Han (comme l'ancien nom du peuple coréen), qui va permettre à Sung Chan d'avoir du bon charbon, «vole» des patates douces (un autre ingrédient fort apprécié dans la péninsule coréenne). En Algérie, on devrait ouvrir un boulevard devant ce nouveau cinéma coréen, vivace, tonique et original, pour comprendre que, peut-être, le centre du monde n'est plus le même. Une soupe bien préparée ou une belle scène peuvent dire plus qu'un cours de géostratégie ou d'histoire. Sorti en Europe en 2009, Le Grand chef, qui a eu un grand succès en Asie, a été attaqué par la critique «bien pensante». Inutile de vous expliquer les raisons…

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