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Le renouveau démocratique
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Publié dans El Watan le 16 - 01 - 2011

Depuis le début de la révolte populaire en Tunisie qui montait chaque jour en cadence pour culminer avec la fuite précipitée à l'étranger du président Ben Ali après un règne sans partage de près d'un quart de siècle, on savait que l'heure du changement avait sonné pour notre voisin de l'Est.
Mais on était loin de penser que l'ex-président de Tunisie allait abdiquer avec une telle lâcheté, refusant de livrer bataille en bon maquisard qu'il aimait à se présenter et en militaire de carrière qu'il était devenu après l'indépendance, occupant de hautes fonctions au sein de l'institution militaire, dont celle de patron des services de renseignement. Acculé par la rue et voyant qu'il avait échoué dans ses manœuvres dilatoires de se maintenir au pouvoir en promettant des réformes tous azimuts qui venaient trop tard et auxquelles plus personne ne croyait, Ben Ali a choisi la solution de la forfaiture, la fuite, dans des conditions dignes d'un film de série noire, abandonnant famille et proches au jugement de l'histoire plutôt que de demeurer à son poste et de négocier une porte de sortie «honorable», comme l'avait fait avant lui Chadli Bendjedid après les événements de juin 1991.
La terreur qu'il avait instaurée durant son long règne s'est retournée contre lui dans le plus pur style emprunté à la mythologie du monstre Frankestein. Ironie de l'histoire, l'homme que l'on présentait dans les cercles politiques bien pensants occidentaux comme un modèle de dirigeant arabe attaché aux valeurs de la modernité dans un monde arabe profondément conservateur et archaïque en termes de projet de société, n'a pas trouvé refuge dans sa galère en quête d'une terre d'asile dans un quelconque pays européen, comme on pouvait s'y attendre. Il a débarqué, contre toute attente, dans un pays qui est l'incarnation même des idées conservatrices qu'il prétendait combattre : le royaume wahhabite d'Arabie Saoudite. Le choix de ce pays n'est certainement pas fortuit, même si l'on conçoit bien que l'ancien dictateur, devenu encombrant avec sa gestion sanglante des émeutes populaires, avait conscience que les portes des pays susceptibles de l'accueillir se refermaient devant lui les unes après les autres. Y compris des pays comme la France, où il pensait être accueilli comme un invité d'honneur et couler des jours heureux compte tenu des relations privilégiées qu'il entretenait avec l'Hexagone. Son coup est bien calculé. Il sait qu'il sera plus en sécurité en Arabie Saoudite, un pays qui n'a pas de convention d'extradition avec la Tunisie dans l'hypothèse plus que probable de l'ouverture d'un procès contre lui que dans une autre retraite plus dorée qui pourrait se refermer tel un piège sur sa personne.
Le rendez-vous avec l'histoire
Chassé du pouvoir, Ben Ali appartient déjà au passé. L'urgence aujourd'hui pour les Tunisiens, ce n'est pas d'ouvrir les dossiers noirs du régime de Ben Ali qu'il importera de faire au moment opportun, mais c'est de préparer les conditions d'une véritable transition démocratique pour ancrer dans la société tunisienne les valeurs et les principes d'un Etat de droit portés par la rue tunisienne à la faveur de ces manifestations héroïques et par toute une génération de militants qui n'ont eu de cesse, au prix de leur vie, d'œuvrer à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour que le soleil de la liberté se lève sur la terre de Tunisie. C'est une autre bataille aussi difficile mais pas impossible que les Tunisiens, peuple, classe politique et société civile, se doivent d'engager rapidement et gagner pour se doter d'institutions démocratiquement élues à la fin de la période de succession de 60 jours ouverte par la vacance du pouvoir après le départ précipité de Ben Ali, tel que prévu par la Constitution.
Comme dans toute révolution, la transition démocratique ne sera pas un fleuve tranquille. Ben Ali est parti, mais les hommes qui ont contribué à mettre en place le régime qui vient de tomber avec fracas sont encore en Tunisie et présents dans tous les rouages de l'Etat et de la vie économique et sociale.
Tous ceux qui ont vécu à l'ombre du régime et qui ont profité de la rente du pays, hommes politiques, hommes d'affaires, le parti politique du pouvoir déchu (le Rassemblement constitutionnel démocratique, RCD) tenteront de se recycler dans le nouveau paysage politique de l'après-Ben Ali. Le spectre de l'expérience de l'Algérie, dont le cours démocratique a été dévoyé du fait des compromis politiques concédés aux forces du passé incarnées par les tenants de l'ancien système et du coup de force des islamistes, plane sur la Tunisie, même si beaucoup pensent que les situations des deux pays ne sont pas comparables. L'opposition démocratique, en Tunisie, est plus aguerrie et l'islamisme ne constitue pas une force politique organisée comme elle le fut en Algérie. Par ailleurs, l'opposition, qui s'est mobilisée dans un même élan pour le renouveau démocratique du pays, est-elle unie et pourra-t-elle mettre de côté les divergences idéologiques, programmatiques, politiques, qui la traversent et les ambitions légitimes qui animent ses dirigeants pour ne pas rater ce rendez-vous tant attendu avec l'histoire ? Que sera l'après-Ben Ali ? Dans deux mois, on saura si les martyrs de la révolte populaire n'auront pas été vains.


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