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Dilemme
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Publié dans El Watan le 20 - 01 - 2011

Fellag a longtemps fait rire son assistance lorsqu'il disait, avec sa pointe d'humour corrosive, que pendant que la rue grondait lors des événements d'Octobre 1988, notre télévision éprouvait un plaisir cynique à diffuser des documentaires sur les ours. Une manière bien singulière de censurer, toute honte bue, des séquences de vérité vécues dramatiquement par tous les Algériens et qui lui valut des quolibets mémorables. Vingt-trois ans après, notre humoriste a toujours de quoi s'inspirer pour ses sketches, même si, cette fois, l'actualité s'est déplacée chez nos voisins tunisiens. Pour éviter de se frotter à la Révolution du jasmin, l'Unique, en effet, s'est de nouveau fait un point d'honneur à banaliser le sujet avant de le reléguer en fin de menu du JT, comme pour nous faire croire qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce pays maghrébin qui, pourtant, est à la une de tous les médias du monde.
Déjà, avec les émeutes locales qui s'étaient propagées comme une traînée de poudre à travers plusieurs wilaya du pays, la télévision nationale s'est trouvée dans un drôle d'embarras lorsqu'il s'agissait d'inclure la contestation des jeunes dans le programme d'information. Couvrir, mais comment ? Montrer les images de la rébellion et donner la parole aux insurgés ou se taire carrément pour ne pas amplifier les manifestations et faire en sorte que ces dernières ne soient sujettes à aucune lecture politique ? Au boulevard des Martyrs, on a choisi la voie la moins risquée mais aussi la plus pernicieuse : afficher de façon très ostentatoire les dégâts des scènes de pillage et aligner toutes les voix des officiels ou des citoyens qui se sont fait un devoir de dénoncer et condamner de tels actes.
Pour les responsables du petit écran, le mot d'ordre était qu'il fallait plus conditionner les esprits sur le caractère séditieux de la révolte des jeunes, présentés comme de vulgaires casseurs, que sur leurs revendications sociales et culturelles qui, à force d'être ignorées et réprimées, viraient fatalement vers la violence. A part l'émission «Questions d'Actu» qui a fait l'effort de demander l'avis des jeunes, les plateaux de l'Unique sont restés étrangement vides : pas d'analystes, pas d'experts en communication, pas de débat… alors que du côté des téléspectateurs il y avait une énorme attente, un énorme besoin d'explication et de compréhension des événements qui venaient de secouer l'Algérie.
Alors que la Tunisie, pays voisin qui nous intéresse au plus haut point vit des moments tragiques mais historiques compte tenu des bouleversements provoqués par la révolution des jeunes qui a précipité la chute de Ben Ali, l'embarras de l'Unique, dont on parlait plus haut, s'est cette fois transformé en un véritable dilemme face à une situation de crise qui exigeait avant tout objectivité et professionnalisme. Là aussi, comment réagir devant un événement exceptionnel repris par la grande presse internationale et notamment suivi et commenté par les chaînes de télévision du monde entier ? Fallait-il faire simplement son travail d'information en donnant régulièrement les nouvelles qui tombent sur le fil et en accordant au sujet la place qui lui revient dans l'actualité, ou alors prendre le risque de se couvrir de ridicule en fermant les yeux sur la scène tunisienne, considérant par la même occasion le téléspectateur algérien comme un imbécile, un immature qui ne comprend rien à rien et qui, par conséquent, ne mérite de consommer que les sujets qui lui sont préalablement sélectionnés ? Comme si l'espace télévisuel restait encore un monopole algérien et qu'internet n'était pas encore inventé.
En choisissant la seconde option, l'Unique s'est non seulement discréditée fortement auprès de l'opinion internationale pour avoir manqué cruellement à ses obligations journalistiques, mais elle a une fois de plus montré qu'avec elle le mot changement ne revêt plus aucune signification.
En fait, ce ne sont pas les professionnels de l'information qui sont mis en cause. On saisit parfaitement dans quelle posture déontologique ils se trouvent lorsqu'ils sont empêchés, directement ou indirectement, d'exercer convenablement leur mission. C'est le système, sclérosé et complètement assujetti aux calculs étroits des tenants du pouvoir, dans lequel ils évoluent qui rend aujourd'hui plus que jamais pratiquement impossible la reconversion de la télé nationale dans la direction voulue par le ministre de la Communication.
Sous prétexte d'éviter la contagion tunisienne, l'Unique prive son public d'informations cruciales qui circulent un peu partout sur tous les écrans du monde, mais cède dangereusement du terrain, en revanche, à des consœurs qui ne s'embarrassent pas de scrupules, à l'image d'Al Jazeera ou des chaînes françaises, pour manipuler les événements et jeter de l'huile sur le feu, sur ce Maghreb qui devient subitement la cible privilégiée de la pensée occidentale. En voulant trop en faire, on finit par tout perdre…


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