Le syndicat des pilotes de ligne de Tassili Airlines lance un préavis de grève. Au terme d'une assemblée générale tenue jeudi à l'hôtel Mercure d'Alger à laquelle a participé une centaine de pilotes de ligne, le syndicat a décidé d'organiser un débrayage pour faire pression sur les propriétaires de cette compagnie, appartenant, faut-il le préciser, au groupe pétrolier Sonatrach.Le préavis de grève, qui devrait être déposé au courant de la semaine prochaine, sera accompagné d'une plateforme de revendications des pilotes de lignes. «Nous ne pouvons plus attendre. Le péril est en la demeure. Si on ne change rien, la compagnie va inéluctablement déposer le bilan et ce sont tous les travailleurs, dont les 150 pilotes de ligne qui vont se retrouver sur le carreau. Nous ne pouvons rester sans rien faire. La décision d'aller vers un préavis de grève a été votée à l'unanimité par les participants à l'AG. Nous sommes déterminés à nous battre pour la sauvegarde de cette compagnie», précise le secrétaire général du Syndicat des pilotes de ligne (SPLA), Aït Ali Braham Messaoud, pour lequel la «situation de l'entreprise est grave». Une plateforme de revendications a été élaborée. Elle sera transmise aux responsables de Sonatrach. «Nous allons remettre nos revendications dimanche au PDG de Sonatrach, qui a accepté de nous recevoir. Nous espérons qu'il soit attentif à nos doléances», a souhaité M. Aït Ali, qui ne cache pas sa crainte pour l'avenir de Tassili Airlines. Le syndicat des pilotes réclame, entre autres, un plan de sauvetage de la compagnie et un changement de direction. «L'entreprise souffre d'un manque criant de bons managers. Il est urgent d'opérer des changements profonds au niveau de toutes les directions de la compagnie et ramener un PDG qui dispose d'une longue expérience en management et dans le domaine du transport aérien. C'est toute la direction qui réclame ce changement», a soutenu le SG du syndicat, qui déplore également un manque de visibilité, notamment dans la gestion commerciale de la compagnie qui a du mal à étoffer son plan de vol. M. Aït Ali a en outre relevé des problèmes d'entretien en ligne et de la maintenance générale des aéronefs. Pour étayer ses propos, il a rappelé les récurrentes pannes d'avions qui restent, d'après lui, cloués au sol pendant des semaines, voire des mois. «Il y a certainement des Algériens qui ont un savoir-faire et qui peuvent sauver cette compagnie dont l'outil de travail demeure sous-exploité», ajoute le SG du syndicat qui estime qu'il est temps de mettre un terme à cette question de responsables «intérimaires». «Un dirigeant intérimaire ne peut pas avoir une vision à moyen et long terme, car il est là momentanément», précise-t-il, se montrant convaincu que cette situation bloque le développement de l'entreprise. En effet, la compagnie est dirigée par un PDG par intérim désigné en décembre en remplacement de Abdelhafid Feghouli mis sous mandat de dépôt dans une affaire de Sonatrach. Mais avant Feghouli, le PDG de la compagnie était également intérimaire.
