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L'armée, la grande inconnue
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Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2011

Nouvelle ruse de guerre du président Moubarak pour se maintenir au pouvoir ou du moins pour se ménager une porte de sortie honorable d'ici les prochaines élections présidentielles de 2011, pour ne pas avoir à subir l'infâme humiliation d'être chassé du pouvoir par son peuple sous la pression de la rue.
Et à préparer donc sa succession selon une stratégie à la conduite de laquelle il compte bien avoir son mot à dire pour préserver ses arrières et éviter de subir le sort peu enviable de Ben Ali. Après avoir limogé, vendredi, son gouvernement et promis d'engager des réformes politiques, économiques et sociales, un geste accueilli plutôt négativement par l'opposition qui y a vu une manœuvre politique dilatoire du pouvoir, le président Moubarak réactive le poste de vice-président, laissé vacant depuis 1981, qu'il a confié hier à un fidèle parmi les fidèles : le général Omar Souleïmane, patron des services de renseignements égyptiens.
Les contours de la trame de la succession du président Moubarak, telle qu'échafaudée par les officines du pouvoir égyptien, se précisent avec la nomination du chef des Moukhabarate, un pouvoir dans le pouvoir qui a la main haute sur la conduite des affaires du pays. En mettant sur orbite Omar Souleïmane, le pouvoir égyptien sort de l'ombre un candidat potentiel à la prochaine présidentielle sous la pression de l'actualité. Il est présenté comme le probable successeur de Hosni Moubarak – dans l'hypothèse encore imprécise il y a quelques jours, aujourd'hui quasi certaine – où le raïs ne rempilerait pas pour un nouveau mandat.
En nommant au poste de vice-président Omar Souleïmane, homme-clé du pouvoir égyptien dans le conflit du Proche-Orient, que ce soit dans les pourparlers interpalestiniens ou dans le dialogue avec Israël, le président Moubarak a voulu jouer la carte américaine et rassurer l'establishment US sur la préservation des équilibres géostratégiques dans la région. Les Américains se suffiront-ils de ce gage face à la contestation de la rue qui exige une rupture radicale avec le régime ? Par ailleurs, l'armée, qui n'a pas encore dit son mot, demeurera-t-elle loyale à Moubarak dans cette épreuve ? Le patron des services de renseignement a-t-il le soutien de la hiérarchie militaire ? Sa nomination sera-t-elle adoubée par l'armée qui est restée jusqu'ici neutre dans la crise ? Il serait faux de croire que l'armée égyptienne est un bloc monolithique.
Cela pourrait peut-être s'avérer valable en temps de paix, mais en temps de crise, chacun reprend ses billes, comme on l'a encore vu en Tunisie où les différents corps de l'armée et des forces de sécurité ne se sont pas retrouvés dans la même tranchée lorsque le régime commençait à vaciller.Les images des chars investissant les rues du Caire et d'autres grandes villes du pays se mêlant aux manifestants dans une ambiance de liesse et de fraternisation entre militaires et émeutiers dégageaient un très fort parfum de libération et d'indépendance.
Le président Moubarak, qui a fait sortir les chars et l'armée dans la rue après avoir décrété le couvre-feu dans les villes où les forces de police n'arrivaient plus à maîtriser la situation, dont la capitale, Le Caire, n'avait sans doute pas imaginé ce scénario non écrit, catastrophique pour lui. Suite à l'impasse politique dans laquelle se trouve le régime, qui, dans un dernier sursaut, tente de reprendre la main en promettant des réformes politiques, économiques et sociales annoncées par le président Moubarak vendredi dans un discours à la nation, les regards se tournent désormais vers la «grande muette». Que fera l'armée si Moubarak s'entête à se maintenir au pouvoir quoiqu'il en coûte ? Le bilan des morts, des blessés et des dégâts matériels est déjà assez lourd pour que l'armée, qui est investie malgré elle d'une mission d'arbitre dans les moments de crise comme on l'a vu en Tunisie, demeure dans l'expectative. Les situations des deux armées sont-elles comparables ? Le scénario tunisien, qui avait vu l'ancien président Ben Ali déposé par l'armée qui a négocié secrètement sa fuite et celle de sa famille en Arabie Saoudite pour préserver la paix civile et la stabilité du pays, est-il exportable en Egypte ?
Depuis 48 heures que l'armée est entrée en scène, la consigne donnée par la hiérarchie semble être celle de ne pas chercher la confrontation avec les manifestants, en évitant de tirer sur la foule, comme l'ont fait les forces de police qui sont responsables de dizaines de victimes dans les rangs des émeutiers. Il reste à savoir jusqu'à quand l'armée, qui détient la clé de la résolution de la crise, pourra continuer à adopter cette position de neutralité ? A être un acteur passif des événements tragiques qui secouent le pays alors que se joue le destin du peuple égyptien.
Les manifestants, qui ont conscience qu'ils ont réussi à faire vaciller le régime, ne pourront pas supporter longtemps la passivité des militaires qui ne pourrait être comprise, à l'évidence, que comme un acte de duplicité et de soutien à Moubarak et à son régime.
Des heurts ont déjà commencé à opposer les manifestants aux militaires. Des événements, pour l'heure isolés, mais qui pourront prendre l'aspect d'une confrontation directe si l'armée venait à sortir de sa réserve et à tirer sur la foule. Un scénario qui mènerait l'Egypte dans une voie suicidaire dont personne ne pourrait prédire l'issue. Simple hasard de calendrier ? Au milieu du chaudron égyptien, une délégation militaire de haut rang conduite par le chef d'état-major se trouvait aux Etats-Unis, à l'invitation du Pentagone. Une visite programmée de longue date, jurent les Américains pour couper court aux spéculations politiques qui pourraient être faites sur cette visite en ce moment précis.
Le chef d'état-major de l'armée égyptienne est rentré hier au Caire, écourtant sa visite aux States. Est-il porteur d'un message, d'une feuille de route américaine qui serait une solution militaire pour régler l'impasse politique dans laquelle est empêtré le régime ? Les déclarations du président Obama enjoignant Moubarak d'engager des réformes sur tous les plans fournissent des pistes d'analyse qui donnent du sens à un tel scénario. L'armée et le peuple sont désormais face à face. Il est intéressant desavoir comment réagiront les militaires si le couvre-feu n'est pas rigoureusement respecté à partir d'hier soir, comme l'a rappelé fermement un communiqué de l'armée, qui semble décidée à siffler la fin de la récréation en ne laissant plus le couvre-feu être violé impunément, comme ce fut le cas jusqu'ici.


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