Le groupe chiite au Parlement bahreïni a démissionné hier en bloc, au lendemain de l'annonce d'un remaniement ministériel que l'opposition a jugé insuffisante. Les 18 députés du parti Wefaq ont annoncé leur démission après les violences qui ont marqué les premiers jours des manifestations populaires à Manama, exigeant la fin du régime monarchique des Al-Khalifa. Dans un communiqué, ils indiquent qu'ils ont confirmé par une lettre auprès des instances du Parlement leur décision prise après la mort de sept manifestants tués par la police. «Nous ne faisons plus parti de cette assemblée, qui n'a pas protesté face à ces massacres», indiquent les parlementaires dans leur lettre de démission. Cette décision doit encore être approuvée par les autres membres du Parlement de 40 sièges. Si cette démission est acceptée, des élections partielles doivent être organisées dans les deux mois. Si le Parlement ne les accepte pas, il continuera d'opérer avec seulement 22 députés. Dans leur lettre, les parlementaires n'ont pas mentionné le remaniement annoncé samedi, mais des membres de l'opposition l'ont déjà dénoncé et assuré que cette initiative du gouvernement renforcera leur détermination. L'opposition dominée par les chiites demande l'instauration d'une véritable monarchie constitutionnelle en remplacement de la domination du pouvoir par la lignée des Al-Khalifa, une dynastie sunnite qui règne depuis plus de 200 ans.