Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) s'inquiètent quant à l'avenir de leur entreprise. C'est ce qu'ils ont démontré hier à travers la tenue d'un rassemblement devant la direction générale de la SNVI, à la zone industrielle de Rouiba. Les protestataires, venus des différentes divisions et unités de l'entreprise, justifient leur action par la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur entreprise. «Les responsables actuels sont incapables de trouver des solutions aux problèmes qui empêchent la relance des activités de notre entreprise», regrette M. Benmouloud, SG du syndicat. Et d'ajouter avec colère : «C'est une honte ! Les travailleurs pensent à l'avenir de l'entreprise plus que ses dirigeants. Au début, on fabriquait plus de 5000 véhicules par an, mais aujourd'hui on ne dépasse même pas les 1200.» M. Benmouloud estime que «l'équipe aux commandes actuellement ne pourra pas réaliser le plan d'investissement mis en place par les pouvoirs publics pour le développement de l'entreprise». Ce plan, qui a été décidé par le conseil de participation de l'Etat en septembre 2010, prévoit la filialisation de l'entreprise dans un délai n'excédant pas les trois mois et son accompagnement par l'effacement du découvert bancaire et des dettes vis-à-vis du Trésor public. «On arrive à peine à réaliser 30% de nos objectifs alors qu'on a tous les moyens pour faire mieux. L'Etat doit assumer ses responsabilités», lance un autre syndicaliste qui menace de recourir à d'autres actions si aucune mesure dans le but de redresser la situation n'est prise. Les représentants des travailleurs demandent, dans une déclaration rendue publique, de désigner des managers compétents et dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite d'une opération de cette envergure. Le syndicat lance également un appel pressant au propriétaire de l'entreprise (l'Etat, ndlr), de prendre en charge toutes ces inquiétudes afin d'éviter de voir ce projet sombrer dans l'échec et mettre en péril la pérennité de l'activité et de l'emploi. Outre cela, les travailleurs ont tenu par la même occasion à dénoncer «le rappel injustifié des retraités, le bradage du patrimoine de l'entreprise et le non-respect par le PDG des résolutions du conseil d'administration et des engagements qu'il a pris devant les membres du conseil syndical». «On demande de laisser la place aux jeunes. Celui qui est retraité ne doit pas être responsable. Il y a 800 cadres à la SNVI dont 500 environ ont des diplômes d'ingénieur ou de licence. Pourquoi ne leur donne-t-on pas leur chance», tonne, M. Messaoudi, le SG général de l'union locale de l'UGTA, sous les applaudissements des travailleurs qui réclamaient le changement. «Je connais un cadre supérieur retraité qui occupe trois postes au niveau de trois entreprises différentes. La plupart sont recrutés sans aucune difficulté, alors que d'autres ne savent même pas écrire une demande», s'indigne-t-il, avant d'inviter à mettre en place une commission d'audit pour faire la lumière sur le dossier.