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Un site et des frustrations
Port de plaisance d'El Djamila (Aïn Benian)
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2005

La Madrague... le nom ne suscitera pas de remous chez le commun des Algérois. Sinon quelques réminiscences et des rires entendus. Pourtant ! Ce lieu décrié de tout temps, prolongement vers la mer de la ville côtière de Aïn Benian, a connu des jours plus fastes.
Dans la bouche de nos vieux qui rabâchent les souvenances de ce coin, reviennent les récits de ces petits blancs qui y faisaient bronzette (Dalida et la starlette adulée du cinéma français ont gardé d'ailleurs des impressions indélébiles). Mais les temps ont changé, et du décor de ce coin excentré, ils ne restent que des relents amers et des souvenirs à jamais révolus. El Djamila, l'autre appellation que la ville a prise à l'indépendance, semble contraire à la réalité. Ce n'est qu'après avoir perdu de son enchantement que ce nom lui a été donné, diront certains. Aussi, la situation actuelle du port prend de court les gens qui y vont, puisqu'il ne fait pas bon de s'y aventurer seul surtout à la nuit tombée. D'aucuns vous raconteront que des maisons closes clandestines ont vu le jour au mépris des lois en vigueur. Aucun texte de loi ne régit ces boîtes de nuit qui continuent de pulluler à une vitesse vertigineuse. l'APC semble s'installer dans une logique qui en dit long sur son incapacité à avoir un droit de regard sur ce qui se trame dans ces lieux. Au lieu d'assainir les rapports avec les gérants de ces night-clubs, les pouvoirs publics continuent de faire la sourde oreille aux sollicitations des professionnels du secteur. Une manne inestimable échappe de ce fait à la trésorerie locale. L'hypocrisie reste maître des lieux. Au moment où nos voisins, moins nantis que nous, font des bonds dans ce domaine juteux, chez nous l'Etat reste cramponné sur des schémas éculés. La bruine matinale fait peser, en ce début de semaine glaciale, une torpeur certaine sur ces masures au vernis fatigué et à la ferronnerie rongée par la rouille. Les mines défaites par des nuits harassantes, des femmes, la sacoche bien emplie à la main, traînent inlassablement le pas dans les rues. La Madrague et ses " pensionnaires " sont comme cette mégère amollie vivant avec ses souvenirs révolus. Rien ne la délogera de ces incantations.
Bella Vita et autres guinguettes...
Première halte : le bar-restaurant La Guinguette « Il n'emploie pas de filles », dira comme pour dissiper un doute cet homme, la cinquantaine tassée et l'œil en éveil. La Guinguette se trouve non loin de la mer, séparée par une route lavée à « grandes vagues ». « Je suis là depuis 2003, et un mieux se fait sentir depuis l'aménagement du port de plaisance », assure-t-il en révélant qu'il est dans le « circuit » depuis pas moins de 20 ans. Pour lui, les bambocheurs, ces « vachers » incertains pour les mauvaises langues, ont pris leurs quartiers dans d'autres endroits plus « in ». Toutefois, « depuis juin dernier, les affaires reprennent sans que les choses atteignent pour autant leur vitesse de croisière », reprendra notre interlocuteur, qui tient le boui-boui, avec un autre barman tiré à quatre épingles venu, lui, de la haute Kabylie. « Je ne souhaite à personne d'atterrir ici. Je préfère, et de loin, mon patelin. Au moins là-bas, il y a ce soupçon de dignité, alors que dans ce lieu, l'air est pesant, surtout avec toutes ces filles de joie qui viennent ici pour se faire des sous », dira le jeunot ventripotent. « Une deuxième étape dans l'aménagement de ce lieu est probable. Les bâtisses seront rasées », dira le vieil homme en montrant du doigt le port de plaisance. Dans ce lieu faussement cossu, des clients, pas pressés pour un sou, ingurgitent des breuvages sans lever l'œil. Un poste de radio crachote par moment des airs de Dahmane El Harrachi. Les restaurants et autres foundouk, dont le nombre ne fait pas l'unanimité chez notre vis-à-vis d'un jour, ne sont connus de personne. « Une trentaine », dira le barman sans conviction. Il faut dire que leur concentration au mètre carré est singulière. Le lieu reste exclusivement dédié aux plaisirs de Bacchus. La vocation première de ces lieux a, semble-t-il, été changée au grand désespoir des plaisanciers qui ne se bousculent pas au portillon en dépit des assertions des autorités chargées du secteur du tourisme. La tutelle a assaurément du pain sur la planche. Elle doit mettre le cap sur le tourisme historique, sachant que la région a été à forte concentration de population pieds-noirs. Les restaurants et autres gargotes aux noms suggestifs : Bella Vita, Dar Essalem... sont obligés de fermer à minuit tapante sous peine d'une sanction en bonne et due forme. Aux allures néo-mauresques et récemment chaulé, le poste de police, pris en sandwich par les habitations est là comme pour narguer les locataires des lieux. « Des policiers se relaient pour assurer la quiétude », dira ce policier les cheveux gominés façon Elvis Presley. A en croire notre homme, un autre poste sera ouvert incessamment sur le port El Djamila. « Une ronde est organisée de jour comme de nuit », informe le policier, avant d'ajouter : « Notre seul souci reste le train-train quotidien, puisque rien d'anormal n'est à signaler. » Par ailleurs, les lieux forment pour tout dire un puzzle formidable. Des Chinois, circulant par groupe de cinq, sont visibles. Les ressortissants subsahariens ne sont pas en reste. Respectivement Maliens et Guinéens, Daoud et Alpha, deux étudiants (pas si sûr, susurre-t-on dans le café du commerce) logent à la lisière de la plage de La Madrague. Ils trouvent la vie bien et comptent rester ici jusqu'à la fin de leurs études. Les pêcheurs, autres écumeurs des lieux, s'adonnent à leurs « hobbies » en prenant pied sur les berges du nouveau port de plaisance. « Ces gens souillent les lieux avec leurs cannettes de bière qu'ils laissent sur place », tonna ce stagiaire dans le club subaquatique de Sidi Fredj. S'il est là, c'est pour surveiller les appareils déposés à quai d'un opérateur de téléphonie mobile, dont on taira le nom. Un câble, affirme-t-il, reliera la ville de Marseille et celle d'El Djamila pour les besoins de travail de l'opérateur.
Loin du cœur...
Les habitants d'El Djamila ne lorgnent pas, pour ce qui les concerne, du côté du port. D'autres contrariétés semblent les prendre de court. « Je ne peux vous donner beaucoup de choses sur le port. J'ai fait ma repentance et je suis un bon père de famille sans autres soucis que celui de nourrir la marmaille et leur maman », dira ce vendeur, la trentaine. « Les routes du lotissement "E" du quartier Zerguim sont défoncées depuis toujours », signala-t-il. Les rapports avec les locataires de La Madrague ne sont pas de tout repos. « Des voleurs, opérant à la faveur de la nuit, ont défoncé les rideaux de mon commerce à deux reprises. Les vols augmentent surtout en hiver », renchérira-t-il. Le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger nous dira que le réaménagement global du port de plaisance d'El Djamila n'est qu'à son début. Une tranche complémentaire sera lancée incessamment. « Le cahier des charges déjà approuvé par la commission des appels d'offres. La deuxième tranche a trait à l'aménagement d'une infrastructure, une plage artificielle pour préserver le cachet qui fait la notoriété de ce port dédié à la pêche », dira le directeur. La troisième étape touchera le désenclavement de la structure.


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