Tout ne baigne pas dans l'huile à la direction de la Fonction publique où la quasi-totalité des candidats sont déçus par l'absence de transparence de cette institution censée représenter la réglementation. Et, comme cela ne suffit pas, les administrations concernées par les concours en question elles aussi, agissent dans l'opacité. Administrations et Fonction publique ne semblent pas travailler en étroite collaboration pour accorder leurs violons, les candidats potentiels sont pris de court car non informés des procédures ; des dizaines de personnes, qui ont réussi leurs examens avec brio, ont été écartées et privées d'une réussite largement méritée sous le coup d'une décision très peu fondée voire même injuste selon les documents présentés par les plaignants venus à la maison de la presse. Ainsi Hamri Mohamed, cet ingénieur d'Etat en biologie et technicien supérieur en informatique, classé premier au concours organisé à l'université de Mascara au profit de la direction du commerce de Saïda le 22 et 23 décembre 2010, a été exclu. Le prétexte avancé est le dépôt de deux pièces en retard (une journée avant le concours) alors que son dossier a été validé ; le problème c'est que les différentes annonces publiées dans les journaux ne mentionnent en aucun cas les pièces «promesse de démission du candidat et autorisation de l'employeur». Le cas du pharmacien, Abdelli Mohamed, stagiaire affecté au centre pénitencier de Saïda où il a travaillé 9 mois relève d'une situation ubuesque et fort déplaisante. Abdelli a passé le concours de pharmacien pour le compte de la maternité et, sur un désistement du premier candidat au concours, il a été retenu. Deux jours après son recrutement, il a démissionné de son ancien poste. Le jeune était aux anges, il a eu son P-V d'installation le 8/2/2011 puis un second arrêté de nomination en date du 13 février puis un troisième arrêté le 20 février, trois pièces administratives qui réconfortent. Le jeune employé travaillait avec ardeur et ténacité pendant un mois mais il a fallu vite déchanter après la lettre du fatidique 14 mars. Sans aucune raison, sans expliquer les causes tel un couperet. «Vous êtes renvoyé, une candidate a déclaré que vous travaillez ailleurs !» a-t-il appris. «Comment l'administration inébranlable, qui ne cède pas devant les malheurs des plus vulnérables avec leurs grèves de la faim, sit-in et même leur immolation par le feu tient-elle compte d'une simple lettre émanant d'une candidate sans même vérifier l'authenticité du contenu de cette lettre». Un autre cas, Makhlouf Abdelkader, l'un des lauréats de l'université de Saïda, licencié en anglais, a passé le concours de PES et lui aussi été écarté sur la base d'une loi scélérate méconnue des candidats et brandie par l'administration cloisonnée qui, seule, détient l'information. Makhlouf a décidé d'ester l'affaire en justice car il s'est senti victime surtout que ses résultats étaient excellents. Gacemi Moumen, pour le concours de sous-intendant, dira : «moi, c'est le même cas que Makhlouf». Questionné, le directeur de la Fonction publique, ce dernier nous a confié : «concernant l'affaire d'Abdelli, la candidate a écrit à la Fonction publique d'Alger qui a décidé d'écarter Abdelli. Hamri n'a pas déposé les documents à temps». Et que dira-t-il pour des dizaines de candidats injustement écartés. Pourquoi la Fonction publique n'informe-t-elle pas les administrations ? Pourquoi les annonces parues dans les journaux sont-elles incomplètes ? Et pourquoi ne pas organiser des journées portes ouvertes pour informer tout le monde sur les concours à moins que l'administration trouve son compte dans ce méli-mélo.