Saraya El Qods, la branche armée du mouvement radical Djihad islamique, vient de reprendre ses opérations d'attentats suicide, en territoire israélien. Le mouvement a revendiqué l'attentat perpétré lundi matin, devant un centre commercial de Netanya, au nord de Tel-Aviv dans lequel 5 Israéliens ont été tués. 6 parmi les 30 blessés résultant de la déflagration d'une ceinture explosive portée par un militant du Djihad islamique sont dans un état critique. Le kamikaze a actionné la charge explosive qu'il transportait immédiatement après avoir été repéré par des vigiles à l'entrée du centre commercial Hasharon. Un policier israélien présent sur les lieux de l'attentat a précisé que le kamikaze transportait une charge « de plusieurs kilos » dans un sac. « Un garde et un policier l'ont empêché d'entrer dans le centre commercial », a-t-il raconté. Une voiture avec une plaque d'immatriculation israélienne, et circulant derrière un véhicule qui ouvrait la voie, a déposé le kamikaze sur les lieux quelques minutes avant l'explosion, a indiqué une source de sécurité. Cet attentat est le premier en Israël depuis celui commis le 26 octobre à Khdera (Nord), qui avait été également revendiqué par le Djihad islamique et fait 6 morts. Le même centre commercial a été visé par un attentat similaire qui avait fait 5 morts le 12 juillet dernier. Selon un communiqué du Djihad Islamique, l'attentat suicide, commis par Lotfi Amine Abou Saâda, 21 ans, visait à venger l'assassinat de plusieurs chefs du mouvement par Israël. « Mon fils a quitté l'école à l'âge de 11 ans et il était presque analphabète. Il faisait ses prières, mais n'était pas très religieux », a déclaré le père du kamikaze, un agriculteur, habitant le village de Allar, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Ce dernier ainsi que trois frères de Amine ont été arrêtés le soir de l'attentat dans leur village, Allar, où 4 autres militants du Djihad islamique ont été arrêtés aussi. Les déclarations d'indignation ont fusé de toute part à commencer par Mahmoud Abbas lui-même qui a promis d'arrêter les responsables de cette opération et de les traduire devant la justice. Trois militants du djihad ont déjà été appréhendés par les forces de sécurité palestinienne à Naplouse, en Cisjordanie. Ce dernier attentat sera sûrement utilisé par Israël pour imposer plus de restrictions aux Palestiniens. Ceux-ci avaient commencé à peine à respirer, avec l'ouverture du terminal de Rafah entre la bande de Ghaza et l'Egypte, ainsi que l'autorisation pour quelques milliers de travailleurs de rejoindre leur poste en Israël. « Le Djihad islamique risque d'être la principale cible des prochaines opérations militaires israéliennes. Nous avons décidé d'agir de façon beaucoup plus élargie et offensive contre les infrastructures du Djihad islamique, nous ne céderons pas au terrorisme », a prévenu le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz. Un de ses proches collaborateurs, le général de réserve Amos Gilad, a ainsi confirmé la reprise des assassinats ciblés en Cisjordanie. « Nos actions vont se concentrer sur le Djihad islamique, il s'agit d'éliminer de façon ciblée des assassins pour protéger des vies humaines », a-t-il affirmé à la radio militaire. Ces opérations avaient été suspendues en Cisjordanie ces derniers mois, mais avaient continué dans la bande de Ghaza. Un bouclage total a également été imposé depuis lundi soir sur la Cisjordanie et la bande de Ghaza, interdisant aux Palestiniens de pénétrer en territoire israélien et à Jérusalem-Est, a annoncé un porte-parole militaire. Pour compléter ce dispositif, l'armée s'apprêtait à lancer une vaste opération dans le nord de la Cisjordanie, dans la région située entre Jénine et Toulkarem Dans la bande de Ghaza, l'offensive israélienne devrait se traduire par l'élargissement du champ de tirs de l'artillerie vers les secteurs d'où sont lancées les roquettes par des activistes palestiniens en direction du sud d'Israël, a affirmé la radio publique israélienne. Une opération militaire s'étalant sur plusieurs semaines dans le nord de la bande de Ghaza n'est pas à écarter. Comme à chaque fois qu'un tel acte est commis en Israël, la rue palestinienne se pose des questions sur ses répercussions sur l'avenir de la cause nationale. Il n'y a aucun doute que ces attentats suicide affaiblissent l'autorité palestinienne sur la scène internationale où ce genre d'opération militaire est unanimement condamné. Ainsi, l'Autorité palestinienne, constamment accusée de ne rien faire contre les mouvements armés, se voit forcée de se ranger parmi ceux qui rejettent ces attentats. Même parmi la population palestinienne, ce genre d'attentat ne jouit plus de l'unanimité comme aux temps forts de l'intifadha d'Al Aqsa, déclenchée en septembre 2000. Malgré toutes les injustices faites au peuple palestinien, ce genre d'attentat devrait cesser, car il ne fait que faciliter la tâche à Sharon, dont la politique est basée en premier lieu sur la répression de ce peuple.
