Nos colonnes font, de temps à autre, état de l'incivisme de certains citoyens, qui vont jusqu'à défigurer leur propre cadre de vie. Des agissements qui auraient tendance à s'étendre à des quartiers qu'on croyait épargnés par ce fléau. Parmi les exemples les plus symptomatiques portés à notre connaissance, figure en bonne place le cas d'une bâtisse sise au n° 8 de la rue Chettab Allal, une artère reliant la place Amirouche (la Pyramide), à l'entrée principale du cimetière central. Sur place, le spectacle est on ne peut plus affligeant. Des travaux d'extension en hauteur y sont visibles et à la place de la toiture de tuiles surplombant le pavillon en question, s'élève une espèce de charpente en tôle ondulée, dont la moindre des particularités est d'être hideuse. Documents à l'appui, l'un des copropriétaires habitant le rez-de-chaussée déplore le laisser-aller affiché par l'APC, l'OPGI et la direction de l'urbanisme. Le tribunal civil de Constantine s'est déclaré pour sa part incompétent à statuer sur ce cas suite à la plainte en référé déposée par le plaignant. «Ce qui témoigne de l'impunité dont on peut jouir en pareilles circonstances, où le bon droit est honteusement foulé aux pieds», déplore celui-ci. Notre interlocuteur se dit, d'autre part, «outré par les agissements du voisin, qui a poussé l'audace jusqu'à placer des canalisations d'évacuation d'eaux usées à même la façade de la bâtisse». Contacté par téléphone pour nous livrer sa version des faits, (à défaut d'un entretien qui nous a été refusé sous prétexte que son travail ne lui laissait aucun temps libre), le voisin en question avoue laconiquement se désintéresser de ce problème à partir du moment où la justice a débouté le plaignant en se désistant de ce dossier. Le plaignant, lui, évoque un autre problème jugé plus épineux encore: le danger représenté par le mur d'enceinte séparant la rue Benyezzar, une artère mitoyenne, d'un espace vert situé au premier niveau du pavillon et qui serait une partie commune. Il s'en offusque: «Vu son état de délabrement, ce mur risque de s'effondrer à tout moment.» S'étant engagé à prendre à sa charge tous les frais de réhabilitation de ce mur, notre interlocuteur s'étonne et s'insurge de la fin de non-recevoir affichée par l'APC de Constantine. «Pourtant le risque est réel et bien visible à l'œil nu», ajoute-t-il avec une pointe de colère. Pour preuve, dit-il, le président de l'association de quartier El Wafa en a fait son cheval de bataille, étant conscient, au même titre que les riverains, de la grande menace représentée par ce mur. Dans une missive adressée aux copropriétaires, l'association El Wafa s'engage à diligenter une procédure en justice dans le cas où aucune suite ne serait donnée à ses doléances. Pris en tenaille entre la pression exercée par les membres de l'association de quartier et le refus de l'APC d'autoriser les travaux de confortement du mur, notre interlocuteur exhibe les documents attestant des démarches entreprises auprès de l'APC. Affaire à suivre.