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La voix des suppliciés
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Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2011

Les Algériens auront tout inventé pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur détresse et leur mal-vie. A la harga qui a permis de lever le voile sur l'état de déshérence dans laquelle se trouvent les jeunes, prêts à risquer leur vie pour un mieux-être ailleurs, a succédé une autre forme de protestation contre les injustices sociales et leur marginalisation dans un pays où ils se sentent rejetés : l'immolation par le feu. Une méthode d'une violence morale et physique inouïe qui résume l'étendue des souffrances et des meurtrissures de la jeunesse pour qui la mort est devenue une forme accomplie de délivrance, un sacerdoce quand on a plus rien à attendre et à espérer de la vie et des hommes.
Le suicide, qui touche autant les hommes que les femmes, les jeunes et les moins jeunes, les célibataires et les pères et mères de famille, est devenu presque une seconde nature devant l'ampleur du phénomène. Seule la presse s'en fait l'écho dans des entrefilets dilués dans la rubrique des chiens écrasés. Lundi, le quotidien arabophone El Khabar a publié en Une des photos qui donnent froid dans le dos. Les photos montraient des jeunes torses nus, le corps sanguinolent, lacéré à coups de couteau. Ces jeunes manifestants de Annaba tenaient, par ce geste de désespoir, à dénoncer l'éviction de leurs familles de la liste de bénéficiaires de logements sociaux.
D'horribles images d'automutilation insoutenables, sorties tout droit d'un rite sectaire puisant sa source du fin fond des âges. Qu'un jeune à la fleur de l'âge en vienne à se lézarder le corps tout en sachant qu'il en gardera des stigmates pour la vie, le geste est porteur d'une symbolique plus chargée encore que le fait de se donner la mort ! Pour tous ces desperados de l'Algérie d'en bas, que ne faudrait-il faire pour mériter quelques égards des gouvernants ? Les pouvoirs publics ne semblent pas prendre au sérieux ces cris de détresse qui se perdent dans les promesses sans cesse renouvelées mais rarement tenues. Cette situation de ni guerre ni paix dans laquelle se trouve plongé le pays n'augure rien de bon. La capitale, qui est la vitrine politique du pays, est installée depuis maintenant plusieurs mois dans un climat de contestation continue qui touche y compris certains secteurs névralgiques comme la santé.
En face, pour toute réponse, on fait sortir de leurs cantonnements les forces antiémeute qui ont dressé leurs quartiers dans certaines rues «stratégiques» qu'ils ne quittent plus pour parer à tout départ de feu. Ces images de longues files de camions antiémeute chargés de policiers armés de leur attirail répressif prêts à foncer dans le tas pour disperser des manifestations sont politiquement contre-productives. Aussi bien pour l'Etat, assimilé à un Etat policier, que pour l'image de la police. Les campagnes lancées ces dernières années par ce corps pour se réconcilier avec la population autour de la devise «La police au service de la société et du citoyen» paraissent déconnectées de la réalité. Le rôle de pompier confié aux services de sécurité a montré ses limites politiques et opérationnelles. Chose d'autant plus difficile encore à comprendre que les pouvoirs publics finissent toujours par lâcher du lest et accéder aux revendications exprimées par les manifestants. Cela, après des mouvements de contestation qui durent des semaines, voire des mois, avec tout ce que cela implique comme conséquences sur la vie des citoyens et la stabilité du pays.


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