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40 ans de misère, 23 jours d'indifférence
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Publié dans El Watan le 21 - 06 - 2011

Que peuvent signifier 23 jours à la belle étoile devant 40 ans de misère ? Ils sont huit jeunes hommes à squatter le trottoir du siège de la wilaya depuis 23 jours. Leur moyenne d'âge est de 35 ans et ils ont deux facteurs communs : pauvres et sans emploi. Le troisième facteur qui les lie est l'espoir d'une vie meilleure pour peu qu'une chance leur soit donnée. Voici les portraits de trois d'entre eux :
- Hamim Ameur. Technicien en comptabilité
Né en 1972 à Melika sur les hauteurs de Ghardaïa, Ameur est établi à Ouargla avec sa famille depuis. Les cheveux grisonnants malgré son jeune âge, il brandit son diplôme de technicien en comptabilité pour répondre aux allégations de manque de qualification. Il raconte qu'il s'est d'abord inscrit en tant que technicien à l'ANEM en 2006. L'attente s'étant prolongée, il s'y est réinscrit en 2011 sans citer son diplôme croyant accéder plus facilement à un poste d'ouvrier ou de petite maîtrise.
Contrairement à ses compagnons de lutte, Ameur a déjà travaillé pendant 18 mois à l'APC de Ouargla en tant qu'agent comptable dans le cadre du dispositif du filet social. Il s'agit des postes rémunérés par le ministère de la Solidarité nationale à raison de 3000 DA par mois ! C'est quand il a décidé de s'inscrire au bureau de main-d'œuvre que Ameur a perdu son emploi à l'APC vu qu'il fallait justifier d'une attestation de chômage pour pouvoir prétendre à la fameuse carte bleue.
On voulant le mieux, on perd le bien. Mais est-ce que 3 000 DA sont une perte en soi ? Ce qui choque le plus notre technicien est le mépris affiché à l'ANEM et la rumeur qui accompagne les offres d'emploi dans les grandes compagnies car là, on sait à l'avance que les bénéficiaires des postes sont déjà connus et qu'il ne sert à rien de courir sur Hassi Messaoud.
- Kouidri Mohamed. Manœuvre
Célibataire, 37 ans, troisième d'une fratrie de quatorze frères et sœurs sans emploi, ce chômeur chronique exprime tout la démoralisation d'une jeunesse sans espoir de changement. Avec un niveau de scolarité moyen, il espérait trouver vite un travail et envisager des études par correspondance ou une formation professionnelle mais le sort en a voulu autrement.
Mohamed court depuis 2004. Il a participé à toutes les manifestations de chômeurs organisées à Ouargla et ne s'explique pas l'indifférence ambiante quant à leur cas. Pour lui, il était devenu inconcevable de rester dans le giron familial alors qu'il ne pouvait même pas rapporter un sachet de lait. Un contrat, ne serait-ce que pour une courte durée lui permettrait de reprendre espoir et de s'accrocher à quelque chose avant de voir tomber toutes ses dents. Son amertume est augmentée par le fait que toute sa famille vive de la seule pension de retraite de son vieux père : « Je n'arrive plus à avaler une cuiller de nourriture chez moi sans mourir de honte. Je suis prêt à faire n'importe quoi pour que ma vie change et que je puisse aider ma famille», dit-il.
- Bousafia Abdelkader. Manœuvre
Il est menu et d'un teint mat assombri par le soleil et la déshydratation. Orphelin et fils unique, il est âgé de 40 ans et père depuis un mois. Sa femme est encore hospitalisée suite à un accouchement difficile couronné par une césarienne. Il reste pourtant fidèle au poste devant la wilaya parce qu'il veut un travail salvateur pour sa petite famille et assurer une vie décente à son bébé. Edenté, fumeur invétéré et les traits durcis par la misère, Abdelkader est en possession d'une carte bleue assainie délivrée par le bureau de main-d'œuvre. Cela revient à dire qu'Abdelkader est resté chômeur depuis suffisamment d'années pour mériter le cachet rectangulaire de l'ANEM attestant de son statut de chômeur chronique.Au moins ils ne peuvent pas prétendre qu'il fuit un travail à 18 000 DA car pour lui un salaire veut dire la dignité et le sourire de son fils en voyant son père rentrer du travail.


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