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Le système rentier bloque toute évolution
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Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2011

Alors que Algérie est dans état quasi comateux, la «classe politique» algérienne semble se noyer dans un univers où les luttes de textes remplacent de fait la lutte pour la simple survie.
L'absence de vision stratégique n'est pas due à une tare congénitale ; elle est inscrite dans la logique du système rentier qui permet une déconnexion assez nette entre le domaine de la production matérielle en état de léthargie et le domaine de la production textuelle (idéelle) en expansion. Et dans le magma textuel, chaque Algérien ou chaque groupe (tribu) brandit son texte pour discréditer le texte d'autrui. Il semblerait ainsi que l'avenir de l'Algérie puisse être réduit à une affaire de luttes de textes. Pourtant les textes n'ont pas de praxis. Cette aberration n'est qu'apparente car l'irrationalité (la lutte des textes) peut effectivement devenir réalité et s'inscrire en tant que nécessité si elle n'est pas dévoilée en tant qu'irrationalité par la dynamique de l'histoire. Et si, dans le contexte algérien, les textes semblent avoir une vie autonome, c'est que l'irrationalité est devenue réalité en Algérie. Et l'irrationnel est devenu réel parce que la dynamique historique patine depuis plusieurs décennies sur les sables bien huilés du désert algérien. En effet la rente pétrolière et la nature de l'Etat algérien ont bloqué, entre autres, l'émancipation subjective des individus algériens.
Le «patinage» auquel est sujette la réalité algérienne signale la non-progression de cette totalité contradictoire dans le sens d'une cristallisation des différentes classes et couches sociales et sert de support à l'émergence et à la réalisation du dogme en tant que guide pour… l'inaction. Car la société algérienne semble ou plutôt est en train de tourner en rond. Ainsi, le mouvement quasi-circulaire de cette société permet aux idéologues de tout bord de présenter la société algérienne en crise en tant que satellite ayant quitté son orbite géostationnaire et de proposer leurs solutions en vue du retour à la position initiale (chaque discours suggérant sa propre position initiale). Dans les faits, les idéologues s'interdisent de penser la réalité pour ce qu'elle est, mais spéculent sur ce qu'elle devrait être à partir de modèles aussi réels qu'un cercle carré. Ces idéologues ne réalisent pas que leurs vérités ne se trouvent que dans leurs cervelles et que la vérité ne peut être que relative parce qu'historique.
En ce sens, les références constantes (aux constantes ?) au passé proche ou lointain, pour justifier ou asseoir diverses prises de position, dénotent de la part des idéologues algériens une incapacité (congénitale ?) à saisir la réalité du moment. Car ces idéologues ne partent pas des conditions qui font que l'Algérie est en crise. Ils n'analysent pas la société algérienne dans son développement historique contradictoire. Pour beaucoup d'entre eux, le développement est une aliénation (ce qui n'est pas totalement faux, mais cette aliénation est nécessaire) et la contradiction, une vue de l'esprit. Et la lutte des idées dans leur cervelle suggère aux idéologues algériens que les idées sont autonomes et mènent le monde. La solution à la crise résiderait alors dans une application de l'idée ou du texte à la réalité algérienne, qui se conformerait aux vœux (pieux ?) de l'idéologue qui triompherait de ses semblables. Les idéologues algériens ne comprennent pas, à cause de leurs œillères idéologiques, que l'idée n'a d'emprise sur le réel que tant qu'elle répond aux besoins du moment (K. Marx). Et comme les idéologues algériens n'ont pas besoin d'analyser concrètement la réalité du moment pour produire leurs discours, leurs idées demeurent à l'état d'idées avec une forte charge émotionnelle et poétique. Mais la poésie n'a jamais pu remplir un estomac. Et comme la production et la reproduction de la vie réelle des Algériens du moment n'intéressent pas particulièrement les idéologues algériens, ces derniers se complaisent dans la production de discours doctes sur des thèmes aussi résonnants que la liberté (dans l'absolu ?), la démocratie (en dehors de la dictature bourgeoise ?), la justice sociale (en dehors de la justice économique ?) et… la religion de l'Etat (la religion d'un rapport ?). Devant ce foisonnement de thèmes contradictoires, l'«Algérien noyé dans la masse» ne sait plus à quel derviche tourneur se vouer. Car placé devant autant de choix, l'«Algérien moyen» ne peut que souscrire à l'idée que les discours percutants qu'il entend proviennent du ciel et n'ont pas de rapport direct avec le procès de sa vie réelle.
Ce que ne réalise pas l'Algérien moyen, c'est que le discours idéologique, malgré sa lointaine connexion ou plutôt sa non-connexion apparente avec la réalité vécue, n'a fait qu'oublier son origine terrestre qui n'est nullement lointaine, mais est présente dans les conditions de reproduction de la vie réelle des Algériens du moment.
Car l'idéologisation de la vie réelle des Algériens du moment semble être l'unique moyen pour leur éviter une appréhension correcte des problèmes auxquels ils font face dans leur vie quotidienne. Et le discours idéologique a une fonction essentielle : brouiller les pistes pour éviter la déconstruction du système sur des bases justes, i.e., révolutionnaires. Mais la révolution touche des intérêts publics et privés et exige des conditions particulières pour éclore. Devant les illusions et les fantasmagories produites par les divers discours idéologiques, l'Algérien moyen perd sa liberté pour autant qu'il perd toute capacité à décider en connaissance de cause. Car l'incertitude qui repose sur l'ignorance et choisit en apparence, arbitrairement entre plusieurs alternatives, ne dévoile en réalité que sa non-liberté (F. Engels). En fait, la liberté est inséparable du niveau de développement des forces de la production et, au lieu d'être visualisée dans l'absolu, la liberté ne peut être saisie qu'en tant que produit historique en devenir. En ce sens, les bushmen du Kalahari sont libres dans la mesure où ils peuvent gueuler à perdre haleine dans leur immense désert. Leur liberté, néanmoins, s'arrête là où commence la liberté des lézards qui leur servent de nourriture.
Dans cette optique les Algériens du moment ne peuvent être libres que s'ils délimitent leur «champ de labour». Et ce dernier ne transparaît que pour autant que les Algériens du moment arrivent à cerner les problèmes concrets de leur vie quotidienne. Et ils ne peuvent entreprendre les actes nécessaires que tant que ces derniers sont éclairés par une critique radicale de leur vécu. Il ne s'agit plus de discourir sur le sexe des anges, mais de penser les problèmes concrets dont le dépassement permet de réaliser la liberté en tant que connaissance de la nécessité. Et l'avenir de l'Algérie ne se réalisera que par la transformation radicale de la vie quotidienne des Algériens dans le sens de l'histoire des sociétés humaines en général. La liberté des Algériens peut en fait commencer lorsque leurs besoins nécessaires (nourriture, abris, etc.) du moment auront été satisfaits d'une manière juste. Et ces besoins seront satisfaits lorsque les Algériens se tourneront vers le travail et la production, et dépasseront leur état actuel de tubes digestifs ambulants. Mais le retour au travail implique la destruction du système rentier et les rentiers n'ont certainement pas envie de se suicider.
Et c'est parce que la rente continue à sévir en tant rapport social dominant, que les idéologues de tous bords peuvent pratiquer l'onanisme idéologique en tant que substitut à l'analyse concrète.
Ainsi, la notion d'économie de marché que le discours officiel ne cesse de galvauder fait partie intégrante du discours idéologique qui ne veut (peut ?) pas voir que le marché vient après la production. Mais penser à la production revient à analyser les rapports au sein desquels s'opère ladite production et à déterminer le rôle et la contribution de chacun, Mais cette attitude signifierait que les rentiers du système soient volontaires pour passer de vie à trépas. Il est alors préférable pour les idéologues de séparer le marché d'avec la production et d'avancer l'idée saugrenue qu'un ensemble de textes (décrets, circulaires, télex, etc.) peuvent venir à bout de l'apathie généralisée des «producteurs de valeur». En fait, ce que recherchent les idéologues de service, c'est de permettre aux rentiers du système de porter le costume de l'entrepreneur capitaliste, tout en demeurant des rentiers en puissance. Légaliser la rapine organisée semble être l'objet essentiel du discours sur l'économie de marché. Cependant, les producteurs de valeurs, vivant le quotidien dans sa quotidienneté, doutent de l'économie de marché, pour autant qu'ils réalisent que, dans le contexte algérien actuel, seule la position de rentier procure les divers plaisirs de la vie.
Le discours sur l'économie de marché renferme en fait un non-dit essentiel que l'idéologue de la rente (ou du populisme) ne peut mentionner sans se faire hara-kiri. L'économie de marché est inséparable du travail envisagé sous l'angle de l'existence d'une masse d'individus ne possédant que leur force de travail à vendre aux conditions du marché. Et dans le contexte algérien, l'économie de marché est incompatible avec le populisme, pour autant que ce dernier est sous-tendu par la distribution de la rente qui maintient sous perfusion des pans entiers de l'économie, qui assure un revenu sans contrepartie réelle et qui garantit une paix sociale qui ne peut être qu'éphémère. L'économie de marché est de fait inséparable de la lutte pour la survie à travers le travail et l'extorsion de la plus-value. Et cette caractéristique est en contradiction avec l'idéologie du populisme qui veut fusionner deux contraires (la mise en place d'une économie de marché et la garantie d'une paix sociale) au lieu de les dépasser.
L'économie de marché ne peut être enfantée que dans la douleur et l'Etat populiste n'a ni les moyens ni le désir de favoriser son éclosion. Et l'idéologue de service ne peut que discourir sur l'économie de marché, en espérant que cette dernière soit appréhendée par la masse en tant qu'économie constituée d'une multitude de petits producteurs se partageant un «gâteau national» à travers un marché. L'idéologue de service est apparemment en retard de quelques siècles, mais il défend, néanmoins, ses intérêts bien actuels. Cependant, en défendant ses intérêts, il ne permet pas la décantation nécessaire à la dynamique sociale. Car l'économie de marché n'a de sens que si les rapports de production capitalistes deviennent dominants au sein de la formation sociale algérienne et que l'idéologie bourgeoise devienne hégémonique. Et les rapports sociaux capitalistes ne sont pas synonymes de justice sociale, laquelle pourrait théoriquement se matérialiser dans une société primitive (sans classes). Ils sont de fait synonymes d'injustice sociale dans la mesure où la dynamique capitaliste nécessite l'accumulation de la valeur (du capital), d'un côté, et le dénuement quasi-total, de l'autre. C'est à ce prix et à ce prix seulement (en attendant la réalisation de la «société des producteurs associés ») que l'économie algérienne dépassera son statut d'économie pré ou proto-capitaliste.
Et c'est à ce prix et à ce prix seulement qu'émergera le citoyen en tant que catégorie particulière de la société capitaliste. Le citoyen qui ne reconnaît ni le clan, ni la tribu, ni la région se croira libre de toute entrave (le capital en tant que rapport social constitue cependant une entrave invisible au niveau du pseudo-concret), pratiquera la démocratie et revendiquera la séparation de la sphère religieuse d'avec la sphère politique (la laïcité) car il réalisera que le vécu spirituel ne peut être qu'individuel dans une société atomisée. L'émergence du citoyen éliminera de fait les bases objectives et subjectives de la revendication théocratique, car cette dernière signale essentiellement l'existence de rapports sociaux archaïques (précapitalistes), et prend appui, en particulier, sur la détresse réelle de ceux dont la survie quotidienne est constamment mise en question.
L'illusion théocratique constitue de fait l'arôme spirituel d'une société sans perspective et la soudure subjective d'une formation sociale en état de délabrement avancé. Et l'illusion théocratique sert, à la limite, de recours aux rentiers de toutes tendances pour prolonger leur statut de rentier en anesthésiant la masse (il fut un temps où le «socialisme spécifique» servait d'anesthésiant). Cependant, le discours religieux et l'archaïsme en général ne sont pas propres à l'opposition dite religieuse, mais se retrouvent aussi au sein du pouvoir actuel. Car, l'Etat algérien est en partie un Etat archaïque pour autant que ses appareils idéologiques (école, mass-media, etc.) et certaines pratiques (télex qui annule une loi par exemple) continuent à produire et à reproduire divers archaïsmes.
Dans ce sens, il y a jonction effective entre divers discours archaïques (ceux du pouvoir et de son opposition dite religieuse entre autres) qui ne se différencient qu'en termes de degré et non de nature. Et dans cette optique, les rentiers ne se situent pas seulement en dehors du pouvoir, mais également en son sein.
Si les rentiers sont dans le pouvoir actuel, ce dernier ne peut point mener les transformations radicales nécessaires à l'émancipation des Algériens du moment. Car, pour que l'Etat en général ou un groupe social en particulier puisse présenter ses intérêts comme les intérêts de la société toute entière, se présenter comme guide vers l'émancipation et accomplir sa tâche historique, il faut qu'en retour un autre groupe social soit perçu comme la cause de toute la misère du peuple et soit un sujet de scandale universel (K. Marx). Il faut qu'un groupe social particulier personnifie le crime historique et soit jugé comme criminel, pour libérer l'énergie potentielle de ceux qu'il a trompés. C'est à ce prix et à ce prix seulement que ceux qui peuvent objectivement contribuer à sortir l'Algérie de la crise peuvent être mobilisés. Et ceux-là n'ont pas besoin de discussions de salon sur les textes à amender, sur les textes à enrichir, sur les textes à produire, etc. Car leur préoccupations réelles ne se situent pas au niveau des aménagements-réaménagements de textes aussi réels que la bombe atomique algérienne (la diversion n'a pas pour géniteur exclusif l'impérialo-sionisme).
Dans cette optique, les discours sur la démocratie, à travers le multipartisme de 1989 et les élections, constituent une aberration dans la mesure où la démocratie, en tant que produit historique, n'est que la face dévoilée de la dictature de la bourgeoisie en tant que classe hégémonique d'une formation sociale capitaliste. Or l'absence d'une hégémonie bourgeoise suggère que la revendication démocratique (telle que présentée par divers courants politiques) en Algérie n'a pas la démocratie pour objectif, mais vise essentiellement au partage du gâteau-Algérie (ou du moins ce qu'il en reste) entre un nombre plus important de barons, de chefs de clans, de tribu ou de zaouïas. Et la démocratie (dans le sens d'une prise en compte de tous les courants d'opinion possibles et imaginables) dans le contexte algérien signifierait un partage plus équilibré (démocratique ?) du pouvoir entre un nombre plus important de rentiers. Dès lors, le travail et la production continueront à être relégués au second plan sous la domination de la rente en tant que rapport social positionnant les différentes couches sociales.
Or, ce qu'attendent ceux qui triment sans perspectives à l'horizon, c'est la mise en application d'une ligne politique juste qui intègre leurs préoccupations quotidiennes au sein d'une analyse qui cerne et clarifie les enjeux et les contraintes du moment. Mais le populisme n'a pas pour vocation de clarifier les enjeux. Car son objectif est de perpétuer le statu quo et le statu quo ne peut servir que les rentiers au détriment des producteurs.
Ainsi, la mort aux rentiers de toutes tendances semble être le mot d'ordre adéquat à appliquer pour amorcer la mobilisation et favoriser l'émancipation de ceux qui travaillent et produisent. Et la mort aux rentiers signifierait l'éveil des producteurs directs sans lesquels la société algérienne continuerait à tourner en rond. Car ce mouvement circulaire pérenniserait le pouvoir des rentiers et fossiliserait à terme la société algérienne dans son ensemble. La fossilisation de la société algérienne pourrait cependant être évitée si la démocratie au stade actuel est comprise en tant que dictature des producteurs de valeur sur les couches rentières. Et ce procès nécessite des conditions autres que la trituration de textes. Ce procès nécessite une vision stratégique et une volonté politique.
Rachid Hendir. Département d'économie Université de Annaba


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