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«La première année de l'adhésion de l'Algérie à la ZALE a coûté une perte d'un milliard de dollars»
Mahdjoub Bedda. Docteur en économie et auteur de l'ouvrage ZALE : les enjeux et les défis de l'Algérie
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2011

- Deux années se sont déjà écoulées depuis la décision de l'Algérie d'adhérer à la Zone arabe de libre-échange (ZALE). Comment évaluez-vous ce parcours jusqu'ici, vous qui êtes auteur d'un ouvrage dédié à cette problématique ?
Il est utile de préciser qu'il est difficile, de prime abord, de faire une évaluation des deux années 2009-2011 de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE). Il faut préciser, néanmoins, que la décision de l'Algérie d'adhérer à cette zone de libre-échange remonte à 1997. L'adhésion officielle n'est intervenue qu'après une douzaine d'années environ, en 2009. L'Algérie a entamé des négociations au début de l'année en cours (avril-mai) avec la Ligue arabe afin de pouvoir réviser son parcours initial en tentant d'imposer une liste négative de 1260 produits interdits à l'importation. Ce n'est pas encore gagné pour l'Algérie, car le pays devrait tenter, durant le second semestre de 2011, de convaincre les pays membres du conseil économique et social de la Ligue arabe. L'Algérie devrait préciser, notamment, les raisons qui motivent cette liste négative, la nature des produits et des secteurs d'activité concernés ainsi que le pourquoi de cette liste. Nous comprenons que la première décision d'adhérer à la ZALE ait été prise de manière précipitée et unilatérale. L'Algérie aurait pu négocier d'avance ses choix et ses priorités économiques, car cette option était possible, l'Algérie disposant de toutes les échéances nécessaires. Elle est la dernière contrée à avoir accédé à cette zone de libre-échange. Je dois souligner que malgré cette prise de décision précipitée et unilatérale, l'Algérie dispose de tous les droits de négocier la liste négative en question, compte tenu du danger que suppose cette ouverture économique et commerciale. Cette volonté de l'Algérie d'imposer les droits de douane sur certains produits a été motivée sous la pression directe des opérateurs économiques, lesquels avaient pourtant, comme pour le cas de l'Accord d'association avec l'UE, mis en garde quant aux déséquilibres préjudiciables en termes d'échanges.

- Peut-on évaluer aujourd'hui, deux années plus tard, les conséquences de cette décision prise précipitamment par l'Algérie ?
Il faut reconnaître d'abord que les pouvoirs publics n'ont pas pris en considération les conséquences néfastes que pourrait induire cette ouverture précipitée du commerce extérieur sur certains secteurs d'activité réputés fragiles. Il est utile d'admettre aussi l'existence d'une concurrence déloyale qu'imposent les produits exemptés des droits de douane sur certains produits locaux, dont les industries sont confrontées à mille et un casse-tête. Les deux secteurs susceptibles d'être laminés par les produits importés depuis les pays de la ZALE sont surtout l'agroalimentaire et les matériaux de construction. En outre, l'Algérie aura du mal à faire face à l'afflux de produits fabriqués dans des pays de la ZALE, surtout lorsqu'on sait que la plupart de ces pays disposent de politiques incitatives et facilitatrices à l'exportation. D'autres problèmes viendront, ensuite, se poser en aval, liés surtout à l'authentification des certificats de conformité et d'origine des produits.
- Depuis l'introduction de cette fameuse liste noire de 1260 produits soumis aux droits de douane, y a-t-il eu des résultats positifs sur la balance commerciale de l'Algérie ?
Dès janvier 2010, soit depuis l'introduction de la première «liste noire», l'Algérie a enregistré une baisse en nombre de produits exemptés des droits de douane. Le taux de cette baisse a été ramené à 50%, voire à 45%, ce qui a permis de rééquilibrer quelque peu la balance commerciale qui était déséquilibrée au profit des pays de la ZALE. Si l'on se réfère à la structure des importations algériennes depuis les pays de la ZALE sur les deux années 2008 et 2009, soit avant l'introduction de la liste noire en question, on peut constater que 98,57% des produits importés n'étaient pas soumis aux droits de douane en 2009 et 96,41% en 2008. Autrement dit, seuls 1,43% de ces produits importés en 2009 et 3,59% en 2008 étaient concernés par les différentes impositions douanières. Nous pouvons constater ainsi que si le rythme du démantèlement tarifaire était maintenu sur cette lancée, l'Algérie aura à subir des contrecoups fâcheux sur sa balance commerciale. Il faut préciser que pendant que le démantèlement tarifaire se faisait précipitamment, l'Algérie continuait à n'exporter que ses hydrocarbures.
Les dernières statistiques provenant des Douanes algériennes montrent, cependant, le recul du volume des importations depuis les pays de la ZALE. Comparativement à 2009, cette baisse a atteint 50% depuis le début de 2010, date d'introduction de la première liste des produits soumis aux taxes douanières. C'est ainsi qu'un dossier a été introduit au niveau de la Ligue arabe, comprenant une liste de ces produits soumis aux droits de douane.
- Concrètement, quelles sont les pertes qu'a eu à subir l'Algérie depuis son adhésion à la ZALE ? Avez-vous quantifié ce préjudice ?
Depuis 1997, date de l'émergence de l'idée de créer la Zone arabe de libre-échange, à 2008, l'Algérie était absente de cette entité naissante. Il faut préciser que pendant cette période d'absence, l'Algérie disposait de toutes les données économiques capables de codifier son adhésion à la ZALE, de définir ses choix et ses conditions d'un échange commercial équilibré. Une année après sa décision d'adhésion à la ZALE, l'Algérie était dans l'obligation de recourir à l'établissement d'une liste noire de produits soumis aux droits de douane. Les pertes pour le pays étaient énormes des suites d'une ouverture débridée. Les premières estimations font état d'un milliard de dollars de pertes durant la première année de l'adhésion de l'Algérie à la ZALE, en dépit même de la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre les pays arabes comparativement à nos échanges avec l'UE et/ou les USA et la Chine. Les pouvoirs publics, qui n'ont pas pensé à effectuer une étude d'impact avant de prendre la décision d'adhérer à la ZALE, doivent, aujourd'hui, trouver des solutions de parade, car cette période de grâce dont dispose le pays, en attendant l'examen de la liste noire par le conseil économique et social de la Ligue arabe, n'a qu'une durée de trois ans.
Cette période de grâce, qui devrait durer trois à quatre années, devrait permettre à l'Algérie de se préparer à mieux affronter la concurrence qu'imposent les pays de la ZALE. Il est vrai que le recours de l'Algérie à la décision d'imposer cette liste noire est motivé par sa volonté de protéger son économie, mais davantage d'efforts doivent être consentis à d'autres niveaux. L'Algérie est confrontée à l'obligation de diversifier son économie, de mieux préparer son industrie à la concurrence et de créer un secteur privé solide et compétitif. Il ne s'agit nullement donc de revoir la décision d'adhésion de l'Algérie à la ZALE, car ce choix est à la fois éminemment politique et stratégique, mais de revoir certains aspects capables de rééquilibrer les profits et les intérêts.


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