L'enquête publique chargée de faire la lumière sur le scandale des écoutes au Royaume-Uni a été officiellement lancée hier après-midi. La commission, qui a 12 mois pour formuler des recommandations, explorera d'abord les relations entre le droit des médias et la protection de la vie privée. «Il doit y avoir un débat sur les limites de la notion d'intérêt public», a indiqué Brian Leveson, le juge chargé de l'enquête. Plusieurs journaux britanniques ont recouru à des pratiques controversées – écoutes illégales, utilisation de caméras cachées…– pour obtenir des informations en arguant de «l'intérêt public». Outre le juge Brian Leveson, la commission comprend 6 membres, dont un militant reconnu des droits de l'homme, un haut responsable de la police, un ancien patron de l'Ofcom (régulateur des communications), deux journalistes et l'ancien président du Financial Times. Cette commission d'enquête aura tout le pouvoir pour procéder à des auditions à partir du mois de septembre. Elle devra aussi formuler ses recommandations pour mieux encadrer les pratiques des médias, aujourd'hui autorégulés par une commission largement inefficace. Le scandale des écoutes, qui agite le Royaume-Uni depuis le début du mois de juillet, touche aussi bien le monde politique que la police et les médias. Deux hauts responsables de Scotland Yard ont été contraints de démissionner et le Premier Ministre, David Cameron, est pointé du doigt pour ses relations proches avec des dirigeants de News of the World.