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Centenaire de sa naissance
Abdelkader Azza Hommage à un maître du malhoun
Publié dans El Watan le 02 - 01 - 2006

Récemment, la célébration du centenaire de sa naissance (le 5 décembre 2005) a été une occasion propice pour revisiter l'œuvre et l'itinéraire du fils de Hadj Kaddour H'laïmi. Et c'est tout naturellement au lycée ex-Laperrine, qui porte depuis le 19 avril 1968 le nom de Azza Abdelkader, qu'une table ronde a été organisée, en présence des membres de sa famille, d'anciens compagnons, d'universitaires et d'anciens élèves du lycée Azza.
Incontestablement, c'est le regard porté par deux universitaires, Rabah Sbâa et Amine Dellaï en l'occurrence, sur le travail (inachevé) qu'a entamé Azza au début des années 1940, qui a le plus focalisé l'attention des participants à cette table ronde. « Il faut reconnaître qu'un certain nombre de balises, essentiel pour comprendre la nature et l'essence même de la poésie populaire bédouine (chi'r malhoun), est le fruit de recherches entreprises par feu Azza », dira d'emblée Rabah Sbâa, enseignant universitaire, sociologue de formation. En 1963, Azza reçoit le titre de docteur ès lettres en soutenant une thèse à la Sorbonne sur le poète populaire de la verte tribu, intitulée Mestfa Ben Brahim, Barde de l'Oranie et chantre des Beni Ameur. Une référence en la matière, s'accordent à dire bon nombre d'universitaires qui se consacrent à « décortiquer » notre patrimoine culturel. Mais Azza avait déjà édité en 1931 Le pacte du sang, œuvre littéraire puiser du patrimoine classique arabe qui, selon plusieurs intervenants, consacra sa parfaite maîtrise des « principaux leviers de la littérature arabe classique ». « Le travail qu'a fait Azza Abdelkader sur le malhoun rend celui-ci éligible pour faire partie du patrimoine immatériel universel, tel que défini par les critères posés par l'Unesco », considère Sbâa, qui n'a pas tari d'éloges envers celui qu'il nomme « le f'hel (homme brave) du malhoun ». Abondant dans le même sens, Amine Dellaï, chercheur au Crasc d'Oran, s'apesantira, cependant, sur les conditions ayant participé à l'élaboration d'un livre « paru 12 ans après la disparition de Azza ». « La qualité, l'exhaustivité et la présentation de l'ouvrage fait de celui-ci un modèle, une référence. Qu'on le veuille ou non, quand on veut travailler sur le malhoun, Azza demeure incontournable », atteste Dellaï. Pour lui, le malhoun est un patrimoine revendiqué presque exclusivement par les gens de l'Ouest. « Ces gens-là (les Oranais) revendiquent une identité et une culture tribale. La preuve ? L'enracinement, à ce jour, de cette culture du terroir dans leur quotidien. » Relevant au passage que le malhoun est une poésie de très haute facture et de haut vol, Dellaï situe dans le temps le travail qui a permis à Mestfa Ben Brahim de refaire surface dans la mémoire collective. « C'était dans les années 1940. Azza a profité d'une culture orale encore vivace, mais également de précieux indices rassemblés et légués par cheikh Khaldi. Les mémoires vivantes étaient là et elles étaient de qualité, ce qui a grandement aidé l'auteur. L'appui qui viendra de l'institution académique fera le reste. » A cette époque, d'après Amine Dellaï, l'université d'Alger a décidé de créer un prix (doter de 2000 anciens francs) pour toute œuvre traduite de l'arabe populaire au français, par un « indigène », et ce, à l'initiative du professeur Perez. Le premier prix fut décerné à Ahmed Tahar, en 1942, pour le travail qu'il consacra à cheikh Benguittoune, le poète populaire de la plaine de Ghriss (Mascara). Azza Abdelkader y avait postulé, la même année sans succès. Son livre avait pour titre Mestfa Ben Brahim et ses chansons. C'était le titre original de l'œuvre qu'on lui connaît aujourd'hui. Dellaï, encore lui, ne s'arrête pas en si « bon chemin », lorsqu'il considère que « l'œuvre de revalorisation de l'identité nationale par le biais de la poésie populaire a été rendue possible grâce, en partie, aux travaux de Azza ». Même si historiquement, on retient que c'est Bouali Ghaouti qui a été le premier à avoir entamer cette tâche avec le livre intitulé kechf el kinnâ (démasquer) « Azza était un linguiste et faisait de la linguistique comparée. Il a démontré à travers ses travaux que la langue arabe algérienne est une langue à part entière, en phase de construction avec sa propre matrice », renchérit Dellaï, avant de redonner la parole à Sbâa, plutôt préoccupé par la préservation de ce patrimoine, si cher à Azza. Donner de la visibilité à ce patrimoine et lui insuffler une nouvelle vie, telle est l'idée de départ suggérée par Rabah Sbâa et devant aboutir à la création de la Fondation Azza Abdelkader. Projet en gestation à même d'éclairer la génération d'aujourd'hui sur les itinéraires contrastés et parfois controversés de dizaines de Safa (surnom que s'attribuait souvent Mestfa Ben Brahim) qui ont perpétuer tout un mode de vie tout en poésie.
Bio-express
Issu d'une famille aisée, Azza Abdelkader est né un matin d'hiver de l'année1905. Après des études primaires à Sidi Bel Abbès, le jeune Azza se dirige vers la medersa de Tlemcen d'où il sortira, quelques années plus tard, nantie d'un diplôme de fin d'études. A l'âge de 24 ans, il est déjà licencié ès lettres et prend possession de son premier poste de professeur d'arabe au collège de Bel Abbès. En 1929, Azza milite dans diverses formations politiques. L'hostilité de l'occupant ne tarda pas à se manifester. En 1957, Azza dû s'exiler au Maroc où il continuera à militer au sein du FLN et à enseigner. Une fois la souveraineté reconquise, Azza retrouve sa ville natale. Il a alors 47 ans et une solide expérience qu'il met au service des enfants de Sidi Bel Abbès. En tant que proviseur d'un lycée, Azza fut un fervent défenseur de la poésie populaire arabe. Tour à tour, professeur à l'école de journalisme, professeur d'ethnologie à la faculté d'Alger, Azza poursuivit dans l'Algérie libre sa mission d'éducateur. Le 18 avril 1967, dans la maison qui le vit naître, Azza Abdelkader s'éteignit, à l'âge de 62 ans. « Sous un ciel maussade, il pleuvait ce jour-là sur Sidi Bel Abbès jusqu'au cimetière ». Un an après sa mort, son nom a été écrit en lettres d'or sur une plaque de marbre qui désigne le plus ancien lycée de Sidi Bel Abbès.


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