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Pas de Ramadhan sans aider les autres
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Publié dans El Watan le 19 - 08 - 2011

Consacrer son congé du mois d'août, de surcroît, en plein mois de Ramadhan, à la bienfaisance n'est pas chose rare en Algérie. De 7 à 77 ans, des bénévoles s'adonnent à cœur joie à l'action humanitaire pour accueillir, servir et même réconforter les sans-abri ou tout simplement les personnes dont le quotidien rime avec besoin et solitude. El Watan Week-end s'est invité dans l'un des restaurants de la Rahma du Croissant-Rouge algérien, comité d'Alger, pour connaître ces femmes et ces hommes volontaires au dossard rouge et blanc. Une ambiance conviviale nous attendait à volonté, parsemée de sourires radieux qui cachaient une fatigue éreintante, le tout mijoté à la solidarité et à l'humanisme typiquement algériens.
-Khalti Fatma Zohra, la doyenne du groupe
Entre les marmites et les louches, ce petit bout de femme sous un tablier blanc ne ménage aucun effort pour venir en aide aux nécessiteux. Depuis 1985, elle a fait du Croissant-Rouge sa seconde maison, commençant par le ménage pour finir avec la cuisine, au détriment de son état de santé, elle qui souffre d'asthme. Ses six enfants, elle les «confiait» à sa maman durant ses heures de bénévolat. Aujourd'hui, elle est fière de crier sur tous les toits qu'ils volent de leurs propres ailes ! Le sourire ne quitte pas le visage au teint mat de cette dame, sur lequel ruissellent des gouttelettes de sueur. Il fait très chaud! C'est le moins qu'on puisse dire, dans ce joli restaurant au style mauresque perché sur une pente au centre d'Alger.
Au menu, chorba, kebab aux œufs et salade. Khalti F. Zohra enjambe les serpillières des deux jeunes garçons qui nettoient la cuisine, tourne et retourne la pomme de terre dans une grande poêle et répond à nos incessantes questions. Elle est au four et au moulin ! Ce qui l'encourage à persister dans l'action humanitaire ? «Faire du bien aux autres», lâche-t-elle spontanément. Et de raconter : «Lorsque je sais qu'on reçoit des gens qui risquent de ne pas rompre le jeûne comme il se doit, faute de moyens, je retrousse les manches et je me mets au travail. Par la Grâce de Dieu, je ne ressens aucune fatigue !».
-Yamina (Mounoune), un grand esprit dans le corps d'une adolescente
Elle «pleure», elle a les yeux rouges, mais elle continue énergiquement à… éplucher les oignons. C'est Yamina (Moumoune pour les intimes). Souriante, elle dégage une onde de fraîcheur autour d'elle. Toute l'équipe l'estime et la taquine. On se croirait au milieu d'une fratrie ! Moumoune a 19 ans. Pour elle, le Croissant-Rouge, c'est une affaire de famille. Après son père, c'est son frère qui adhère à cet organisme humanitaire, où il a connu son épouse. «J'ai toujours fait du bénévolat. En hiver, mes amis et moi, nous préparons à manger et nous distribuons des plats chauds aux sans-abri», dit-elle. Quant au restaurant Rahma, c'est l'histoire d'une femme vivant dans la rue qui est toujours arrivée en retard au f'tour et ne trouvait pas grand-chose à manger.
La cause ? Son fils malade dormait beaucoup, la brave femme devait attendre son réveil pour se rendre au restaurant et rompre le jeûne. C'est de là que Yamina a rejoint les restaurants dans le cadre des opérations Meidates Ramadhan, où elle passe tout le mois de 9h jusqu'à après le f'tour. Profiter du f'tour, ce n'est pas le cas des bénévoles qui mangent des heures après le moment tant attendu. Le sacrifice, à l'instar de ses coéquipiers, est le fort de cette jeune fille brune au regard pétillant. «Nous ne pouvons nous permettre de manger avec les ‘'clients'' par crainte de ne pouvoir satisfaire la demande ! Nous devons attendre que les tables soient libérées pour mettre quelque chose sous la dent», témoigne-t-elle. Plus tard, Yamina voudrait intégrer une ONG internationale et sillonner le monde à la rescousse des personnes dans le besoin.
-Hamza, le grand frère
«Ma première mission au Croissant-Rouge est d'assurer la sécurité dans le restaurant», précise Hamza fièrement. Ce grand trentenaire au physique robuste, qui a intégré l'organisation, suite à une annonce à la radio, a les yeux partout ! Il ne quitte pas d'une semelle les bénévoles et les «visiteurs». Et ce n'est pas «par paranoïa» qu'il est aux aguets. Pour lui, la sécurité est de mise. «A quelques minutes du f'tour (rupture du jeûne), je me place à l'entrée du restaurant pour fouiller les ‘‘visiteurs'' et les ‘‘désarmer'', car presque tous les sans-abri sont munis d'armes blanches. Afin d'éviter le pire, on leur retire les objets interdits qu'ils récupèrent à la sortie», relate-t-il. Membre au CRA depuis 1994, il a dû accomplir plus d'une tâche. Du secourisme, à la distribution de couffins, en passant par la cuisine.
«Le volontariat m'a appris à cuisiner, chose que je n'aurais jamais pu maîtriser», ironise-t-il. Et ces longues années passées avec les personnes vulnérables peuplent la mémoire de Hamza de souvenirs. Il se souvient d'une jeune adolescente qui a accouché aux abords de la gare routière d'Alger, tard dans la nuit. «L'image de cette jeune fille en train d'accoucher toute seule, dans la rue me hante toujours. Qu'est-ce qui aurait pu lui arriver si le médecin n'était pas arrivé à temps ? Pour connaître l'Algérie, la vraie, il faut sortir la nuit et se rapprocher de cette frange de la société marginalisée», dit-il. De beaux souvenirs, il en a eu avec les nécessiteux, notamment lorsqu'il organise avec ses amis des anniversaires pour les enfants.
-Salah, le coordinateur
Téléphone à la main, il donne des instructions, reçoit les donateurs et les livreurs, Salah gère le restaurant comme un père qui tient les comptes de la maison. Et ce n'est autre que son expérience acquise dans l'humanitaire depuis 1996, qui lui donne autant d'atouts et de sang-froid. Du sang-froid, il lui en faut ! A 16h passées, il reçoit des produits alimentaires prévus pour le dîner. Un retard qu'il prend avec beaucoup de sérénité, en sachant que des familles dans le besoin, et qui préfèrent dîner chez elles, n'allaient pas tarder à venir récupérer le dîner. A 32 ans, Salah peut se targuer d'avoir participé à plus d'une opération de secourisme lorsque son pays en a eu besoin, notamment lors du séisme de Boumerdès en 2003. Salah a obtenu une attestation de premiers secours et un brevet national de secourisme au Croissant-Rouge.
Son histoire avec le bénévolat a commencé au CHU Mustapha Pacha (Alger), lorsque lui et ses copains ont pris l'initiative de distribuer de la nourriture aux malades et aux familles des malades, en particulier, ceux venus de loin. «Le bénévolat m'a appris la solidarité et m'a fait ouvrir les yeux sur la vie. Il ne faut pas croire ceux qui disent que les valeurs humaines ont disparu chez nous. L'Algérien est solidaire et humain», affirme Salah. Pour lui, le bénévolat n'est pas uniquement un «effort physique», mais aussi humain et moral. Les personnes nécessiteuses sollicitent le restaurant pour manger, certes, mais aussi pour retrouver une chaleur familiale, de l'écoute et le partage. «Ce sont des gens sensibles et susceptibles, parfois, il faut fermer les yeux sur certaines remarques déplacées, et se mettre dans la peau d'un psychologue pour les écouter, les conseiller et les réconforter», confie Salah.


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