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«Une science consommée de l'art du pouvoir»
Karim Younès s'intérroge sur l'itinéraire politique de Bouteflika
Publié dans El Watan le 12 - 10 - 2011

Le 3 juin 2004, Karim Younès avait officiellement démissionné de la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN). Réputé proche de Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle la même année et principal rival de Abdelaziz Bouteflika réélu pour un second mandat, cet ancien ministre de la Formation professionnelle a été contraint de partir.
L'entourage du président de la République a engagé, avec violence, «la débenflisation» de l'espace politique avec la bénédiction de tous les cercles de décision en Algérie. Dans un essai, paru récemment aux éditions Casbah à Alger, De la Numidie à l'Algérie, grandeurs et ruptures, Karim Younès revient sur ce retrait politique. Il révèle avoir préparé sa démission le lendemain de l'annonce des résultats du scrutin présidentiel, le vendredi 9 avril 2004. Ali Benflis avait tenté de le dissuader arguant de l'existence d'une disposition de la Constitution lui permettant de rester à son poste pendant cinq ans.
Il lui a demandé ensuite de surseoir à sa décision pour quelques jours avant que lui-même annonce son départ du poste de secrétaire général du FLN. «Nos démissions, fais-je remarquer, ne doivent pas être passives. Elles doivent être adossées à une argumentation morale que nous rendrons publique. Cette une question de salubrité publique», écrit Karim Younès. Il reprend une partie de sa lettre de démission où il expliquait que sa démarche politique avait pour but de préserver la Chambre basse du Parlement «des tumultes et des déchirements inutiles». Il révèle avoir reçu, la veille de sa démission, «un fakir» (il ne cite pas le nom) qui est resté dans son bureau jusque tard dans la nuit pour tenter de connaître son intention. «Le fakir» est parti après avoir mangé toutes les sucreries qui étaient sur le bureau et rempli le cendrier ! Il rappelle l'ambiance de stupeur qui a régné après l'annonce de sa démission au perchoir de l'APN.

«Cette nuit-là, j'ai dormi comme un bébé. Le lendemain, je me sentais léger…», confie-t-il. Karim Younès revient également sur «la guerre» à l'intérieur du FLN entre les pro-Benflis et les souteneurs de Bouteflika. Un conflit qui a conduit à l'invalidation du huitième congrès par la justice de nuit (le 1er octobre 2003). Il révèle que la désignation de Ali Benflis candidat du FLN à la présidentielle de 2004 fut prise, la nuit même de la décision du tribunal d'Alger dans «un congrès extraordinaire», sur proposition de Boualem Benhamouda. «C'est à la bougie, complétant le faible éclairage de la voie publique, sur la terrasse du siège (du FLN, ndlr), que s'est tenu ce congrès extraordinaire. Nous avions l'impression de revivre les années de clandestinité dans un quelconque maquis des Aurès ou du Djurdjura», raconte-t-il. L'ancien président de l'APN dresse un bref bilan de l'Algérie indépendante : deux coups d'Etat, cinq Constitutions, neuf présidents et sept grands soulèvements.

L'Algérie a connu également neuf présidents : un relevé brutalement (Benkheda), un jeté en prison (Ben Bella), deux présidents par intérim (Rabah Bitat et Abdelmalek Benhabylès), un qui a démissionné (Chadli), un assassiné (Boudiaf), un démissionnaire (Zeroual) et un toujours en poste. Karim Younès a oublié Ali Kafi, président du Haut Comité d'Etat (HCE), installé après le renversement soft de Chadli Bendjedid. Karim Younès s'interroge sur le passé «révolutionnaire» de Abdelaziz Bouteflika, nommé ministre de la Jeunesse et des Sports à 25 ans. «Quels talents lui furent-ils nécessaires pour avoir traversé la guerre de Libération, des régions frontalières marocaines et maliennes aux Affaires étrangères alors que les archives nationales débordent d'illustres personnalités de la même génération, irrémédiablement jetées à l'oubli ? Beaucoup de témoins simplifient la réponse : Boumediène», relève-t-il. L'auteur souhaite que Bouteflika, qui n'a pas encore écrit ses mémoires, lèguera aux générations futures ce qu'il sait sur les inconnues de la guerre de Libération, sur son exercice du pouvoir sous Ben Bella et Boumediène et son analyse «distante» de l'Algérie des années 1980. «On ne traverse pas les âges politiques, les générations de gouvernements, sans une science consommée de l'art du pouvoir. Son étoile l'a toujours guidé là où se trouve le creuset du pouvoir», soutient-il.

Il rappelle que le président Bouteflika a, à la fin de son deuxième mandat, dressé un constat d'échec sur le plan économique. «Ce constat n'a engendré aucune réaction politique, aucun débat contradictoire susceptible de pourvoir le gouvernement de nouvelles idées, de nouvelles approches (…) Qui aura en effet l'audace de prétendre que l'Algérie a trouvé son chemin vers le progrès alors que la corruption gangrène tous les rouages de la société ?», s'interroge-t-il. Il plaide pour que le pays se dote «enfin» d'une gouvernance politique basée sur «l'éthique, la tolérance et la volonté de toujours progresser». Et se pose une foule de questions : «L'économie est-elle vouée irréversiblement à un marché de troc (pétrole contre «tout») ? Notre pays survivra-t-il à la fuite à un rythme continu de son élite qui préfère les ailleurs ?». Selon lui, l'élite a été contrainte à l'exode faute de pouvoir «respirer», s'exprimer et s'épanouir en Algérie.
Il critique «le multipartisme» de façade et avertit contre les retombées désastreuses de l'absence de perspectives pour les jeunes. «Aujourd'hui, notre pays ne façonne, ni ne construit son destin ; il le subit. Jusqu'à quand ?», se demande-t-il.


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