La fédération d'Aït Bimoune, regroupant des associations locales, a installé ses quartiers cinq jours durant dans la maison de la culture de Béjaïa. La coïncidence avec la fête de l'Aïd El Adha n'a pas du tout empêché les Béjaouis de s'y rendre nombreux. La richesse du programme des expositions explique ce succès. Une vidéo balayant tout le territoire des Ath Bimoune offre des plans magnifiques des villages du douar. Aperçu photographique avec légendes des villages, maquettes, poteries anciennes, outillage agricole traditionnel, miniatures, silos à blé et spécialité de l'un des villages : reconstitution typique d'un foyer à charbon de bois dans le hall de la maison de la culture, pépinière et plants greffés. Les émergences dans le monde du sport, des arts et de la chanson sont fièrement mises en évidence au cours de la manifestation. Le « butin » de l'ex-champion du monde de boxe, Aboud Kamel, occupe tout un stand. Plans et commentaires sur la pièce théâtrale de M. Aït Ighil : Tazelmat tekhser, tayefoust outerbihara (la gauche a perdu, la droite n'a pas gagné). Pour Fatah Chebib, lui-même maquettiste, sculpteur et miniaturiste et membre organisateur : « Il s'agit de donner la chance aux artistes de la région pour sortir de l'anonymat. » Kadi Hamid, chanteur, abonde dans la même vision : « Il faut montrer le potentiel latent de chaque région. » Nos deux interlocuteurs déplorent toutefois un soutien financier dérisoire. Un stand imposant est réservé au fonds documentaire sur le Mouvement citoyen, le manuel didactique de l'enseignement de la langue, la sociologie amazighe et l'histoire de la lutte pour la langue amazighe. Le programme, à son cinquième jour, est clos par une célébration sur site de la fête de Yennayer. C'est au village de Medkoura qu'est revenu l'insigne honneur d'abriter les festivités arrêtées. La troupe traditionnelle Idebalen et des chanteurs de la région se sont relayés pour accompagner la dégustation des beignets. M. Amokrane, chargé de la commission culturelle, souligne que des excursions de ce genre se feront « plus régulières » pour faire découvrir un potentiel agricole et artisanal à même de déclencher le déclic du retour au travail de la terre.
