Mme Yamna Benlazar ne se doutait guère qu'elle allait passer quatre jours dans une cellule sombre, lorsqu'à peine arrivée de France pour passer quelques jours de vacances avec sa famille, elle s'empressa de demander des comptes à une personne qui l'avait escroquée. En effet, ayant confié toutes ses économies à un proche pour l'achat d'une maison à Tlemcen, cette émigrée, mère de famille et souffrante, a fini par se rendre à l'évidence. Son argent a été utilisé à d'autres fins par son «homme de confiance». Son rêve s'est effiloché. Abattue mais légaliste, elle portera plainte. L'institution judiciaire, comme il fallait s'y attendre, lui donnera raison. L'espoir renaît lorsque, confondu par la justice, «l'homme» promettra de s'exécuter et de la rembourser. Mais, ce n'était qu'une astuce pour gagner du temps et se perdre dans les rouages de la justice. Inquiète, Mme Benlazar sentait que les promesses illusoires devenaient trop fastidieuses; c'est ainsi qu'elle se rapprochera de lui pour récupérer son dû. En vain. Prenant son mal en patience, elle utilisera tous les moyens pacifiques pour recouvrer ses droits. Bizarrement, alors qu'elle attendait un geste amène de son «homme de confiance», elle se retrouvera au commissariat de police de Nedroma pour agression et destruction de biens d'autrui. Elle sera mise en garde à vue un week-end. «La justice m'a donné gain de cause et, en allant réclamer mes droits à la personne qui a abusé de ma confiance, je me suis retrouvée en prison. C'est une épreuve difficile que je n'oublierai jamais de ma vie. A qui me plaindre, maintenant, si les décisions de la justice ne sont pas exécutées ? J'ai perdu mes économies, ma santé et ma réputation. Qui me rendra tout cela?», s'interroge-t-elle, éplorée.